Je rebondis sur la discussion sur les fontes non-binaires, qui a soulevé, encore une fois, que l’utilisation du point médian rend plus difficile l’utilisation d’un lecteur d’écran.
Cette tension m’embête particulièrement, car les deux sujets, celui du français inclusif, et celui de l’accessibilité numérique, me touchent beaucoup. J’écris ce post au féminin neutre, pour éviter le point médian.
Pour rappel, on a déjà parlé d’une extension qui permet de configurer l’usage du point médian : ça peut aider, mais ça reste une étape supplémentaire. Je pense que ça peut aider des gens, mais si ça demande une action individuelle, ça ne sera pas adopté par toutes celles qui en ont besoin.
Qu’on décide individuellement d’utiliser le point médian ou non, le fait est qu’il est utilisé par de nombreuses francophones. Et pour une fois, je pense qu’il y a une solution technique.
En me baladant dans les tickets des lecteurs d’écran Orca, Talkback Foss, NVDA, je ne vois aucun ticket (ouvert ou fermé) sur ce sujet.
Je pense que c’est l’occasion d’ouvrir des tickets sur les lecteurs d’écran libres !
Donc, quel comportement serait le meilleur pour les lecteurs d’écran ?
De mon côté, je vois deux options, qui me semblent toutes les deux faciles à implémenter. Et si c’est simple à implémenter, ça le sera sûrement plus vite !
1. Le lecteur d’écran ignore le point médian.
Avantages :
- Sûrement le plus simple à réaliser.
- Proche de l’expérience des voyants et voyantes et de l’intention du texte.
Inconvénients :
- Prononciation peut-être foireuse sur certains cas. Je ne sais pas comment sera prononcé « nombreuxses » ou « interlocuteursices » par exemple.
Masculin/Féminin :
- Féminise souvent le texte. Certains mots sembleront écrits au féminin (ou à la féminine ?) :
ancien·nes
deviendraanciennes
.
2. Le lecteur d’écran ignore la fin du mot après le point médian.
Avantages :
- Sûrement le moins disruptif à l’écoute.
Inconvénients :
- Modifie l’intention originale du texte.
- Sûrement un peu plus difficile à réaliser.
Masculin/Féminin :
- Masculinise systématiquement le texte. La forme féminine venant après le point médian, elle disparaît complètement.