Le Libre au sein des assos : un choix statutaire!

A l’heure où Microsoft rachète une entreprise pour 64 milliards de dollars - oui, vous avez bien lu – on peut très légitimement se demander quels sont les objectifs de cet empire…

A l’heure où les états (sauf les États-Unis ou la Chine…) se rendent très bien compte du « danger » que représentent de tels empires, ils ne peuvent malheureusement que s’escrimer à prononcer des amendes de quelques millions de dollars afin de nous faire croire qu’ils limitent les ardeurs de ces géants du numérique et, c’est presque devenu un jeu !

Le mal est déjà fait et on peut très difficilement imaginer, qu’un jour, un état européen interdise les services de Google, par exemple, sur son territoire. Et même si c’était le cas, le vide serait comblé par un autre géant, un peu moins « géant » certes, mais avec des objectifs tout aussi discutables.

Ce n’est néanmoins pas l’objet de ce billet, c’est juste pour planter un peu le décor !

Alors pouvons-nous nous passer des services de ces géants, dans notre vie de tous les jours et plus particulièrement au sein des associations dans lesquelles bon nombre d’entre vous officient pour le bien être de nos aînés, de nos pairs ou encore de nos prochains ?

D’une part, les associations n’échappent pas à la digitalisation effrénée des échanges et des services ne serait-ce que pour compléter un dossier de subventions ou dialoguer avec les collectivités et d’autre part et dans de très nombreux cas également, les valeurs que souhaitent promouvoir ces associations vont rarement de pair avec les valeurs des géants du numérique pour que l’on puisse appeler cela des valeurs, au sens moral du terme. Au sein d’une association on entend plus généralement des termes comme partage, équité, solidarité, social, écologie, dialogue, protection, insertion, éducation, exclusion…

Il devient donc logique, pour ces associations, d’indiquer dans leurs statuts des articles qui engagent l’association sur ses valeurs et donc de décliner ces mêmes valeurs sur les usages des technologies du numérique. On peut effectivement difficilement concevoir une AMAP qui organiserait un goûter avec des fruits venus de l’autre bout de la planète…

Par exemple, l’association peut s’engager à utiliser des solutions Libres, à chaque fois que c’est possible ou s’engager à prolonger la durée de vie de ces matériels au-delà de la période d’amortissement ou bien encore à limiter sa « consommation » (énergie, services, stockage de données…) au strict nécessaire.

Ces engagements ont alors un impact direct sur les outils numériques utilisés et que l’on pourrait classer en deux catégories :

  • les matériels (serveurs, postes de travail, imprimantes, périphériques divers…),

  • les solutions applicatives (application « locale » ou service en ligne).

Dans la réalité, est-ce faisable ? Est-ce que l’on peut vraiment se passer de tous les services et matériels proposés par ces géants du numérique ? La réponse est plutôt non pour la majorité d’entre nous mais on peut néanmoins atteindre cet objectif dans de nombreux domaines réduisant ainsi notre dépendance numérique vis à vis de ces géants, nous redonnant ainsi plus de liberté.

Il y a des domaines où c’est facile car les outils Libres apportent des solutions qui n’ont rien à envier à celles proposées par les géants telles les applications Nextcloud ou LibreOffice pour ne citer qu’elles et des domaines où c’est moins facile comme la mise au point d’un poste de travail sous Linux ou encore d’autres ou c’est très compliqué comme trouver du matériel Libre.

Tout cela ne se fait bien évidement pas en claquant des doigts et nécessite du temps, beaucoup de temps, ne serait-ce que pour « désintoxiquer » les générations élevées aux GAFAM. Il n’y a néanmoins aucune obligation de faire cela dans des temps records, ni même sous forme de diktats, mais tout simplement à chaque fois qu’un nouveau besoin est exprimé.

Inclure ce mouvement de liberté au sein même des statuts de l’association permet d’avoir des règles communes auxquelles tout le monde va s’accrocher, à chaque fois que c’est possible.

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Oui, merci pour le décor et l’analyse très très pertinente et juste.

Je constate aussi une grande difficulté à éduquer à la gestion des fichiers.
Comme séparé le titre d’un document et ses meta-données.

Cela rend difficile le stockage centralisé d’ un lot de fichiers sources avec des critéres de classement et recherche personnalisés donc différent à chaque utilisateur.