Bonjour Alice, on a vu ton message sur LinuxFR et donc ici aussi sur le forum CHATONS, et ça fait vibrer certaines cordes chez nous, c’est sûr. Votre projet a l’air très intéressant mais on est aussi un peu dérouté aussi au sein de notre association par votre introduction et présentation.
C’est principalement parce que je ne connais pas L’Assemblée Virtuelle, ni Igor Galligo ou Cemil Sanli, ni encore le concept d’automédia. En cherchant rapidement, je ne me trouve pas plus avancé : j’ai l’impression que Igor Galligo est passé par le labo de recherche en design+art de l’École des Arts Décoratifs mais j’en sais pas plus, Cemil Sanli a l’air d’être un journaliste sur Le Media, et le site de l’assemblée virtuelle parle de communs et est référencé par l’ADEME, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Et je suis un peu perdu devant un tel éclectisme ^^
Je me demande donc quelle est votre mission à l’Assemblée Virtuelle ? Qui êtes-vous ? Quel est le but de cette conférence ? Est-ce un séminaire de recherche ? Un atelier pour apprendre à faire du journalisme dans une veine critique des médias/éducation populaire ? Autre chose ?
Autrement, vous dites que Cemil Sanli est un automédia, et plus loin, vous définissez l’automédia comme un citoyen qui décide de produire de l’information alternativement aux medias dominants. Je ne comprends pas la nécessité de ce nouveau concept qui met en opposition les médias dominants et un citoyen qui semble individualisé et isolé : 1 personne = 1 automédia. Je ne comprends pas non plus pourquoi l’automédia c’est une personne et pas un objet/une pratique : même isolé, je fais ma différence entre ma personne et mon blog par exemple. Je comprends encore moins pourquoi ce qualification s’applique dans le cas de Cemil Sanli alors qu’il fait parti du Media, une structure bien établie composée de plusieurs personnes et plutôt institutionnalisée (avec une forme juridique, un modèle économique, rattachée originellement à un parti politique, etc.).
D’ailleurs, à ma connaissance, les médias alternatifs et critiques se sont constitués dans le collectif et non à travers l’individu : Lundi Matin, La Revue Ballast, Frustration, CQFD, l’age de faire, tous les sites du Réseau Mutu, Contretemps, Le Vent se Lève, etc. Certains, et particulièrement ceux du réseau Mutu ont une politique de contribution très ouverte : n’importe qui peut proposer un article. Je suis aussi conscient que les GAFAM et plus largement les plateformes/réseaux sociaux ont phagocyté une part importante de notre temps sur internet au point que certains collectifs ont fait le choix de communiquer exclusivement et directement sur ces plateformes. Je pensais à Cerveaux Non Disponibles et Nantes révoltée qui sont par exemple très actifs sur les réseaux mais je vois qu’ils ont un site web en fait aussi, et donc une certaine indépendance en dehors de ces réseaux. En fait j’arrive pas à trouver d’exemple de personne réalisant un travail journalistique qui ne soit pas rattaché à un collectif et n’ayant pas un pied en dehors des réseaux sociaux centralisés. Dans le cas des Gilets Jaunes et des violences policières, on peut noter le travail de Gaspard Glanz et son agence Taranis News, de David Dufresnes avec Allo Place Beauveau, ou même de Ian B du collectif Désarmons-Les, donc j’ai pas l’impression que le cas des Gilets Jaune soit une exception.
Et puis en regardant rapidement, je me demande aussi comment ça se situe par rapport aux brochures de https://infokiosques.net/ ou plus largement du monde des Fanzines.
Bref, je crois que je ne saisis pas en quoi le concept d’automédia est opérant. Au contraire, j’ai le sentiment qu’il individualise et isole l’individu dans sa pratique là où, à gauche, il y a une culture forte du collectif, et où justement l’individualité a tendance à s’efface (de ce que je comprends de Jen Schradie par exemple).
Pourrais-tu nous éclairer plus largement sur ce concept d’automédia, peut-être en donnant des exemples concrets, en identifiant les gens qui l’ont introduit, en le situant dans un champs / un domaine scientifique, en pointant des publications qui décrivent le concept ?
Merci d’avance pour tes réponses, et désolé par avance si mes questions peuvent paraître déplacées ou trop directes : soit assurée que je ne remets pas en question votre travail et vos réflexions, simplement que ta présentation a du mal à rentrer dans ma grille de lecture personnelle, enfin du moins pour le moment !