Un compte instagram ou pas? ou comment toucher les jeunes de manière éthique?

Bonjour,
Plusieurs de nos membres sont partagés dans le fait d’avoir ou non un compte instagram, certains sont totalement contre pour des raisons éthiques et de liberté et n’ont pas envie d’engraisser les gafam et d’autres se disent que c’est dommage de refuser aux jeunes membres de l’association qui le souhaitent de communiquer et toucher un public jeune et large et vous qu’en pensez vous ? Tous pensent que le débat est important. quels sont selon vous les avantages et inconvénients et les argument pour l’une ou l’autre position ? merci

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Du côté de BOC47, on est plutôt contre. Plutôt car le collectif refuse d’avoir un compte car on pense que pour atteindre notre public cible : Les associations, ce n’est pas la meilleure de solutions, mais deux de ses membres en ont un. De mon point de vue, instagram et tik tok serait la manière facile pour tenter d’atteindre « les jeunes » et on a aucune certitude sur qui on va atteindre et est-ce que ça va faire bouger les choses.
Par contre, si « les jeunes » sont un de nos public cible on peut réfléchir à tous les autres moyens plus éthiques de le faire à mon avis.

merci, @pm2000 et selon toi quels sont les moyens le plus éthique de toucher les jeunes, ne les intéresser a venir dans ces associations et collectifs locales ?

Alors personnellement, au risque de décevoir, j’ai un compte instagram sur lequel je parle régulièrement de logiciel libre, alternatives éthiques etc et je suis toujours surprise de combien ça peut faire bouger les choses chez des gens qui à la base ne sont pas du tout interessés par le numérique éthique. Alors oui, je sais instagram c’est de la grosse *****, je suis complètement d’accord, ca me pose un gros problème de conscience d’être présente dessus (j’y était à la base dans le cadre de ma recherche sur la censure des discours militants en ligne). Mais le fait est que oui, je le vois tous les jours, bien que je touche très peu de monde (c’est volontaire), que plusieurs personnes sont passées à Linux ou ubuntu, à télécoop, à openoffice ou libre office, à fairphone, ont acheté du matos reconditionné plutôt que du neuf, utilisent firefox et changent leurs mails… Et les gens s’interessent même seuls à masto ou autre et déciderons de réduire leur « consommation » instagram et feront la promotion des alternatives à leurs proches qui, comme eux l’étaient, sont ultra-éloignés de ces thématiques.

Je ne crois pas que ce soit une nécessité pour CHATONS, mais ces discours manquent clairement en ligne et les gens sont très réceptifs ! Et surtout, je crois que beaucoup de gens resteront inatteignables si on ne passe pas par les réseaux. Car tout est fait sur les réseaux pour les emprisonner et les isoler pour leur faire consommer toujours plus de conneries.

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Hello,

Du côté de La Contre-Voie, on a sauté le pas récemment : nous nous sommes créés un compte Linkedin, Threads, Facebook, Instagram et Bluesky en plus de X/Twitter et Discord que nous avions déjà (voir notre FAQ).

Le but étant, bien entendu, de sensibiliser des personnes non-initiées au numérique éthique, chose qui nous semble plus pertinente à faire partout ailleurs que sur Mastodon, qui est déjà composé à 99% de libristes/geeks/émancipé·es… On ne va pas y convaincre les gens de Mastodon de migrer vers Mastodon :stuck_out_tongue:

Bien sûr, on connaît bien les travers de ces réseaux, comme dit Ambrine c’est caca (et ça ne s’arrête pas là !), mais je trouve aussi qu’il y a un public qui attend qu’on leur donne les outils, et que c’est le rôle que nous devons jouer.

Je pense faire une conf au Capitole pour faire un retour sur le résultat de cette démarche, voir ce qui a marché, ce qui a raté, ce qui correspondait − ou non − à nos attentes…

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Merci beaucoup pour ces avis ! Oui, un retour d’expérience serait vraiment précieux. :grinning:

Quand je disais que « nos membres sont partagés », je parlais des associations membres d’Assodev-Marsnet, qui s’interrogent pour leur propre communication.

Au sein d’Assodev-Marsnet, cela a toujours été très clair pour nous : pas de GAFAM. Même si on voulait, on ne pourrait pas — on est trop conscients que les utiliser, c’est les financer, et c’est inenvisageable pour nous.

Pour toucher les jeunes et les publics captifs des GAFAM, on privilégie la rencontre directe : stands, conférences, événements grand public, en complément des réseaux éthiques du type Mastodon.

Cela dit on comprend que des associations se pose la question est-ce approprié d’utiliser des RS proprio, notamment quand il s’agit de toucher les jeunes?

C’est justement pour ça que ce débat nous semble important :
Comment toucher les jeunes et les publics éloignés des alternatives, tout en restant le plus possible cohérents sur le plan éthique ?
Le partage d’expériences à ce sujet serait vraiment utile. :grinning:

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Une autre idée de communication éthique : un journal papier gratuit comme CURSEUR de nos amis Belges qui est aussi en ligne
C’est un vrai régal :slight_smile: Le numéro 4 est en ligne
et on peut s’abonner.
Je recommande aussi le code du numérique, une initiative d’un super collectif : le Comité humain du numérique, qui a bien l’intention de se réapproprier le pouvoir pour arrêter la folie du 100% numérique qui exclu un très grand nombre de personne.

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Bonjour,
Depuis 10 ans, je sensibilise les moins du 18 ans ( et autres aussi mais notre sujet ce sont « les jeunes » ) grâce à l’action culturelle. Je bosse dans une salle de concert, je fais des ateliers principalement musicaux mais aussi sur les cultures numériques. La sensibilisation que je fais est une transmission de valeurs plus qu’un catalogue de logiciels à utiliser. J’informe que d’autres façon de consommer existent et qu’on peut devenir acteur sur des projets numériques. Je me repose sur le scolaire mais j’interviens aussi dans l’espace public sur des temps informels. Je créé une accroche par la musique et transmet par l’échange. Et ça je le fait dès la maternelle !
Pour moi, c’est un moyens très éthique pour transmettre des valeurs et c’est très sain pour moi. Quel bonheur d’échange IRL plutôt que via des storys !

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Et c’est très chouette comme façon de partager des idées ! Mais si c’était complémentaire ? :slightly_smiling_face:

Pour partager l’un des arguments qui nous a mené à prendre cette décision : on fait aussi de l’éduc pop à La Contre-Voie, en ce moment cela prend la forme de rencontres informelles, mensuelles, dans un tiers-lieu associatif autour d’une thématique particulière (ex.: Snowden, l’économie de l’attention, les alternatives éthiques, les données ouvertes dans le domaine de la santé, la surveillance avec l’IA…).

Le tiers-lieu qui nous accueille communique sur ses activités via Facebook et Instagram, et y présente notamment notre activité mensuelle. Pour notre part, on communique sur Mastodon.

Résultat : sur un an, 100% des personnes qui ont découvert notre activité via Mastodon ont un profil plutôt typé « geek-libriste » : en évitant les amalgames et généralisations, ce sont des personnes qui ont déjà Linux d’installé sur leur ordinateur, et déjà un téléphone dégooglisé. (Grosso modo : on n’a vraiment rien à leur apprendre.)

De l’autre côté : l’écrasante majorité des personnes qui nous ont découvert via les comptes Facebook et Instagram du tiers lieu qui nous accueille ont un profil « non-geek », sont là pour découvrir des alternatives, et sont au stade zéro de leur dégooglisation.

Notre activité s’adresse à un public non-initié au numérique, donc on s’aperçoit bien sans l’ombre d’un doute que c’est une grosse erreur stratégique de notre part de communiquer uniquement sur Mastodon pour toucher des publics non-libristes.

La lecture que j’en ai, c’est que nous sommes énormément reposé·es sur le tiers-lieu qui nous accueille pour faire de la comm’ pour nous au bon endroit à notre place, tout ça parce que nous avions été trop frileux·ses de se créer un compte sur les réseaux sociaux proprios. Comme si on les laissait se salir les mains pour notre compte…

Donc à partir de la saison événementielle à venir, nous communiquerons nous-mêmes sur ces réseaux, d’abord pour être autonomes sur notre propre communication, mais aussi parce qu’il y a encore trop peu de portes de sortie sur ces plateformes à notre goût : presque aucun CHATONS n’entretient de présence sur ces réseaux. S’il n’y a pas de représentation des alternatives sur les réseaux sociaux les plus utilisés, comment espérer que le public que nous visons change ses habitudes ?

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Bien sûr que c’est complémentaire. Outre le côté éthique qui est un facteur important, la contrainte de temps est pour moi rédhibitoire. Pour notre activité concert on essaie d’être vus sur les réseaux car on a un aspect financier important. Et je peux te dire, que quand tu commence à vouloir être vraiment vu par un grand nombre de personnes, ça prend énormément de temps. Les interfaces changent trop régulièrement, les fonctionnalités basiques se retrouvent planquées dans des menus, et tout est fait pour que tu y passe ta vie. Donc il est très facile pour moi de prioriser mes actions de communication et de sensibilisation. Je préfère utiliser ce temps sur le terrain qu’à monter des vidéos.

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Personnellement, je suis contre, mes positions sont plus faciles à expliquer, mieux comprises et plus cohérentes en étant totalement absent de ces trucs que je trouve absolument pas indispensables. Je ne vais pas mettre des tartines à ce sujet, mais justement parler de logiciels libres sur Instagram et autres trucs similaires conforte dans les têtes des gens l’idée selon laquelle on ne peut pas faire sans (combien de fois m’a-t-on répondu à une époque « même les organisations d’extrême gauche y sont » ? ). Après, on ne touche clairement pas le même public à court terme en procédant comme moi et cela me va très bien, je peux très bien « toucher » les utilisateurs d’Instagram sans y être, ils ne vivent pas en vases clos, cela me semble suffisant. De plus, les réactions inappropriées de certaines personnes qui ne conçoivent pas qu’on n’y soit pas me poussent au contraire à résister et je ne céderai jamais, jamais je ne créerai un compte Instagram.

Ca ne surprendra personne : Framasoft est plutôt alignée avec l’avis de @neil / La Contre-Voie.

Et comme @neil le dit fort bien : c’est une question de positionnement et de stratégie d’ouverture.
Donc une question de curseur :

  • si une structure (même chaton), souhaite être absente totalement de ces réseaux : très bien
  • si une structure (même chaton), souhaite être partiellement présente sur ces réseaux : très bien
  • si une structure (même chaton), souhaite être totalement absente de ces réseaux : très bien

Tout simplement parce qu’il y a de la place pour toutes les stratégies, tant qu’elles sont faites en conscience (et je rappelle au passage pour les ancien⋅nes qu’on a déjà eu ce débat là en… 2018 (7 ans !)).

Pour la question du temps passé, il me semble qu’on l’a déjà évoqué sur ce forum, mais Framasoft utilise Comprehensive Social Media Management Tools - Mixpost (en version autohébergée, avec l’option - payante - « pro »). C’est - très - chiant à configurer pour Facebook ou LinkedIn, mais une fois que c’est fait, ça nous fait gagner pas mal de temps pour la diffusion « descendante » sur nos différents médias sociaux (libres ou pas, puisque Mastodon fait partie des réseaux supportés, par exemple)

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Je parle en mon nom propre et je ne suis pas le seul sur ce forum à ne pas être d’accord avec Framasoft sur ce point précis sinon ça n’aurait jamais fait l’objet de débats.

La vie est faite de choix, on ne peut pas tout avoir, on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, être présent sur Instagram n’est pas qu’une stratégie d’ouverture et les messages dans ce fil de discussion jusqu’à maintenant ne disent rien sur le groupe Meta, comment Zuckerberg a créé Facebook et son ancêtre bien avant le rachat d’Instagram, les propos douteux tenus par plusieurs co-administrateurs passés et/ou présents dont Peter Thiel et Marc Andreessen, les conséquences écologiques de l’utilisation de ces outils, le traçage de ses utilisateurs et aussi de celles et ceux qui n’ont rien demandé, comment le groupe Meta joue à cache-cache avec la fiscalité, etc.

Ce sujet continuera de faire débat et je ne vais pas me taire juste parce que je ne suis pas d’accord avec la position « officielle » de Framasoft.

P.S : Pour compléter, je ne me voile pas la face, une proportion croissante de « jeunes » utilise Instagram, je ne prends pas cela pour un état de fait inchangeable avec lequel il faudrait composer. Si vous souhaitez vous passer des réseaux « sociaux » du même genre, je vous recommande vivement de compenser avec d’autres moyens à votre disposition y compris hors ligne :

  • les panneaux d’affichage libre à l’extérieur (si vous ne voulez pas ou ne pouvez pas tous les couvrir, vous pourrez vous concentrer sur ceux près de collèges, lycées, universités et d’autres lieux fréquentés par les « jeunes »)
  • les autres panneaux d’affichage (certaines structures n’affichent leurs plannings que de cette façon)
  • le bouche à oreille
  • les interventions dans des événements y compris de manière non annoncée et non prévue
  • la présence en ligne en dehors des réseaux « sociaux » et pas seulement pour annoncer des événements avec du contenu pertinent
    (liste non exhaustive évidemment)

@gouessej je ne pense pas que le message de Pyg soit une réponse à ton message, mais une réponse à la question initiale de connaître le positionnement des structures.

Je pense que tout le monde est bien au fait des enjeux posés par ces plateformes, mais comme rien n’est pur dans ce monde, je trouve ça intéressant de discuter des compromis faits par chacun⋅e (à un niveau individuel et structures).

Du coup je n’ai pas l’impression que quiconque a eu l’intention de te faire taire :).

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Je viens aussi discuter de l’absence de compromis possible et viable à divers niveaux, je n’ai jamais ouvert de compte Instagram, je n’ai jamais installé WhatsApp, je n’ai jamais eu de compte LinkedIn, j’ai quitté Github, je fêterai l’an prochain mes 10 ans sans Facebook. Aux gens qui se posent des questions et qui passent par là, je dis que c’est possible, que je ne suis ni un dinosaure ni un rétrograde, qu’il est possible d’avoir une position audible et intelligible auprès des « jeunes » et qu’on peut avoir un désaccord avec Framasoft tout en se retrouvant sur d’autres points. Le vocabulaire de la pureté ne me convient pas.

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(pourquoi ces guillemets à « officielle » ? :thinking: )

Mais surtout, comme l’a dit @Maxime : qui te demande de te taire ? :astonished:

Sûrement pas moi, en tout cas. Tu as une position et tu la défends. Je la comprends et je la respecte (ou alors dis moi où elle n’est pas respectée).
Être en désaccord sur le type de stratégie à adopter ne signifie pas vouloir faire taire les avis différents.

Tout à fait d’accord. C’est exactement le point de mon précédent message.

Bref, je ressens un peu comme une injustice de participer à un débat public sur le forum d’un collectif dont on est membre, de donner un avis clairement circonstancié à ma structure, sans aucune injonction, et de lire que je voudrais faire taire les points de vue contraires, sans pointer aucun élément de la coercition sous-entendue.

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En fait, la question initiale était surtout de connaître les arguments pour l’une ou l’autre position concernant la question « Un compte instagram ou pas? » et comment toucher les jeunes de manière éthique?
Et je trouve le débat très riche et inspirant :grinning:
Merci :pray:

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En fait, je n’ai pas trop compris en quoi il fallait rappeler la position de Framasoft, je puis me tromper, j’ai peut-être mal compris, j’ai pris cela pour un argument d’autorité. Si c’est une méprise de ma part, veuillez accepter mes excuses.

P.S : Il existe différentes manières d’élargir son audience et aussi de la mesurer. Ce n’est pas qu’une problématique de quantité, c’est aussi une question de qualité. Il peut également y avoir un risque d’adapter son message au canal choisi et inévitablement de donner plus de pouvoir au groupe Meta. Lisser sa communication sur le fond et utiliser Instagram n’amènent pas le même public qu’adopter un discours militant plus clivant, il faut aussi se demander de ce qu’on veut faire avec les gens auxquels on s’adresse. Quand on n’arrive pas à consolider une base de personnes qui militent activement, on fait reposer l’activité militante sur de moins en moins de personnes avec le risque d’épuiser et d’écœurer les personnes concernées. Vouloir toucher un public large quand on a une toute petite structure revient peut-être à mettre la charrue avant les bœufs. Certaines organisations peuvent légitimement se poser la question d’atteindre un public au-delà des cercles libristes déjà convaincus et chercher à modifier leurs communications sur la forme voire sur le fond à cette finalité, j’estime à titre personnel qu’il existe d’autres pistes qu’Instagram, j’estime qu’on peut aussi se faire entendre auprès de militants, de sympathisants et d’un public se mobilisant ponctuellement en cherchant plutôt du côté de la convergence des luttes, de thématiques connexes, par exemple en montrant les implications écologiques de la surveillance de masse, l’importance du chiffrement dans certaines activités syndicales et/ou politiques, ce que Tor Browser peut apporter dans certaines situations de la vie quotidienne quand on fait partie d’une minorité discriminée. J’ai du mal à voir l’intérêt d’être vu moins de deux secondes dans un fil d’activités au milieu de publicités plus ou moins déclarées comme telles pour des trucs à mille lieux de mes valeurs.

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Alors il y a bien eu mécompréhension : ne m’étant pas exprimé sur le sujet depuis 2018 (plus de la moitié des chatons actuels n’étaient pas membres), je n’ai pas eu l’impression de « rappeler » quoi que ce soit ici. Juste partager le fait qu’on était sur la même position que la Contre-Voie, et partager l’astuce autour de Mixpost.

Quand à l’argument d’autorité, on est certes le plus « gros » chaton du collectif (ou même à l’international, d’ailleurs, sur pas mal de services), mais je ne crois pas qu’on ait jamais utilisé cette position pour nous placer comme une autorité ou faire taire qui que ce soit. Dit autrement, quand on fait caca (et on fait :poop:), ben ça pue, comme tout le monde :slight_smile:

Excuses bien évidemment acceptées, et pour ma part, désolé de cette mécompréhension.

Pour répondre à la question « Quels arguments pour ou contre telle ou telle position ? » de Florence, notre position (qui ne vaut que pour nous, et donc n’est pas un argument d’autorité !), c’est qu’on est avant tout une association d’éducation populaire, avant d’être une asso libriste.

Considérant que notre objet social étant de « sensibiliser aux enjeux du numérique et des communs culturels » (et non plus avant tout « promouvoir le logiciel libre »), on n’a donc pas de souci à être présent⋅es « partout là où on peut l’être sans s’épuiser ».
Pendant plusieurs années, on a quasiment arrêté de publier sur Facebook, parce que ça … nous rebutait (pas que politiquement, aussi d’un point de vue UX). Apres une ou deux heures de galères pour bridger Mixpost et Facebook, on sait qu’on peut toucher un peu de monde là bas, sans que ça nous coûte (en temps, en énergies, etc) à nous.

Contrairement à Mastodon, on ne cherche donc pas à « faire communauté » sur FB ou Insta, juste à permettre à quelques milliers de personnes (20 000 environ, je crois) d’avoir connaissance de nos articles et communications. Ce qui est pas déconnant quand tu es une association qui vit à 94% des dons :sweat_smile:
On a par contre sans regret quitté Twix (malgré ~50K followers à l’époque, 30K aujourd’hui) car le mouvement HelloQuitX nous paraissait extrêmement pertinent.

Voilà, et j’insiste une dernière fois histoire d’être limpide : ces choix résultent de l’histoire collective de Framasoft et de nos parcours individuels[1]. Je suis donc tout à fait à l’aise avec les positions opposées et ne cherche (surtout pas) à convaincre qui que ce soit qu’il faut faire comme nous :slight_smile:

[1] - et pour te dire à quel point je respecte les positions différentes des miennes, je suis réputé en interne à Framasoft pour être celui qui répète depuis des années qu’il faut « brûler les médias sociaux ». (oui, même Masto)

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Dans l’idée tu as du mal à imaginer mais dans les faits il y a des gens à qui ça apporte vraiment. Tout comme, grand bien te fasse, tu es 100% sans Gafam, certaines personnes sont 100% (ou presque) avec… Et certaines personnes ont besoin qu’on aille les déranger dans le flot de conneries et de pubs pour faire germer un truc en eux. Est ce que je dis qu’on doit toustes s’y mettre ? Non, perso si je n’avais pas un intérêt scientifique à être présente sur ce réseau de c** je n’y serais pas. Mais j’ai été obligée de constater que ce qu’on peut relayer, même de façon minime, il y a des gens à qui ça parle et qui n’attendaient que ça pour changer (un peu) leurs habitudes. On n’est pas toustes nées avec une clé usb dans la bouche. Ya plein de personnes qui n’ont pas accès, même IRL, à ce qu’on peut proposer, mais qui ont profondément envie de changement. Je pense qu’il en faut pour toutes et tous, pour toutes les étapes et toutes les sensibilités.

conforte dans les têtes des gens l’idée selon laquelle on ne peut pas faire sans (combien de fois m’a-t-on répondu à une époque « même les organisations d’extrême gauche y sont » ? )

Et non mon propos a pas moins de poids pcq j’ai un compte instagram, au contraire. Je me sers de la contradiction apparente pour soulever l’omniprésence des GAFAM et j’insiste sur le fait que c’est un choix personnel, mais que je pourrai vivre sans, sans aucun soucis. Franchement, c’est comme les débiles qui disent « ah ouais tu es contre l’esclavage, pourtant tu as un ordi et un téléphone », ça va 5 min ce genre d’argument, c’est très facilement démontable. On n’est plus au collège en principe.
Typiquement quand méta a lancé sa campagne pour l’utilisation des données afin d’entrainer son IA, si on n’avait pas prévenu, plein de gens auraient accepté sans lire et donc sans avoir aucune conscience de ce qu’iels acceptaient. Rien qu’éduquer les gens sur l’importance de lire avant d’accepter qqch en ligne, c’est un combat (enfin, c’est une autre histoire).

Ça n’empêche pas, bien sûr, d’être présent.e sur d’autres formes de sensibilisation, rencontrer les gens IRL reste un des meilleurs moyens de les sensibiliser, on est d’accord.

ce fil de discussion jusqu’à maintenant ne disent rien sur le groupe Meta, comment Zuckerberg a créé Facebook et son ancêtre bien avant le rachat d’Instagram, les propos douteux tenus par plusieurs co-administrateurs passés et/ou présents dont Peter Thiel et Marc Andreessen, les conséquences écologiques de l’utilisation de ces outils, le traçage de ses utilisateurs et aussi de celles et ceux qui n’ont rien demandé, comment le groupe Meta joue à cache-cache avec la fiscalité, etc.

On est déjà toustes au courant de ça et ce n’était pas le sujet selon ma compréhension du topic pour ça que ça n’a pas été mentionné. Je déteste les banques et le capital, pourtant j’ai un compte bancaire, à mon grand désarroi, ça ne veut pas dire que j’ignore tous les scandales liés à ce milieu ou que je les encourage.
La vie est faite de choix, mais tout n’est pas complètement noir ou blanc. On a toustes des avis et pratiques différentes, c’est ça qui rend les échanges avec les CHATONS si constructifs.

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