La coopérative américaine Aorta a développé un petit questionnaire qui permet à ses clients de se positionner socialement et de considérer les différentes options de prix qui leur correspondraient, vis à vis des services de la coop.
C’est une idée intéressante qui met le doigt sur les inégalités sociales et les capacités individuelles de contribution en fonction de notre classe.
Bon, c’est difficilement applicable à l’entrée d’un évènement, il est toujours plus facile de montrer un prix fixe plutôt que d’expliquer quel prix seruat de mieux pour telle ou telle personne.
Mais ça brasse indirectement beaucoup de sujets très riches (et chargés) et je crois que c’est de ce fait assez commandable !
Vous avez d’autres exemples de ce type inspirants ou originaux ?
L’article en lien parle du thunomètre sans l’expliquer, et DuckDuckGo semble fâché avec ce mot et ne trouve rien… SearxNG semble un peu plus coopératif :
Effectivement, c’est sensiblement la même chose que propose AORTA mais plus simplifié… merci !
Ce genre d’évaluation depend évidemment de l’orga qui la mets en place et de leurs convictions et sensibilités, mais c’est toujours intéressant de pouvoir comparer avec les choix des autres pour se positionner !
Si vous avez d’autres exemples je suis preneur et curieux de voir.
Merci pour ce lien, je viens de lire les sections auxquelles tu renvoies, mais là aussi ça parle d’un thunomètre comme d’une simple jauge d’état de santé de la caisse de l’évènement, à afficher en public.
Pas vraiment un outil d’autopositionnement comme ce qui m’intéresse: quelque chose qui permet de prendre conscience de nos privilèges et de contribuer en conséquence.
Ceci dit ça reste un outil éducatif et incitatif intéressant !
C’est plus ou moins dans le sujet, oui merci
En lisant ton article je réalise que la grosse différence entre ce que propose AORTA et ce que vous avez toustes partagé, c’est le face-à-face.
Dans une situation où j’ai la personne en face de moi, je crois être capable d’expliquer et d’argumenter avec elle, non pas pour qu’elle donne plus, mais pour lui faire comprendre la démarche. Tu en parles en disant qu’en face-à-face, la plupart des gens restent tout à fait corrects dans leur manière d’évaluer leur contribution.
Alors que la situation qui m’intéresse actuellement est celle d’un prix libre affiché sur un site web, et donc sans face-à-face. Et d’après ton expérience, ça posait problème !
Comment responsabiliser les gens en ligne vis-à-vis du prix libre, sans faire de culpabilisation ni de longues explications ?
Je me souviens par exemple du groupe de musique Valaire qui proposait d’acheter leur alubm à prix libre… il y avait un petit gif du groupe qui exprime sa gratitude pour nous remercier. Mais, et c’était assez drôle et efficace je crois, plus le montant inséré dans la boîte était important, plus le petit gif était expressif ! On passait de petits pouces en l’air à des applaudissements, puis des bras qui se lèvent, des sauts de joie, et puis la grosse fête avec cotillons, ballons et confettis. Une bonne manière de remettre de l’humain dans une transaction monétaire je trouve
Personnellement lorsque je cherche une réponse sur ce type de sujet, je vais consulter le wiklou, le wiki du Biclou.
La pédagogie dans les ateliers vélos participatifs et solidaires ainsi que l’éducation populaire étant aux centre des associations membres du réseau L’Heureux Cyclage, il est souvent possible de trouver des réponses ici : wiklou.org, recherche : prix
Ceci étant dit, c’est parce que j’avais prévu d’écrire au sujet du chat perché que j’ai trouvé sur les pages de leur site web d’autres choses plus complètes :
Les valeurs du chat perche
avec
« Prix libre : conscient et solidaire, “chacun·e selon ses besoins et ses moyens”. Le prix libre et conscient vient en opposition au prix fixe inégalitaire qui impose le même prix à toustes, que l’on soit riche ou pauvre. Ce n’est pas un prix fixe, ni un don, ni un prix conseillé, c’est un peu les trois ! Pour en savoir plus : https://www.chatperche.org/2021/12/faire-ronronner-le-chat/ »
Faire ronronner le chat
avec
« Le prix libre », « Qu’est-ce, pourquoi ? », « Le prix libre ne veut pas dire gratuit. », « A quoi sert le prix libre au Chat ? », « L’adhésion » qui sont détaillés.
C’est peut-être un peu long or, il me semble que lorsque le cadre est posé (en face à face ou par écrit) les personnes comprennent plutôt bien de quoi il s’agit.
Je ne crois pas que l’on puisse dire les choses et les faire comprendre avec une seule phrase. Et ce , notamment si les personnes qui lisent n’ont jamais entendu parlé de prix libre et conscient.
Axiel (auteur de l’article que tu partageais dans ton premier message @Maxime) a eu la gentillesse de m’envoyer par mail le fameux thunomètre évoqué !
Je vous le partage ici : Outils_evaluation_prix_libre_et_classe.pdf (317,7 Ko)
Il a également joint une boîte à outils des Radis Calcaires, dans laquelle je n’ai pas trouvé d’infos au sujet du prix libre, mais qui regroupe beaucoup d’outils intéressants (mais un peu chaotiques): https://radiscalcaire.wixsite.com/coeurcoeur/ressources
…et merci pour tes liens @marjorie , je vais potasser tout ça (l’outil d’A-lys partagé par Axiel et les ressources du Chat perché) plus tard dès que j’aurai du temps de libre
J’ai eu pas mal d’expérience avec les prix libre avec le mot conscience qui y est affublé, et j’ai souvent vu que c’était une réappropriation de la pratique du prix vraiment libre, pour en faire un business derrière.
Je tiens à rappeler que le mot Libre est le mot le plus important et donc le prix en fonction des moyens de la personne à l’instant. Le prix libre permet, à l’origine, de payer un prix qu’on estime juste en fonction de ses moyens.
Donc si vous n’êtes pas à refuser le prix que propose quelqu’un, que ce soit 1 centime, un objet, un service, un divertissement, un enseignement ou d’autre chose qui ferait valeur d’échange, alors je vous en prie, n’appelez pas ça du Prix Libre, parce qu’il n’aura rien de libre.
Après, si vous espérez tout de même vouloir rembourser les frais engager et rémunérer ou offrir des contreparties aux personnes qui ont investi temps et énergie dans ce projet, alors oui, vous pouvez visibiliser les couts et les pallier que vous espérez atteindre pour quel impacte.
Des tableaux et autres outils comme le thunomètre peuvent aider les personnes, à qui vous demander un prix, de mieux savoir qu’est-ce qui est juste de donner. Et la justesse de ce don ne sera pas la même avant et après. Au début, beaucoup de personnes peuvent se dire qu’elles vont mettre le minimum parce qu’elles ne savent pas encore si ça va leur plaire, elles ont au départ un préjugé. Mais une fois qu’elles ont pu apprécier ce pour quoi elles ont payé, elles peuvent être incitées à donner plus, car elles estiment qu’elles ou d’autres voudrons revivre ce qu’elles ont vécus.
Et surtout faite très attention, vous demandeur et demandeuse d’un prix, de ne pas stigmatiser, faire culpabiliser ou refuser une personne parce qu’elle ne rentrerais pas dans les catégorie que vous aurrez fixé. Une grande partie des personnes pauvres, vont culpabilisé, ne pas oser ou se refuser certaines choses parce qu’elles se dise qu’elle n’y aurait pas le droit parce qu’elle n’ont pas assez d’argent.
Et le concepte du Prix Libre est justement fait pour que les personnes pauvres puisse tout de même en profiter malgré leurs manque d’argent.
Le choix de la formulation « et Conscient » me mettais mal à l’aise sans que je m’explique vraiment pourquoi et tu as mis les mots dessus, merci.
Je suis d’autant plus d’accord que cette injonction à la « conscience » n’est possible que si on a les outils pour s’informer, et donc conscientiser ce que coûte la chose proposée à prix libre, et beaucoup trop souvent il n’y avait aucune explication formelle qui accompagnait cette formulation.
Mon expérience est exactement la même, pour ce qui est des spectacles culturels à prix libre: je trouve ça toujours intéressant de faire passer le « chapeau » ou indiquer son existence avant ET après le spectacle, en rappelant à quoi va servir l’argent donné !
Je ne sais plus où j’ai vu ça dans les ressources partagées plus haut, mais un collectif allait jusqu’à redistribuer de l’argent aux personnes les plus démunies si la compta était en positif… c’est radical ! Mais ça montre aussi que le seuil de la gratuité peut être dépassé pour voir plus loin !
