C’est un fait, le nombre de forges publiques reposant sur du logiciel libre est extrêmement faible :
Github : pas libre du tout ;
Gitlab.com : ça tourne sur Gitlab EE qui n’est pas libre ;
Framagit.org : tourne sur Gitlab CE qui est libre mais l’avenir de l’instance est limité ;
autre ?
Le projet Debian a sa propre instance Gitlab CE mais pour ses projets, pas ceux de tout le monde. C’est une pratique qui tend à se répandre et c’est bien légitime. Mais alors où peuvent aller les gens pour partager un petit projet ?
Du coup, on pourrait se dire que ça serait un service de chaton drôlement pertinent.
Questions :
qu’en pensez-vous ?
y-a-t-il besoin de limites/quotas ?
quel produit de forge ? Gitlab CE vs Gitea vs Gitolite vs … ?
https://forge.tedomum.net/ tourne sur GitLab CE qui est libre et l’avenir de l’instance n’est pas limité
https://lab.enough.community/ tourne sur GitLab CE qui est libre et l’avenir de l’instance n’est pas limité mais bien que l’inscription soit libre l’objectif est d’héberger des projets destinés à aider les journalistes et les défenseurs des droits humains
https://git.en-root.org tourne sur GitLab CE qui est libre et l’avenir de l’instance n’est pas limité mais bien que l’inscription soit libre l’objectif est d’héberger des projets destinés a traiter et publier les données libres relatives aux institutions (assemblée nationale, sénat etc.).
J’ai tendance à penser que les personnes utilisant une forge ont conscience qu’il ne faut pas y mettre des données très volumineuses sans en discuter d’abord. En pratique j’imagine donc que ne pas mettre de quotas et réagir à posteriori si le disque se rempli trop vite est une bonne approche.
Coté logiciel j’ai choisi GitLab CE bien que je réprouve leur modèle de développement. Il faudra que je révise ce choix lorsqu’ils auront dépassé les bornes. J’ai eu un rappel du glissement inévitable cette semaine après une mise à jour qui a fait apparaître un teaser pour la version propriétaire sur l’interface de la version libre (le bouton pour approuver une merge request et l’aide associée qui explique que ça ne sert a rien … sauf si tu as la version propriétaire).
Je n’arrive pas à prendre Gitea au sérieux parce qu’ils s’hébergent sur GitHub. Mais j’espère qu’ils franchiront le pas dans un avenir pas trop lointain et alors je ferais la bascule.
Gitolite ne m’attire pas car je ne connais personne qui l’utilise et qui en est content (ce qui ne veut pas dire que ces personnes n’existent pas, juste je ne les connais pas). Et ils sont aussi hébergés sur GitHub, ce qui donne une assez bonne idée de l’opinion que les développeurs ont de leur propre logiciel.
Gitlab est clairement le produit le plus évolué si on veut proposer le support des builds.
La limitation des quotas me semble nécessaire sur Gitlab, notamment si les gens se mettent à builder des images docker et les stocker sur le registre de Gitlab.
Le projet Debian a sa propre instance Gitlab CE mais pour ses projets, pas ceux de tout le monde. C’est une pratique qui tend à se répandre et c’est bien légitime. Mais alors où peuvent aller les gens pour partager un petit projet ?
Les 3 principaux acteurs du marché Github, Gitlab et Bitbucket proposent un niveau d’accès gratuit. Par contre si on veut garder ses données en France (ou en Europe) il faut se retourner vers des alternatives comme Framagit.
Les 3 principaux acteurs du marché Github, Gitlab et Bitbucket proposent un niveau d’accès gratuit. Par contre si on veut garder ses données en France (ou en Europe) il faut se retourner vers des alternatives comme Framagit.
La gratuité et la localisation des données ne sont pas les seuls critères. Autres défauts des solutions Github, Gitlab et Bitbucket :
exclusion : entreprises américaines soumises aux décisions d’exclusion de plusieurs pays par le gouvernement des États-Unis, ce qui représente des millions d’utilisateurs ;
traçage : ce sont des sources de données supplémentaires pour le traçage des gens, et par des entreprises et par un gouvernement (Patriot Act., Cloud Act.…) ;
sécurité : comment faire confiance ?
…
Ça fait beaucoup de raisons pour que le niveau d’accès gratuit ne soit pas acceptable, surtout pour des projets de logiciel libre. Vive l’éthique, vive logiciel libre
Je pense que ça a du sens mais pour des raisons de ressources et de simplicité, tu devrais jeter un œil à Gitea. Il n’y a pas toutes les features d’un gitlab mais une majorité de gens n’en auront de toute façon pas besoin. De mon coté, Gitea a été mon choix et je ne regrette absolument pas (https://gitnet.fr/).
Peut-être faut-il porter un autre regard sur ce qu’est Github, et dans une certaine mesure framagit. Ce ne sont plus des forges logicielles depuis un bon petit moment déjà. Mais des réseaux sociaux où il est devenu, d’une certaine façon, incontournable d’être présent·e pour afficher quel dev ou quel community manager on est.
C’est une bonne illustration de mon propos précédent. Il devient compliqué d’animer un projet et|ou une communauté de contributeur·trice en dehors de github.
À l’instar des réseaux sociaux traditionnels, la pression des contributeur·trices pour imposer à ce que tout soit hébergé sur github est finalement assez comparable. Il est quand même curieux que tout ceci soit basé sur git, un gestionnaire de version qui a tenu toutes ses promesses de «décentraliser le code». Mais qu’ici, comme ailleurs, les choses finissent irrémédiablement à se recentraliser.
Sinon, personnellement, j’utilise cgit, présent dans tous les dépots des meilleures distributions. Si vous êtes curieu·se, vous pourrez remarquer que ce bout de programme particulièrement lowtech autohéberge sa propre forge. Mais que régulièrement, des personnes bien intentionnées poussent des pull request et des cris d’horreurs : «Mais pourquoi vous n’êtes pas sur github!»
C’est en effet ce qu’on entend mais je ne crois pas avoir lu un raisonnement qui expliquerait ce qui est compliqué. A titre personnel, comme je boycott GitHub, il ne m’est pas possible de contribuer aux projets qui y sont hébergés. Donc j’arrive bien à comprendre comment GitHub peut priver certains projets de contributeurs. Mais le contraire ?
Le seul obstacle que je vois est la création d’un compte sur une site sur lequel la contributrice ou le contributeur n’est pas inscrit·e. Dans le cas ou il s’agit de faire un rapport de bug, ça peut prendre une minute de plus et écrire un rapport de bug utile prend au moins cinq minutes (souvent beaucoup plus) donc ce n’est pas absurde. Dans le cas ou il s’agit de faire une contribution de code, le temps perdu à se créer un compte est encore plus négligeable.
C’est même une inversion extraordinaire J’ajouterais que git n’a pas encore tenu sa promesse de décentralisation: il y manque tout l’outillage qui permettrait au mainteneur d’un dépôt d’aller explorer d’autres dépôts. Il y a tout ce qu’il faut pour gérer des patchs soumis à un point central. Mais rien lorsqu’on veut répondre à une question du genre: il y a N dépôts qui ont évolués à partir du mien, qu’est-ce qu’ils peuvent bien contenir d’intéressant ? Aucune forge ne propose d’outillage dans ce domaine non plus.
Tout simplement parce que c’est une des premières plateformes basées sur Git a proposer un hébergement gratuit aux projets open source ?
Je parle d’un temps où il n’y avait pas d’alternative sérieuse et aussi simple comme Gitlab.
Oui cela peut représenter une contrainte, de plus, Github permet aussi aux contributeurs de se mettre en avant, d’avoir une certaine visibilité et notoriété.
C’est ce que permet de faire les plateformes comme Github, à condition que les forks soient sur la même plateforme, c’est d’ailleurs autour de cette thématique « communautaire » que Github s’est développé.
L’aspect distribué de Git en lui même correspond à autre chose, celui de pouvoir travailler localement et de façon autonome de l’environnement distant.
Disclamer : Je ne bosse pas pour Github, ni pour un GAFAM, ni pour aucun SaaS.
J’aurais du préciser ce que j’entendais par « outillage » désolé. Sur GitLab ou GitHub ou Gitea tu peux voir la liste des forks qui ont été fait depuis ton projet. Et parfois avoir une visualisation des commits qui y ont été ajoutés mais c’est juste joli et je ne pense pas qu’on puisse vraiment travailler avec. Les outils dont j’aurais besoin sont, par exemple:
la liste des dépôts qui ont des commits touchant à un dossier ou un fichier en particulier (pour trouver un bug fix, par exemple)
la possibilité d’ajouter des dépôts tiers en plus des dépôts forkés se trouvant sur la même forge (une fédération)
la liste des dépôts forkés les plus actifs
une mesure de divergence des forks (taille des diffs par exemple) pour observer ceux qui divergent le plus
la liste des commits qui sont dans mon dépôts et qui proviennent d’un fork (plus le nombre est important plus les mainteneurs du fork contribuent à mon dépôt)
Oui je comprends ta frustration sur ce point. Cependant, c’est dans la philosophie de l’open source et du libre de reverser les améliorations et modifications dans le projet upstream. Et pour beaucoup de projets, c’est déjà beaucoup de boulot d’assurer l’intégration des contributions.
@nflqt , Tu trouveras sur cette forge quelques dépots bien connus comme wireguard , et d’autres pépites.
Jason D., le proprio, bien que farouchement opposé à github reconnait lui même subir une pression régulière à rejoindre github par la communauté informelle ou météoritique de contributeur·trice.
Hey, @nflqt ma forge n’est pas publique pour autant
Mais je vous invite à découvrir password-store le script bash en 600 lignes efficaces, utilisant git et gpg pour sécuriser votre dépot de mot de passe ou celle de votre équipe.
Techniquement, ma forge n’est pas non plus ouverte aux inscriptions directement, mais si on me demande, je peux le faire sans problème
Après, j’ai un tout petit souci technique actuellement avec la base de données, mais le reste des fonctions de Git sont opérationnelles
La forge @enough est techniquement ouverte au public mais cela concerne nécessairement les journalistes, lanceurs / lanceuses d’alerte et les défenseurs des droits humain. Donc en fait ça ne concerne pas une énorme population.