Intérêt⋅s de gérer l’extinction régulière d’un serveur?

Coucou, comme @ljf je pose ça là histoire de le noter quelques part et peut être que d’autres auront des idées intéressantes.

Dans une autre discussion sur ce forum, je lis:

Je ne sais pas si ça fait suite à une volonté de sobriété ou une contrainte de production. Mais le soucis avec ça c’est que les cycles marche/arrêt vont engendrer des cycles chaud/froid dans l’électronique, avec des contraintes mécaniques de cisaillement qui vont finir par mettre en panne le matériel (en production électronique, on accélère les cycles chaud/froid pour faire des tests de qualité avec un vieillissement accéléré).

Or, comme l’ACV d’une machine montre que le coût écologique est largement centrée sur la fabrication, baisser de 40% la consommation électrique ne compense pas l’impact d’une réduction de quelques % de la durée de vie de l’équipement.

Du coup ça me questionne. Je n’ai pas de chiffre à l’appui mais je me demande si des gens ont étudié ce point.

Merci @PoluX de créer une discussion autour de ce sujet car il nous intéresse beaucoup chez Résilien.

Nous sommes conscients que l’impact écologique du matériel informatique est concentré au moment de la fabrication et que la réduction de la consommation électrique n’est que substantielle.

Nous avons cependant pensé que l’extinction des machines la nuit serait une bonne initiative dans une démarche de sobriété. D’une part réduire la consommation électrique permet de réduire les coûts et aussi l’impact écologique (même si substantiel, on économise quasiment la moitié d’un jour et les tarifs de fournisseurs comme Enercoop et Ilek sont assez élevés : cet été nous avons mesuré une moyenne de 1.5 kW/j pour l’infrastructure chez Weko ce qui nous coûterait environ 104€ sur l’année au tarif Enercoop, soit environ 9€/mois. C’est un petit coût à prendre en compte pour nos marges.). D’autre part, et c’est peut-être même le plus important pour nous, c’est de changer les habitudes et les usages afin que l’on accepte de réduire nos attentes en terme de disponibilité des services. Nous souhaitons économiser la multiple consommation d’énergie et de machines en ne proposant pas de haute disponibilité des services.

En revanche je n’étais pas conscient que cela pouvait engendrer un vieillissement prématuré du matériel. J’imagine bien que les cycles d’allumage/extinction intempestifs puissent dégrader l’électronique, mais à l’échelle d’une journée je pensais que ça n’aurait que peu d’impact.
Quid alors des conseils que l’on peut lire souvent pour encourager à éteindre les routeurs et box Internet la nuit ?

Si finalement c’est plus écologique de laisser les machines allumées, ça nous économisera de la logistique.

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À prendre en compte également : la nuit, on consomme beaucoup moins qu’en journée. Or, toutes les énergies ne sont pas pilotables (= « arrêtable et démarrable à volonté ». En France le nucléaire est la principale source d’énerge pour nous et est pilotable, donc pas forcément pertinent ici). Le vent ne s’arrête pas de souffler la nuit, l’eau continue de couler dans le barrage, le gaz continue de sortir du puits.

Cette énergie non utilisée est perdue (l’éoliène ne tourne pas, il faut lacher l’eau du barrage, il faut brûler le gaz qui sort).

Du coup, éteindre ses appareils la nuit creuse d’autant plus l’écart entre l’utilisation maximale et minimale et n’est pas forcément la meilleure chose à faire.
Là je ne suis pas un expert, il faut faire une vraie étude (peut être qu’il y en a eu) et ne pas juste se dire que « consommer moins = mieux » est le bon calcul : peut-être que ça n’apporte rien au niveau global si cette baisse de consommation provoque des pics et creux sur 24h.

D’autant plus que, par malheur, les sources d’énergie renouvelable (ce vers quoi on tend) on tendance à être aussi assez peu pilotables par ailleurs : on ne décide pas quand le vent souffle ou quand le soleil brille.

NB: Tout ce que je dis là bien sûr n’est valable que tant qu’on n’est pas capable de stocker correctement de l’énergie pour la ressortir plus tard.

C’est marrant j’avais totalement oublié cet argument, alors que y a déjà eu cette discussion sur le forum yunohost. https://forum.yunohost.org/t/think-more-ecologic-penser-un-peu-ecolo/15978

Une solution pourrait être d’éteindre les logiciels sans éteindre le matériel, quelqu’un⋅e a une idée de la variation de consommation entre un serveur avec ses services éteints et un serveur avec ses services allumés en charge ?

Et puis, accélérer les cycles chaud/froid, ne représente pas forcément la réalité au sens où des changements brutaux sont probablement plus problématiques que des changements lents.

Je croyais (peut être à tord) de mon côté que gérer l’arrêt d’un réacteur prenait plusieurs jours. Mais y a sans doute des subtilités qui m’échappent.

Si je dis pas de bêtise, en France on remonte l’eau dans les barrages pour stocker l’énergie nucléaire non utilisée.

La difficulté je trouve c’est de viser juste sur les attentes à réduire. C’est ça qui est vraiment pas évident je trouve dans le concept de l’écologie personnelle; une fois que :

  • t’arrêtes de prendre l’avion
  • tu manges presque plus de viande
  • tu fais durer ton matos
  • t’arrêtes d’aller au boulot en voiture (si tu peux)
  • tu isoles ton logement (si tu peux)

Les autres choses sont beaucoup moins évidentes en termes d’efficacité.

Je pense notamment au discours de Telecoop qui fait le lien entre la consommation de données et l’impact écologique. En soi, ce discours reste à prouver car finalement les infras (en l’occurrence celles d’orange) sont là. Il est probable que cette action collective des 500 sociétaires de telecoop ne soient pas suffisante ne serais ce que pour enlever/ne pas renouveler une seule antenne ou serveur… A la limite si iels étaient dans le même village peut être.

Ça ça me semble une bonne idée si vous êtes proche des machines pour les réparer. Car clairement les trucs de hautes dispo aboutissent en général à tout doubler pour n’utiliser en général que la moitié…

Non tu as raison. On ne peut pas démarrer une centrale « dans les temps » si un pic imprévu de consommation survient, mais on peut décider que dans 72h il faut avoir X MW disponibles supplémentaires et lancer ou ralentir une centrale pour prévoir ce pic (là où à l’inverse on ne peut pas décider qu’il y aura du vent dimanche midi pour préparer le chauffage dû à la vague de froid)

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Discussion intéressante sur le point de laisser en fonctionnement les serveurs, pc et autre ou les arrêter pour un ensemble de raison qui peuvent être de l’économie d’énergie à la « durabilité » de nos composants électroniques.
Très difficile de donner un avis objectif, je pense que les composants de nos pc, serveurs… ont bcp évolués et sont bcp plus fiable de manière générale aujourd’hui que dans le passé.
J’ai les 2 exemples opposés, mon serveur perso, tourne h24, à part les rares coupures électriques que je peux avoir sans avoir de problématique sur le matériel et je dois dire même que depuis quelques années les pannes sont de plus en plus rare alors qu’avant j’avais par exemple souvent des disques durs à remplacer, des problèmes d’alimentations, la qualité à clairement évoluée dans ce domaine là, mais je reconnais aussi que pour mon serveur je prends aujourd’hui plus du matériel qui est soit disant dédié à cela (Disque dur NAS ou serveur par exemple).
Inversement pour mon pc de tous les jours, je l’arrête dès que je peux, il tourne le moins possible, je peux le démarrer et l’arrêter 3 ou 4 fois par jour sans problème, je le fais tourner que dans le laps de temps que j’en ai besoin… et c’est pareil, il y a fort longtemps cela avait un petit impact, aujourd’hui je peux garder des configs de pc très longtemps sans constater la moindre défaillance (je ne parle évidemment pas de pc portable / tablette où il y a la notion de batterie et autres).
Je pense donc que aujourd’hui avec le matériel que l’on a, les arrêts / redémarrage, ne sont pas si impactant, dans la limite du raisonnable évidemment.
Après à voir le bénéfice réel d’arrêter le(s) serveur(s) la nuit, l’impact sur la consommation et les autres que vous avez abordé.

Peut-être que cette discussion illustre également un biais cognitif bien. cf cette citation :wink:

Ne vous laissez pas distraire par le mythe selon lequel « chaque petit geste compte ». Si tout le monde fait un peu, nous n’accomplirons qu’un peu. Nous devons faire beaucoup. Ce qui est nécessaire, ce sont de grands changements dans l’offre et la demande. « Mais, si 60 millions de personnes en font toutes un peu, ça va sûre- ment faire beaucoup, au total ? » Non. Cette calculatrice « si-tout-le-monde » est juste un moyen pour faire paraître grand quelque chose qui reste petit.

Si vous disposez d’un peu de temps et d’interêt sur le sujet, le cis.cnrs.fr propose un séminaire ouvert à toutes et tous. https://cis.cnrs.fr/seminaire-politiques-environnementales-du-numerique/
Le prochaine rdv est… demain de 14h à 16H en visio sur un bbb hébergé par l’université de grenoble s’il vous plait. :heart_eyes_cat:

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Je ne suis pas tout à fait à l’aise avec cette quote. On est d’accord que si on compte juste les petits gestes du quotidien, mis bout à bout ils ne représenteront pas grand chose. Sauf que si ces gestes sont coordonnés (par exemple « on arrête d’acheter des aliments surrembalés / avec du plastique »), alors les entreprises vont bien être obligées de s’adapter en arrêtant d’emballer leurs quartiers de mandarine individuellement (sic), et ça va provoquer un « gros » effet (sur lequel on n’a pas de contrôle immédiat, certes).
Donc oui, si chacun fait un petit geste ça suffit pas. Mais si plein de monde fait le même, ça peut finir par provoquer un effet en cascade.

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Je suis pas forcément ultra à l’aise non plus parce que cela nous heurte profondément sur nos modes de consommation. Et effectivement remet en cause fondamentalement le modèle économique dominant.

Je ne sais pas ce qu’est un petit geste, mais si quelqu’un qui mange principalement des chips se met à les accompagner d’une feuille de salade, je n’irais pas dire qu’il est dans une démarche diététique.

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J’ai cherché sans succès dans la littérature. Il faudrait demander à ecoinfo ils ont certainement accès à des corpus auxquelles je n’ai pas connaissance.

J’ai trouvé ça en ligne : https://www.redhat.com/sysadmin/run-my-computer-24-7

Tu n’as pas à chercher bien loin. Lire les rapports environnementaux de Alphabet|Google suffit. À priori, la réponse est «non, on va pas éteindre nos dc la nuit». :smile_cat:
Mais c’est le point de vue de Google.

Pour info je n’ai jamais eu leur réponse. :-/

Mais j’ai reçu une réponse à ma relance. Je la colle ici :

À mon avis, il n’y a pas de grand risque à éteindre et rallumer un ordinateur individuel moderne. Il n’y a plus de pièce mobile et la fréquence de ces extinctions-rallumages ne devrait pas être élevée si elle reste contrôlée par un humain. Ce n’est pas la peine d’éteindre votre ordinateur pour aller prendre un café. À la limite, se contenter d’éteindre le soir et rallumer le matin est déjà pas mal. À propos, ça vaut aussi pour votre box internet et ça on n’y pense jamais. Et au moins pendant ce temps personne ne la piratera.

En plus, ça peut être une mesure d’hygiène presque indispensable, car il me semble qu’il y a de plus en plus de fuites de mémoire dans les systèmes d’aujourd’hui. Par exemple, il y a de plus en plus de cas où un processus attend quelque chose qui ne vient pas en s’énervant et en occupant une place mémoire de plus en plus grande, et parfois franchement démesurée. On à l’impression d’une régression de l’état de l’art, mais c’est ce que j’observe. Et quand ça arrive, votre ordinateur swappe comme un fou et se met vraiment à chauffer pour rien. Et dans cette situation, un reset est souvent la seule solution, et justement une extinction quotidienne reviendra à faire un reset quotidien, comme un lavement au temps de Molière.

Un détail, il y a de plus en plus souvent une option pour garder une image des applications ouvertes afin de revenir tout simplement à la situation d’avant extinction. Je pense qu’on risque qu’un jour même les processus énervés soient sauvegardés, et alors on n’aura rien gagné. Se méfier du progrès.

Maintenant, je ne dirais pas tout à fait la même chose pour des machines style serveur de datacentre, où entre mettre en veille un serveur, l’éteindre vraiment, éteindre les équipements qui vont avec, et même éteindre l’alimentation et la climatisation il y a plein de nuances qui font que plus rien n’est simple.

Tout ceci dit, pensez que le gros de l’impact de votre ordinateur s’est déroulé pendant sa fabrication, du coup le plus radical est de doubler sa durée d’utilisation.

Bien cordialement,
Olivier Ridoux

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Hello, ce sujet est apparu durant le camp chatons donc hop o/

En effet il faut s’intéresser à tout ce qui caractérise l’inaction climatique et prendre les mesures des actions pour vraiment rendre compte de ce qui est efficace et ce qui est contre productif.
Se concentrer sur les petites actions individuelles est une diversion classique pour éviter de parler des dominations systémiques. Sans parler de la culture du spectacle qui incite les médias à inviter des personnes totalement incompétentes et non reconnues par les personnes de leur domaine de compétence, voire de réels charlatans, mais aux propos qui font réagir, ou qui parlent aux peurs du grand public qui n’a jamais été formé aux bases du sujet.

Les communications venant de personnes de pouvoir qui blâment les gens qui ne suppriment pas leurs emails et ne coupent pas le wifi quand ils partent en avion en weekend en sont symptômatiques (ou qui prennent leur jet privé cinq fois par jour, comme le fameux avion de Bernard Arnault suivi par informations publiques).

C’est le problème de beaucoup de choses autour de l’écologie, sans mesure ni méthode rigoureuse on fait les choses au doigt mouillé et on peut très vite se retrouver à se tirer une balle dans le pied.

Vouloir faire de la récup et du nomadisme à vélo, oui ça va à priori dans le bon sens. Remplacer de l’électricité décarbonnée par des groupes électrogènes au pétrole pour faire fonctionner son micro serveur, est cependant une perte nette pour l’espérance de vie de tout le monde.

Le mot de sobriété évoqué ressemble souvent à une formule magique qui ressemble fort à « on verra bien plus tard comment faire, tkt il suffit d’être sobre », ce qui est particulièrement alarmant quand il est question de préparation à de la gestion de pénurie.

L’Allemagne par exemple savait depuis très longtemps qu’elle était dépendante du gaz Russe, et que l’extraction de charbon pour faire de l’électricité est hautement producteur de GES, mais refuse de remplacer l’intégralité de ses centrales hautement carbonnées par ses centrales nucléaire parfaitement rénovées et opérationnelles, qui sont ultra bas carbone. Il faut choisir entre électorialisme et consensus scientifique sur les priorités climatiques.
Pour vous faire une idée des intensités carbone des moyens de production dans de nombreux pays il existe ElectricityMap, et éco2mix qui publie en temps réel et permet de voir dans le passé (et qui cite ses sources).

Les études réunies par le GIEC (organisme de l’ONU) ont publié toute l’importance de stopper très rapidement les émissions de gaz à effet de serre, et d’attaquer très sérieusement la dépendance à l’utilisation de ressources fossiles.
Si on rajoute du renouvelable par dessus le charbon et le gaz sans les arrêter, on est certain d’aller dans le mur et qu’il y aura rapidement des famines.

Il faut clairement débuter des chantiers de décarbonation qui passeront nécessairement par une électrification massive des usages et une adaptation du fonctionnement du monde pour ne pas juste remplacer tout ce qu’on a aujourd’hui par « pareil, mais en électrique ».
Ce n’est pas un détail, l’électrification fait généralement l’économie de 4/5e d’énergie primaire nécessaire à n’importe quelle action réalisée avec des sources primaires d’énergie fossile.

Le rapport de RTE publié fin 2021 proposait 6 scénarios de futurs électriques avec des mix électriques différents qui ne se feront pas d’un claquement de doigt et demandent de l’anticipation. Et toutes ces options ont différents points de difficulté parfaitement identifiés.

Certaines options présentent clairement davantage de difficultés de réalisation, de dépendance à certains pays, et tout ce qui présente d’avantage d’intermittence va demander jusqu’à 100 fois plus de métaux, et plus d’installation de trucs chaque année d’ici 2050 qu’il n’en a été installé au cours des 10 dernières années (coucou le photovoltaïque), mais ce n’est pas pour autant qu’il faut appliquer la même solution partout.
Il faut savoir ce genre de choses pour faire des décisions éclairées (lol).

Avez vous une idée de ce que vos activités demandent en énergie fossile, quelle est votre empreinte carbone, combien de kWh par an votre logement mange ? Savez vous en quelle proportion les choses que vous faites par nécessité ont un impact d’effet de serre? Qu’est-ce que l’équivalent CO2, l’énergie primaire, qu’est-ce qu’une analyse de cycle de vie, le forçage radiatif, le cycle du combustible, la surgénération, la demi vie, le cycle de l’eau, le report modal, l’architecture des réseaux, la durée de vie d’un bâtiment, l’extractivisme, la densité énergétique ?
Le fonctionnement du monde n’est pas simple, comprendre l’énergie ne se fait pas non plus d’un claquement de doigt, et je suis loin de connaître tout ce que j’aimerais connaître dessus.

Petite info sur l’intensité électrique dans le monde en passant, là où le pétrole et le charbon diffusent dans l’air dans autour de 1200 grammes de CO2 pour faire un seul kWh, le gaz fossile en diffuse 400, le photovoltaique en émet 60, l’éolien 40, l’hydrolique 6, et la dernière ACV d’EDF indique 3.7 grammes pour sa production électronucléaire. Les ordres de grandeurs sont spectaculairement différents.
On peut aussi s’amuser à comparer l’empreinte au sol (qui joue sur la déforestation), le besoin en matériaux tout au long de la vie, ou encore le nombre de morts engendrés par kWh (accident dans les mines, pollutions des ressources, maladies dûes à l’air souillé, etc).

Un foyer Français mange environ 20kWh d’elec chaque jour, je vous laisse faire les calcul.
Si vous voulez tout savoir sur la cinquantaine de centrales qui sont actuellement démantelées dans le monde (j’ai aussi des fiches de cours là dessus), leur fonctionnement, les options de gestion des déchets et tout ce qui fait que c’est une énergie bien plus sûre que les autres, et tous les avantages du stockage géologique dans le granite et l’argilite vous pourrez trouver plein d’infos sur le site des voix du nucléaire, et le blog du vulgarisateur Tristan Kamin « dose équivalent banane, le nucléaire ce n’est ni secret ni compliqué ». Si vous êtes plus branchés vidéo il existe le documentaire « une énergie qui dérange ». Le titre est putaclic mais le contenu est excellent, avec des intervenantes et intervenants compétents.
Vulgariser est essentiel pour réfléchir sans uniquement agir en fonction de ce qui fait peur, et permet de poser des points de comparaison très utiles à la compréhension d’un sujet aussi essentiel.

Pour revenir a nos moutons, il existe un rapport de Carbone4 sur le sujet de « faire sa part » qui détaille qu’en estimant que 80% des gens font des gestes utiles à la diminution de leur bilan carbone, on peut obtenir des réductions qui sont importantes, mais pas suffisante pour atteindre notre objectif de 2 tonnes d’équivalent CO2 par personne par an en 2050.
En imaginant que chaque Français fasse des actions héroiques de réduction individuelle avec et sans investissements, il resterait malgré tout 80% du boulot à accomplir sur tout ce qui concerne l’organisation globale de la société: contraintes sur les industries, rénovation des bâtiments publics et privés, modification des infrastructures pour faire du report modal, répartition des logements innocupés, télétravail, process d’agriculture, réduire grandement l’offre de viande.
Il faut réellement aller contrer les jeux de pouvoir collectivement si on veut espérer atteindre les objectifs de survie humaine sans trop de dégradations, car une chose est certaine, si on ne s’en occupe pas ça va nous tomber sur le nez d’autant plus violemment et dans des conditions bien plus violentes que si on fait en sorte d’adresser des réponses collectives et de s’instruire sérieusement sur tous ces sujets avant d’agir.
Si vous aimez la lecture dans des termes super abordables, il existe le PTEF, le plan de transformation de l’économie française.

Faire une fresque du climat est un bon moyen d’approfondir ses connaissances par exemple, mais c’est pas facile à faire.

Vous pouvez en attendant faire une estimation de votre bilan carbone individuel avec ce site qui utilise les infos de l’ADEME: https://nosgestesclimat.fr dont les sources sont ouvertes sur github (lol)
Notez la part fixe du secteur publique à 1 tonne de CO2 pour chaque français.

Quelques liens, c’est la fête des sources comme chez Manon:
Monsieur bidouille - Internet et climat, ça tourne mal ?

Kako Line, Ingénieure matériaux dans le génie civil, doctorante en chimie des matériaux communique beaucoup sur les plastiques et autres matériaux de construction. http://kakoblogsciences.fr

Calculateur de l’IEA et données sur l’avenir de la consommation d’Internet : The carbon footprint of streaming video: fact-checking the headlines – Analysis - IEA

Rapport de GreenIT : https://www.greenit.fr/wp-content/uploads/2019/10/2019-10-GREENIT-etude_EENM-rapport-accessible.VF_.pdf
Estimations des émissions de CO2 des TIC en 2040 : Assessing ICT global emissions footprint: Trends to 2040 & recommendations - ScienceDirect
Rapport du Shift Project (dédicace aux groupies de JMJ) : Lean ICT - Les impacts environnementaux du Numérique
Rapport de Cisco : Cisco Annual Internet Report - Cisco Annual Internet Report (2018–2023) White Paper - Cisco
The Energy and Carbon Footprint of the Global ICT
and E&M Sectors 2010–2015 : Sustainability | Free Full-Text | The Energy and Carbon Footprint of the Global ICT and E&M Sectors 2010–2015
On Global Electricity Usage of Communication Technology: Trends to 2030 : Challenges | Free Full-Text | On Global Electricity Usage of Communication Technology: Trends to 2030
Assessing ICT global emissions footprint: Trends to 2040 & recommendations : Assessing ICT global emissions footprint: Trends to 2040 & recommendations - ScienceDirect

IEA consommation des serveurs : https://www.iea.org/reports/data-centres-and-data-transmission-networks
How to stop data centres from gobbling up the world’s electricity : How to stop data centres from gobbling up the world’s electricity
CO2 du mix électrique FR : 60g par KWh, CO2 du mix électrique EU : 300g par KWh source : https://www.eea.europa.eu/data-and-maps/daviz/co2-emission-intensity-5
CO2 du mix électrique mondial : 600g par KWh (chiffre de l’étude)
Comparaison de photos avec le format AVIF : AVIF has landed - JakeArchibald.com
Empreinte CO2 des FR est de 11tonnes eq CO2 par an. https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2020-01/datalab-essentiel-204-l-empreinte-carbone-des-francais-reste- stable-janvier2020.pdf

Estimation de l’efficacité énergétique gagnée ou perdue par la numérisation de certains secteurs : ShieldSquare Captcha
Loi de moore et consommation : Moore’s Law Might Be Slowing Down, But Not Energy Efficiency - IEEE Spectrum
Evolution du trafic Internet et part de la vidéo dans le trafic : https://www.cisco.com/c/dam/m/en_us/network-intelligence/service-provider/digital-transformation/knowledge-network-webinars/pdfs/1213-business-services-ckn.pdf
PUE : https://fr.wikipedia.org/wiki/Indicateur_d’efficacité_énergétique
Dark mode : Google confirms dark mode is a huge help for battery life on Android - The Verge

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Est-ce que le plus efficace vis à vis de la question de dépare, ne serait pas d’utiliser la capacité serveur innutilisée, notemment la nuit pour faire du calcule distribuer dont les résultats serviraient à tous ? Et encore mieux, récupérer la chaleure fatale pour chauffer là où on en a besoin.

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Sujet intéressant mais qui peut être aussi complémentent pondéré en fonction des usages.
En fonction par exemple de la cible du serveur, ce qu’il héberge.
Par exemple si il héberge effectivement que des sites franco-français pour une cible exclusivement de France métropolitaine, dans ce cas les sites web pourrait ne pas fonctionner à certaine heure et soit être arrêté ou l’énergie / puissance utilisé à autre chose.
Mais en fait cela est vraiment plus complexe que cela et lorsque l’on héberge des services, il y a déjà le fait que l’on veut que le service soit accessible le plus de temps possible mais aussi d’autres taches tel que les sauvegardes, taches de maintenances et autres qui sont effectuées justement dans ces heures « creuses ».
Une des hypothèses et solution possible serait d’avoir une solution distribuée avec des personnes qui hébergent dans chaque fuseau horaire les sites pour garder la redondance mais que localement les serveurs soient effectivement éteint la nuit. ça permettrait l’hébergement H24 mais sans que tous les serveurs tournent et consomment H24.
Il doit y avoir d’autre solution, cela dépend aussi des besoins et chaque cas est différent.
Comme cela est dit depuis longtemps la meilleur énergie est celle que l’on consomme pas.
Difficile dans le cadre de nos serveurs.

Allez, puisque le sujet des serveurs distribués sur des fuseaux horaires différents qui s’éteignent la nuit est évoqué, je ne peux m’empêcher de partager ce lien : http://solarprotocol.net/

Towards a Natural Intelligence

The Solar Protocol network reconfigures internet protocols using a kind of natural rather than artificial intelligence. The network routes internet traffic according to the logic of the sun, where page requests are sent to whichever server is enjoying the most sunlight at the time. We are working with people around the world who have built and installed servers that host this site alongside their own web content. When their server becomes the active node of the network, their online materials (if any) will soon become visible on this site.

Photo d'une boite avec un raspberry pi et du matériel électrique à côté qui sert probablement à réguler l'électricité envoyée par le panneau solaire

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Arf… c’est pas cool :upside_down_face: . Je me suis quand même cassé la tête pour faire des choses didactiques et simples à retenir à l’occasion du camp chaton afin de résumer un an de participation au groupe de travail «politique environnementale et numérique» du cis.cnrs.fr .