En effet, c’est précisément cette phrase, maintes fois entendue, qui me choque.
Ça, je l’entends complètement, il n’y a aucun problème.
Là aussi ça me choque, car je ne vois pas comment tu peux opposer les 2.
Là, il s’agit de développer des outils. C’est un choix de développement de fonctionnalités ou d’outils.
Idem que précédemment.
Oui, je maintiens. Il ne s’agit pas de développer des fonctionnalités, mais d’adopter une façon de coder prenant en compte l’accessibilité. Donc pas de développer de nouvelles fonctionnalités.
De même que de ne pas écrire en tenant des propos racistes, sexistes, homophobes, transphobes… C’est une façon de rédiger, ça peut être compliqué quand on n’est pas habitués, car il faut changer ses habitudes. Mais ce n’est pas plus compliqué de que rédiger sans discriminer.
Là, j’avoue que je ne sais pas ce que ça implique… La gestion de communauté, c’est compliqué. C’est plus un choix stratégique.
Là encore, c’est une demande de développer des logiciels ou fonctionnalités. On ne peut pas contenter tout le monde, qui dit priorisation, dit renoncer à certaines fonctionnalités, quitte à le faire plus tard…
Mais ça ne marche pas DU TOUT quand on parle d’accessibilité. Car non, l’accessibilité n’est pas une fonctionnalité. Et si vous ne le pensez pas en amont du développement de nouvelles fonctionnalités, la dette technique sera impossible à éponger, et du coup, l’accessibilité ce sera… plus tard. Puis finalement, jamais en réalité.
L’enjeu de ce que je proposais (et très très honnêtement, je n’ai pas du tout envie de perdre de l’énergie à me battre avec vous sur le sujet, vous le ferez ou non, je ne chercherai pas à vous convaincre davantage) : c’est d’inclure l’accessibilité dans la culture de développement. En tenant compte des contraintes bénévoles. Mais là encore, je connais bien le milieu associatif. Et je connais de petites assos qui décident de prioriser l’accessibilité, alors qu’elles n’ont même pas les compétences internes et des bénévoles qui aident à coder. C’est une question de choix.
Mais oui, ça veut potentiellement dire revoir la roadmap. Faire moins, mais mieux. Prendre le temps pour ne pas épuiser les personnes, si on prend en compte l’accessibilité, c’est prendre le temps de l’accessibilité pour amorcer un virage dans sa façon de concevoir et de développer. Et donc décaler des fonctionnalités. Ce temps, c’est le temps de la montée en compétences, l’impact n’est pas permanent. Mais c’est un choix à faire… ou pas.
Maintenant, la question c’est plutôt :
« on essaiera de modifier le code ou d’accepter des contributions pour que l’outil soit le plus accessible possible. Mais ce ne sera pas au détriment du développement de nouvelles fonctionnalités.»
ou
«dans la mesure du possible, on essaiera de modifier le code ou d’accepter des contributions pour que l’outil soit le plus accessible possible. Mais ce ne sera pas au détriment de la santé et du bien-être des personnes impliquées.»
La 2e proposition me paraît parfaitement légitime, et ne pas poser de problème du tout.
La 1re proposition me choque profondément, même si c’est tristement banal. En cela, le choix est le même que celui de beaucoup d’entreprises, administrations et autres associations, petites et grandes. J’aimerais juste un peu d’honnêteté sur ce sujet, à défaut d’engagement.
Dire que le sujet de l’accessibilité tombe d’un coup, sans que vous l’ayez vu venir et alors que vous aviez déjà planifié des choses, ça ne tient pas davantage. J’ai assez fait – avec d’autres du groupe de travail accessibilité de l’April puis de Liberté 0 – de confs, formations, sensibilisations bénévoles pour que vous soyez parfaitement au courant du sujet. Ce qui tombait d’un coup, c’était une proposition de vous aider et de vous positionner. L’implication pratique : décider que ce sujet est un enjeu prioritaire pour Framasoft.
Cet échange est éprouvant, pour moi, et pour toi aussi @Pouhiou, je n’en doute pas, et j’en suis désolée. Je t’apprécie beaucoup et n’aime pas l’idée d’être en désaccord sur un sujet aussi important. C’est justement parce que ce type d’échange prend tellement d’énergie que j’ai clairement baissé les bras et me suis mise en retrait des communautés libristes, plusieurs années. Je suis fatiguée, et malade. J’ai donc pris le temps de respirer. Mais on ne se refait pas. Aussi déplaisant que cela soit à entendre (et à dire) : nous sommes responsables de ce que nous concevons. Humainement. Éthiquement. Juridiquement.