J’ai bien aimé cet article que je vous partage
Toute la première partie de l’article est incroyable, la comparaison libristes/véganes est hilarante !
Le point principal, le libriste « "guy in the chair" du mouvement » (donc politique, et pas apolitique), est toujours très bon à entendre.
Après ya pas mal de portes ouvertes enfoncées en long et en large (le fameux « La vidéosurveillance ne me rendra pas la vie plus douce si je sais que tout est sauvegardé sur un serveur auto-hébergé et regardé sur VLC installé sur Manjaro. »)
Grosso modo, je crois pas être la target audience du papier. Ça serait plutôt les « ingénieurs blancs de 40 ans qui s’entêtent à lutter pour que le driver de leur carte WiFi soit libre ». Sauf que l’auteurice leur cale une ultime claque, donc pas sûr que l’article trouve son public ^^
Il me semble que l’approche des CHATONS est justement de s’ecarter du technosolutionisme libriste pour s’accrocher au concept du logiciel emancipateur via un proposition politique forte : proposer des alernative utilisable par tout un chacun. Bien entendu les bases libristes restent les plus solides pour l’emancipation à la fois personelle et de la société et nous n’oublions pas l’idéal libriste, mais ça ne me parait pas l’alpha et l’omega.
Je dois avouer que je ne me sens vraiment visé par cet article non plus. Je ne pense pas confondre evangélisation libriste et faire des reflexions salées spordiques sur les logiciels libres.
mais bon, lire l’article m’a fait rigoler aussi, bien que je pense qu’il ne convaincra que les convainqus.
L’article est dense et parle de tout plein de truc.
Par contre, là où il fait une erreur, c’est de comparer « libriste » et « végane ».
Il serait plus judicieux de comparer « libriste » et « végétalisé ».
En effet, les « végétalisé » cherche à s’extriaire (pour différente raison) de leur dépendanse au « source animale ».
Plusieurs écoles pour cela:
- Fléxitarien : réduire
- Végétarien : pas de nouriture « morte »
- Végétalien : pas de nouriture animale
- Végane : rien qui viens de l’animal (laine, cuire, bete de trais, animaux de garde, …)
Et chez les libristes, il y a aussi des nuances.
Entre les légers qui privilégie juste 'quand c’est pareil" au extremiste (même le processeur doit être libre), il y a pratiquement autant de subtilité que d’individue.
On l’a bien vu nous-même, au seins des CHATONS, quand on a eu le débat sur le 100% libre.
Du coup, étiqueté « libriste » tout un groupe de gens, qui parfois sont en désacord, cela manque cruellement de recule sur la nature humaine.
Effectivement, un texte plutôt discutable.
C’est quand même un sacré parcours et une sacrée réussite que de parvenir à être une communauté insupportable alors que sa principale fonction est de proposer des logiciels gratuits
C’est une première et courante mé-conception du logiciel libre (et on est nombreux à l’avoir fait). Le logiciel libre n’est pas gratuit. Il a fallu des gens pour le développer, gens qui ne vivent pas d’amour et d’eau fraiche, quand bien même ils accepteraient des rémunérations plus modestes parce qu’ils travaillent sur des projets open-source. C’est pour ça que la question du modèle économique du logiciel libre est depuis longtemps un sujet majeur, et que certains logiciels libres sont en réalité payants de manière directe ou indirect, afin de financer leur développement.
Ce point est connexe de la qualité des UXs. Comment peut-on reprocher à de nombreux logiciels libres de proposer une UX insuffisamment aboutie, quand on sait qu’ils n’ont pas les moyens d’Apple pour payer des centaines ou de designers ?
Et une personne de plus qui cuisine du seitan ne va pas mettre fin à l’abattage des boeufs.
Pour ma part, je trouve au contraire l’analogie au mouvement végétarien-végétalien-vegan intéressante, même si les conclusions ne le sont pas.
Personnellement, je ne suis pas vegan, ni végétalien, ni même végétarien, par contre j’ai une profonde estime envers les personnes qui le sont parce que dans tout changement on a besoin de précurseurs. S’il n’y avait pas ces personnes pour défricher ces modes de vie, pour prouver qu’on peut cuisiner sans viande voire sans protéines d’origine animale, et pour évangéliser par l’exemple, très peu de monde aurait le courage de franchir le cap.
Pour l’informatique et le libre c’est pareil, il faut des précurseurs pour explorer les différentes voies et baliser les chemins.
Notre gouvernement actuel essaie d’étrangler les plus précaires en leur coupant le RSA ou le chômage. (…) De renforcer la surveillance de masse.
Traditionnelle opposition des luttes. Telle ou telle lutte serait illégitime parce que considérée moins noble, moins importante, moins urgente que telle autre.
Il n’y a pas de mauvaise lutte, on dépense de l’énergie dans ce dont on croit le plus et là où on se sent le plus utile.
Et l’informatique, ce n’est pas politique.
Tout est politique, et la technologie particulièrement.
Cela fait des années que je me dis que la technologie pourrait devenir la nouvelle « -archie », et que celui qui maîtrise la technologie a le pouvoir. On peut bien évidemment citer Elon Musk et Twitter. On peut également citer Zuckerberg et Meta, pouvant décider via leurs algorithmes quels contenus seront privilégiés sur leurs plateformes (voir le documentaire Arte [1] dans lequel on voit comment Facebook privilégie des contenus incitant aux génocides). On peut enfin citer Youtube qui décide des contenus qu’on va voir.
Pour moi, éduquer les gens à l’informatique, pas simplement à utiliser l’outil qui marche de manière automagique, mais à comprendre comment il fonctionne, et même à le modifier, c’est hautement politique.
[1] https://www.youtube.com/watch?v=Wxp9YdrIdDI (lien Youtube, si quelqu’un peut mettre un lien invidious à la place du lien YouTube, n’hésitez pas)
Moi aussi j’ai bien aimé cet article @ppom, peut-être parce que je suis libriste ET vegan et que je trouve la comparaison très très juste.
C’était tellement fendard le « Mettez un⋅e libriste et un⋅e végane dans la même pièce et regardez-les s’insulter » x)
je trouve cela très drôle, compte tenu du comportement d’un grand nombre de libristes s’ils se retrouvent confrontés à un végane, et inversement. Chacun trouve que l’autre en fait trop, exagère pour rien, propose des solutions insupportables qui demandent à abandonner des choses qu’il ne veut pas abandonner, et considère que ce n’est pas si important ni cohérent ni pertinent, et que chacun fait bien ce qu’il veut. Pourtant, chacun des deux pense que tout le monde devrait faire comme lui. Et milite activement pour. [3]
Aie, j’approche les 40 ans et il y a quand même pas mal de point de cet article avec lequel je suis moyennement d’accord (même si j’en comprends les grandes idées, je pense).
Je suis d’accord sur un point, il peut arriver que des militant⋅es de tout ordre, casse les pieds d’autres personnes qui ne sont pas d’accord, ne sont pas prêtes, pas en capacités ou pas d’accords. Alors que bien souvent, il y a déjà beaucoup à faire avec les personnes (physique ou morale) qui veulent opérer un changement (sans forcément savoir comment). Mais soyons honnêtes, je suis probablement souvent casse pied quand, dans un groupe ou une structure, il faut organiser les choses autrement parce que je suis le seul sans whatsapp, sans smartphone, etc.
Mais je rejoint @Laurent, derrière le mot libriste, il y a toutes sortes de nuances et de concepts. Personnellement, je suis pour lutter pour une définition large du concept ou pour l’adoption d’autres termes « mouvement pour un numérique plus vertueux », etc.
En seconde partie d’article, l’auteur⋅e, estime que le but du librisme devrait être d’« aider à en découdre avec les institutions en place, avec les formes de domination que la bourgeoisie, et par extension le capitalisme, développent et entretiennent ». Je peux encore m’accommoder de la formulation, si ça inclus aussi des missions comme rendre le numérique plus soutenable (faire durer du matériel) ou préserver les libertés fondamentales (liberté d’être, de pensée) auxquels les sociétés de contrôle ou disciplinaires s’attaquent.
Là où ça dérape, je trouve, c’est que le texte donne quand même l’impression que la seule stratégie qui vaille c’est d’être une fonction support des groupes militant⋅es (dont les groupes libristes ne semblent pas faire partie). Pourtant, j’estime que de nombreux groupes libristes sont déjà militant⋅es elleux-même. Peut être, pas toujours de façon consciente, pas autant, pas aussi bien qu’il le faudrait (mais c’est le cas de tout groupe militant).
ARN a publié une liste de revendications classés en 3 thèmes « créer des technologies soutenables », « vivre libre », « rendre le numérique accessible et optionnel ». La contrevoie résume un cap similaire vers « un numérique résilient, émancipateur et solidaire ».
Si les défaites sont malheureusement nombreuses face à la société de contrôle et au désastre écologique et humains, le librisme à quand même permit d’éviter/limiter certains écueils et le permettra encore (je l’espère). Pour moi, la création d’outils utilisables par tout le monde, est un moyen de résistance et d’évolution. En le faisant on crée des situations qui sont difficiles à nier, voire à éradiquer, des situations et des critiques qui freinent la sociétés de contrôles, qui agissent comme des contre-pouvoirs. De même, quand on utilise du libre pour faire durer du matos devenus obsolete par manque de support propriétaire.
Et du coup, moi, je dis merci aux personnes (dont je ne connais ni l’origine, ni la couleur, ni l’age), qui ont pris le temps de coder les drivers libres avec lesquels j’écris actuellement.
Je suis d’accord avec la majorité des critiques exprimées ici.
C’est un article souvent caricatural et qui donne des objectifs trop restreints aux « libristes ».
En dehors de ce qui a déjà été exprimé sur ce thread, j’ai particulièrement aimé ces piqûres de rappel :
- En tant que public initié et sachant, on a une culture numérique telle qu’on ne se rend pas forcément compte que quelque chose puisse être compliqué à utiliser (exemples : Mastodon, configurer un client mail)
- En tant que personnes en avance sur un sujet, on peut très rapidement être reloues / moralisatrices, pour les mêmes raisons.
Bien sûr, une proportion croissante de la/les communautés libristes est au courant de tout ça, il ne s’agit pas de mettre tout le monde dans le même sac.
Bonjour,
Je suis libriste & idéaliste. Du coup, il m’arrive de parler logiciels libres… en milieu carcéral. D’ailleurs, le collectif des chatons l’a déjà fait, en 2021, à l’occasion des rencontres nationales de l’habitat participatif 2021..
J’ai pas pu le faire à l’occasion des jdll 2024 Peut-on libérer une prison avec le logiciel libre ? :: Journées du Logiciel Libre 2024 :: pretalx
Mais, je vous donne rdv aux jdll de 2025 pour aller au mémorial de la prison montluc à Lyon.
Coucou bonsoir, j’ai lu l’article aussi (vu que j’avais un peu de temps pendant une compilation lol)
Privilégié et radical, le libriste propose des solutions inaccessibles à appliquer soi-même en acceptant l’inconfort de réviser toutes ses habitudes confortables pour changer le monde
J’admets que quand je lis ça, je suis super mal à l’aise. Pourquoi les personnes qui se reconnaîtraient dans le libre seraient forcément privilégiées ? Radical, pourquoi pas (j’espère que les personnes qui défendent une idée forte et d’importance pour elles le font jusqu’au bout), mais pourquoi la personne libriste serait issue d’une classe dominante ? Très très honnêtement, et c’est en partie mon expérience qui me le montre, mais les libristes les plus radicales que je connaisse sont généralement l’opposé exact de personnes privilégiées…
Et d’ailleurs opposer les libristes aux véganes, c’est artificiel. Un grand nombre de personnes que je connais sont les deux…
La tentative d’évangélisation des masses prendrait fin pour plutôt devenir une expertise au service des mouvements qu’ils veulent aider à gagner
Sauf que c’est pas de l’évangélisation (et ça l’a jamais été). Il faut des évènements qui permettent de se voir entre personnes du mouvement (parceque ça permet de planifier des trucs importants sans laisser trop de traces et aussi parceque voir les personnes physiquement aide à mieux communiquer), et permettre à des personnes de découvrir le libre par hasard (par exemple parcequ’elles ont vu de la lumière) c’est important aussi.
Les libristes auront mis leur égo de côté et admis que leur idéal ne pourra pas se faire sans que l’émancipation des individus ne soit complète et générale
Ok, en fait j’ai compris. Cette personne n’a pas lu le manifeste de GNU ni la philosophie qui est derrière (et les nombreux ouvrages de plein de personnes très diverses sur le sujet). Cette personne a son idée bien établie sur ce qu’est le libre et les libristes.
En résumé, c’est une vision biaisée et faussée. Toutes les personnes libristes radicales savent que le logiciel libre est une seule des briques de l’ensemble des libertés que les personnes doivent pouvoir exercer. Cette brique est ultra nécessaire, et sans elle le mur tombe complètement. Mais c’est juste une brique, une liberté fondamentale parmi les autres, et s’il en manque une seule alors tout est perdu. Vous allez pas aimer, mais c’est mon histoire : j’ai découvert le libre dans le TEDx de Genève en 2014 donné par RMS. Et c’est exactement ce qu’il disait. Et c’est ce truc à la fois d’espoir, de combat et de lucidité qui m’a convaincu et qui m’a fait entrer dans le mouvement.
Merci pour le partage, c’était intéressant tout de même mais ça me rend pas trop joyeux. Si les gens pensent comme ça au sujet du librisme, c’est probablement parceque des personnes se sont mal comportées (parfois peut-être par frustration, ou bien parcequ’elles n’avaient pas compris elles-mêmes les enjeux) mais aussi à cause de la violence de la critique menée par le mouvement open source, dont la campagne a pour le moment plutôt gagné…
Hello !
Je pense que tu réponds toi-même largement aux critiques que tu as faites. On ne peut pas faire de généralités sur un mouvement militant sans dire de bêtises.
Bien sûr qu’il y a (plein) de libristes qui ne sont pas du tout dans le portrait dépeint dans cet article.
Il y a cependant aussi des personnes que cet article représente assez bien, j’en rencontre.
Ce n’est pas toujours le cas, c’est une généralité.
L’informatique reste un domaine étudié par des gens qui font des études sup’ : école d’ingé, licence/master/doctorat. À Picasoft, qui est une asso créée au sein d’une école d’ingé, on est relativement privilégié·es : moins que la moyenne des étudiant·es de l’école dont on faisait partie, mais plus que les Français·es moyens tout de même. Et je dis pas ça en me flagellant, c’est juste comme ça.
C’est pas une opposition, ça insiste plutôt sur nos points communs !
Et ça a bien été pris par @Angie, @Brunelie et moi-même, qui sommes toustes à la croisée des deux mondes (et d’un 3e ). Comme l’autaire de l’article. Je vois pas trop le problème de ce côté-là.
Et perso j’ai été cette reloue qui fait la morale à ses potes sur le véganisme (bon, j’avais 17 ans, je me pardonne), et j’en reviens. Je pense que j’ai toujours des penchants moralisateurs, donc je me surveille, et cet article m’a plu pour ça.
Moi non plus (je devrais peut-être), ni plein d’autres libristes. Le manifeste GNU n’est pas les individus qui composent le mouvement libriste, tu vois ?
Oui
J’aurais du mettre un trigger warning gros sabots.
J’aime bien quand des gens critiquent de l’intérieur un mouvement. Elles sont bien placées pour nous remettre en question. Ça reste nécessaire de le faire avec nuance. C’est pas toujours possible, parce qu’on ne connait toustes qu’une fraction de la (les) communauté dans laquelle on évolue. Ptet que cette personne est entourée de personnes à côté de la plaque