CopyLaRadio, la Coopérative des Auto-Hébergeurs Web2 & Web3

Aaaah, la blockchain et la confiance… L’IA et l’écologie, les libertariens et les communs numériques…

En d’autres termes, chez Deuxfleurs on est assez frileux⋅ses devant les projets « web3 », « blockchain », « décentralisé ». Qu’on s’entende : la décentralisation c’est la vie ; mais pas si on pousse le curseur au bout du bout, vers « il n’y a besoin de faire confiance qu’en le protocole – tout pair est un adversaire potentiel – toutes les relations sont intermédiées par l’argent ».
Nous on prêche l’entr’hébergement, les Communs : des communautés de taille maîtrisée dont les membres se font confiance pour bâtir et entretenir une infrastructure sobre (exit l’IA et la proof of work) et non marchande (exit la blockchain).

Incidemment IPFS, chantre de la décentralisation maximale, héberge (via ses pairs) une bonne partie de son infra chez AWS. Bah oui, les libertariens ne font confiance à personne, sauf aux protocoles (comme « le capitalisme »). Ainsi IPFS n’est pas le chemin que je veuille emprunter pour améliorer la marche du monde.

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C’est une définition très réduite de ce qu’est la « Blockchain », que je vais essayer de réduire encore plus :

« Ce n’est autre qu’un fichier de log (registre) partagé et signé par chaque participant à sa modification ».

La particularité est que chaque modification est soumise à un « protocole » (algorithme) qui mène à un « consensus » (autorisation).

La description que tu fourni correspond bien à « BitCoin » et son consensus établi par « Preuve de Travail » qui attribue la création du « Coin » aux « mineurs »… Ainsi il suffit de posséder la mine pour posséder les coins. Elle correspond à un environnement où aucune confiance ne règne, ni sur l’identité des humains, ni des machines y participant. Ca revient à casser des HASH et à consommer une énergie infinie pour le réaliser… C’est nul !

Ensuite, Il y a « Ethereum » qui établi l’autorisation à modifier le registre selon la « Preuve d’Enjeu », ce qui revient à faire confiance aux « plus riches »… C’est injuste !

En ce qui concerne la « Monnaie Libre » Ğ1 le consensus établissant le droit à modification du registre et la création du coin ont été largement repensé et optimisé !!

La Ğ1 transforme chacun en forgeron du « coin » et assure la répartition des richesses par le calcul relativiste du « DU ». Cela change tout et sert de base à établir un « commun numérique » qui se révèle au travers une « Toile de Confiance » établie par « Preuve d’Humanité » (combiné à une « Preuve de Travail Adaptative » qui pourra certainement être supprimée à l’avenir)…

CopyLaRadio prêche le même objectif ! Sauf que plutôt que de faire l’impasse sur les technologies modernes (cryptographie asymétrique, blockchain, IA, …), nous les embrassons et les faisons nôtre afin d’espérer faire le poids face à nos concurrents centralisateurs et privateurs.

Concernant IPFS, je ne suis pas d’accord avec ton opinion: disposer d’un système de fichier adressé par le contenu est fantastique ! Son contenu une fois encapsulé dans une blockchain et donc signé, rend possible d’établir avec certitude l’émetteur de l’information ainsi que toute la chaîne de partage et éventuellement de fork ou modification de cette information originale.
Cette propriété apporte ce que le Web2 est incapable de fournir à grande échelle sans contrôle invasif (« KYC »).

Alors oui le Web3 est actuellement peuplé de « libertariens », dont je ne suis aucunement partisan… Ces derniers se servent de la crypto pour se cacher et exprimer leur liberté par l’expression de la leur uniquement ! Ce phénomène est dangereux… Afin de le juguler, CopyLaRadio propose de révéler la chaîne de confiance qui relie les utilisateurs à leurs administrateurs techniques qui disposent mécaniquement d’une délégation de confiance forcée… Cette mise en lumière permet à ces même administrateurs de partager automatiquement leurs accès ssh au travers de ~/.ssh/authorized_keys pour assurer ensemble le maintien et la mise à jour des services logiciels offerts aux utilisateurs. Il n’y a que la Lumière qui puisse repousser l’Ombre.


Bref, la mutation du Web2 au Web3 est pleine d’avantages, j’espère que nous arriverons à nous mettre d’accord sur la meilleure façon de nous y retrouver…

Voici l’exercice qui nous permet de relier nos Stations, il s’agit de jumeler une clef SSH, avec une clef G1 et une clef IPNS, puis d’envoyer une transaction depuis le compte forgeron pour établir la confiance concernant l’identité du « Capitaine » et de sa « Machine » et ainsi créer une « ♥️BOX » co-administrée par les membres de notre coopérative.

Si certains d’entre vous souhaitent expérimenter la méthode et participer à faire grandir la Toile de Confiance des « Dragons », contactons-nous…

je vais répondre juste a cette phrase mais je pense que ça montrera mon point de vue sur tout ton poste:

  • cryptographie asymétrique : Personne parmi les chatons ne se passe de cryptographie asymétrique. Se passer de ça reviens a se passer de TLS (indispensable pour faire du HTTPS) ou de SSH (et souvent aussi de VPN). C’est une technologie très utile mais qui a des limites très fortes (notamment la lenteur pour chiffrer déchiffrer) qui fait qu’en pratique elle ne sert qu’a setup des échange en cryptographie symétrique (a échanger une clef symétrique) qui est bien plus rapide.

  • blockchain: le principal problème de la blockchain est que c’est une solution technique en recherche d’un problème. On a essayé d’en faire une monnaie c’est un échec cuisant (instabilité des cours et spéculation). Diverses startup¹ ont essayés d’en faire un log publique pour de la traçabilité, l’idée n’est pas mauvaise mais les toiles sont trop petites et il y est facile d’avoir la majorité pour en diriger le consensus. En pratique il n’y a aucune problème que la blockchain résolve mieux qu’une autre solution plus simple et plus écologique.

  • IA : la ça va dépendre de quoi on parle. Si on parle de machine learning pour de la détection (reconnaissance d’image, sous titrage) alors cette technologie est pertinente(c’est le meilleur moyen que l’on connaisse pour faire ces taches) et que ce soit fait proprement (sans voler du contenu). Si on parle d’IA a la mode actuellement (GenIA) on parle d’une technologie qui raconte n’importe quoi en se basant sur du contenu volé sur internet (ce n’est pas parce que du contenu est publique que n’importe qui peut faire n’importe quoi avec).

Attention aux buzzwords. Ce n’est pas parce que c’est a la mode que ces technos sont révolutionnaires (techniquement git est une blockchain puisque chaque commit valide le précédent). Je ne sais pas quel age tu as mais il fut un temps ou UML et XML étaient les technologies qui allaient changer le monde. En pratique UML ne sert que pour de la modélisation dans des cas tres précis et XML ne sert que pour de l’échange entre machines (et pour de la configuration de serveurs java). La 3D et la réalité virtuelles aussi devaient changer le monde, en pratique ces techno ont basiquement disparue en dehors de quelques niches.

Édit: j’ai oublié le point positif de conclusion. Si tu veux des technos modernes qui pourraient changer le monde et faire de la décentralisation regarde des choses beaucoup moins marketing comme les DHT (distributed hash table) qui est , a mon sens, une technologie très cool.


¹ j’ai travaillé pour une de ces startup et j’ai bien pu constater l’échec complet que c’est d’un point de vue technique derrière les promesses marketing (ce n’était en rien mieux que faire appel a un tier de confiance classique)

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Alors tu n’as sûrement pas tout lu :wink:

Pourquoi dire qu’il faut y faire attention quand tu concentres ta réponse sur eux seulement… Avec raison et discernement toutefois. Car tu as raison, nous utilisons le chiffrement asymétrique et symétrique sans arrêt (mais sans chaîner les clefs entre elles sauf au travers de Let’sEncrypt pour SSL).

Le principe simple et écologique auquel tu fais allusion est-il une combinaison de git avec une preuve d’humanité reliant les clef ssh des participants?

La « Théorie Relative de la Monnaie » assure une convergence (en DU) des comptes vers une moyenne qui transforme la monnaie en un indicateur qui permet de situer chacun sur sa position (à soi) entre Apport ou Dépendance aux autres (le système). Je t’invite vraiment à différentier la Blockchain qui anime la Ğ1 de toutes les autres…

Ce sont des technologies qui ont eu leur utilité et qui sont toujours là, bien que reléguées à des usages spécifiques. De la même manière, je ne prétends pas que chaque technologie à la mode va forcément révolutionner le monde, mais il serait dommage de rejeter certaines approches simplement parce qu’elles sont mal utilisées ou détournées par des logiques spéculatives.

Ce qui nous distingue chez CopyLaRadio, c’est précisément notre volonté d’exploiter ces technologies de manière réfléchie et adaptée aux besoins des communautés. Nous ne défendons pas un Web3 « libertarien » où chacun serait un loup pour l’autre, mais une infrastructure réellement coopérative, où la confiance est enracinée dans des liens humains et techniques solides.

D’ailleurs, si je te suis bien, tu sembles ouvert à des technologies comme les DHT. C’est intéressant, car IPFS repose en partie dessus. Là où nous allons plus loin, c’est en liant ces systèmes à des identités vérifiables (via la Toile de Confiance et la preuve d’humanité) pour éviter les dérives des modèles purement anonymes et purement marchands.

Alors, plutôt que de rester sur des positions tranchées, pourquoi ne pas expérimenter ensemble ? On pourrait tester des alternatives, voir comment nous pouvons bâtir des outils plus sobres et plus justes, sans jeter systématiquement ce qui a été mal utilisé ailleurs.

Si l’auto-hébergement et les Communs te tiennent à cœur, alors nous avons sans doute plus de points de convergence qu’il n’y paraît au premier abord.

[ Pour donner une idée de mon age, j’ai démarré mon rapport Enfant/Machine avec le jeu PONG sur console ]

Ce n’est pas uniquement par luddisme que Deuxfleurs refuse certaines technologies. C’est par analyse de leurs externalités par rapport à leur intérêt.
L’IA (telle qu’on la définit aujourd’hui, c’est à dire les LLMs, pas les régressions linéaires) est un désastre environnemental et social avéré par plusieurs aspects. Son coût matériel alimente des guerres terribles comme celle du Congo ; comme dit dans Barbarie Numérique : « À chaque augmentation de la demande en métaux, la violence du conflit augmente d’un cran ». Leur entraînement est réalisé aux frais de la psyché de travaileureuses du Sud paupérisé⋅es (src). Dans la dynamique de productivisme actuelle, l’IA catalyse la déqualification du travail et paupérise pour le coup les populations du Nord. Sans compter ses conséquences sur la confiance.
La blockchain de Nakamoto est réellement révolutionnaire, puisqu’elle pose chaque « mineur » comme co-propriétaire à part égale du registre. Sauf pour Bitcoin (pour lequel j’ai quelque respect – ils ont quand permis à Wikileaks de survivre à son blocage par Visa (src)), je n’ai pas encore vu de cas d’usage fonctionnel (IBM Food Trust était une initiative intéressante, mais la co-gestion horizontale d’un registre est trop exotique pour le capitalisme mondialisé). Les multiples tentatives de mise en application de la blockchain n’auront servi qu’à sortir de terre des myriades de GPU et ASIC spécialisés, rendus inopérants 6 mois après leur achat. Mais dans le fond, ma critique c’est qu’il ne faut pas viser impérativement le pair-à-pair : il faut accepter une certaine hiérarchie (transitoire, déboulonnable). C’est ce que CHATONS fait avec ses groupes de travail (le collectif délègue sa responsabilité à un sous-ensemble identifié de façon temporaire, sur un sujet précis).

Nous sommes fervent⋅es de l’expérimentation (cf. Garage) : mais nous n’utiliserons pour ce faire que les rebuts électroniques de la sur-consommation. L’IA ne tourne pas sans GPU Blackwell ou équivalent. La blockchain ne répond à aucun cas d’usage qui nous occupe en tant qu’hébergeureuses (je connais la Ğ1 de loin – c’est peut-être un usage pertinent, et la monnaie est un levier d’action militante louable, je ne veux pas l’enterrer).

Pour résumer : dans une logique de sobriété, il n’est pas entendable de se lancer sur toutes les dernières innovations technologiques quand on voit leur impacts immédiats (et qu’importent leurs bénéfices prédits). Ça peut sembler passéiste ou réfractaire ; en réalité nous sommes technocritiques.

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Salut @Adrien

Je respecte ton point de vue technocritique. Et le partage également.
Bien conscient des dérives du système « monnaie dette » et des carnages que provoque la nécessité qu’ont les modèles IA actuels à avaler la pile de données copiée depuis nos canaux de communication Web2.

Ce reportage diffusé sur France2 est éloquent à ce sujet

Le problème principal est que la source des données présentent sur « Internet v2 » est chaotique et contradictoire, ses information peuvent être manipulées par les hébergeurs « relayeurs »…

CopyLaRadio adresse ce problème par l’usage généralisé de la signature cryptographique à l’ensemble des documents transitant sur le réseau, G1, IPFS, NOSTR, … Grâce à la méthode de création de clefs jumelles à partir de la même « seed » et le chaînage de clefs par primo transaction, et introduit une grille clef géolocalisée tous les 0.01°, 0.1, 1 et 10° d’angle, nous avons pu créer le système de stockage « géolocalisable » UPlanet.

Ce dernier impose aux données un chemin précis, horizontal entres clefs « amies » et « amis d’amis » (relation « follow/follower » au niveau 1 et 2) et vertical au travers des 5 grilles planétaires quand le nombre de signatures est suffisant : UPlanet White Paper

Ainsi nourris les algorithmes de machine learning « IA » pourrons distinguer les données selon la confiance que nous leur attribuons réellement.

Notre toile de confiance permet de relier les administrateurs des Stations qui exécutent le logiciel de synchronisation d’une « blockchain multimédia »

Les PC Gamers ou Mineurs de crypto peuvent être recyclées et permettre de créer un essaim capable de rivaliser avec les offres privées… (et puis les NPU arrivent…)

J’accepte et intègre la critique technologique, pour proposer une approche pragmatique. Plutôt que de condamner en bloc l’IA, la blockchain ou d’autres innovations, nous cherchons à les adapter à un modèle coopératif, éthique et sobre, en tenant compte de leur impact environnemental et social.

Notre vision repose sur la réappropriation collective des infrastructures numériques, en utilisant des technologies de cryptographie et de confiance distribuée pour garantir la transparence et l’intégrité des données.

Serai-tu prèt à ajouter ma clef publique ssh au fichier authorized_key sur une de tes machines ? Disposes-tu d’une clef PGP ou SSH au format ed25519 ?

Je ne me reconnais pas dans ce problème, ni Deuxfleurs, ni CHATONS. Je n’ai aucun problème avec le chaos ou la contradiction : c’est un terreau magnifique. Juger de la qualité d’une information n’est pas un problème technique, mais d’éducation : il faut former les citoyen⋅nes à l’analyse documentaire, au doute méthodique, encourager leur esprit critique.

On en revient à ce que je disais initialement : votre approche cherche à faire émerger la confiance du protocole. Je veux que mes concitoyen⋅nes émancipé.es apprennent à faire confiance aux gens.


J’ai d’autres réserves mais qu’importe. Je ne reconnais pas l’utilité de l’outil. Je ne reconnais pas l’existence du problème. Nous sommes selon moi (et au moins Meewan) face à un outil qui cherche son problème. Et j’insiste : à grands frais (« les NPU arrivent »). Selon une idéologie que je combats. Et ma communauté avec moi. Je crois que vous perdez votre temps ici.

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Notre toile de confiance est basé sur la rencontre lors de laquelle le pacte de ne créer qu’un seul compte forgeron monétaire est partagé… C’est la source la preuve d’humanité de la June.
Identique aux Key signing party, destiné à un public plus large, nous partageons un regard éclairé sur le sujet de la création monétaire: Le "B.A. BA" de la "chaine comptable" | CopyLaRadio

L’idéologie de permettre à tous de disposer d’un espace d’hébergement chez lui ou un proche de sa toile de confiance ne te semble pas pertinente ?! C’est la mission de notre coopérative.

Tu n’as pas répondu à mes questions:

Hello tous,

Sans redire les mêmes choses, à titre perso je m’aligne avec Meewan et Adrien, en ajoutant que très souvent le problème n’est pas l’outil, mais la manière dont les gens (et la société) l’utilisent. Et c’est pour cela que le technosolutionnisme ne fonctionne pas : c’est parce que quand on fait cela, on se trompe de problème.

Je crois que le web3, incl. G1, outre son impact en ressources, et les risques de dévoiement social qu’il contient, en est l’exemple même. Et cela sans juger de la bonne intention de celle•ux qui la mettent en oeuvre.

En d’autres mots : on pourrait déjà atteindre les objectifs que tu mentionnes en utilisant les outils que l’on a, et il n’est pas garanti que les nouveaux outils nous permettront de faire mieux : tu peux faire confiance à l’humain pour dévoyer tout outil.

Encore une fois, c’est l’humain le problème, et c’est l’humain la solution. (juste mes 2 centimes)

Une très belle journée à tous ! :slightly_smiling_face: