Je trouve ce sujet très intéressant, car suffisamment « méta » (non, pas l’entreprise ) pour demander une prise de recul.
On (le collectif) va avoir un choix à faire :
- poursuivre en tant que « collectif d’hébergeurs » au sens strict (= technique)
- évoluer vers un « collectif de prestataires de services éthiques en ligne »
Evidemment, on pourrait aussi se dire « OSEF, on fait les deux ». Mais je pense que ça brouillerait le message et la communication (déjà qu’on galère un peu).
Etre « hébergeur éthique », clairement, ça ne peut se faire (selon moi !) sans avoir l’accès root. Si on veut respecter la privacy des utilisateurs (et la résilience face à la « silo-isation » dont parlait à juste titre @retzien ), ne pas avoir l’accès total à ce qui se passe sur la machine, ce n’est pas compatible. Disons que c’est une condition nécessaire mais pas suffisante. (parce qu’il peut y avoir plein d’autres failles à côté, y compris une fois sur la partie « réseau »).
Disons qu’aucun chaton ne pourra « garantir à 100% » le respect des données de ses utilisateurs, mais ne pas avoir le contrôle de sa machine, c’est forcément mettre un énorme coup de hache dans ce pourcentage.
L’inconvénient d’être « hébergeur » (encore une fois, au sens technique du terme), c’est que le périmètre d’actions est quand même plus limité.
Les compétences requises sont en effet très spécifiques (= il faut quand même un tres bon niveau d’adminsys pour faire un boulot correct). Et clairement, ça « attire » moins de monde (membres ou publics) que de proposer du service, Même si le but de cet hébergeur est de proposer du service.
Si, par contre, l’objectif de CHATONS est d’être « prestataire de SaaS » (ou ayant cet objectif à titre gratuit), ça ouvre de toutes autres possibilités. Y compris celle de tourner sur du mutualisé (chatons ou pas). Car l’objectif est moins la lutte contre la centralisation des données, ou le respect de la vie privée, que celui de la lutte contre un modèle dominant (celui du capitalisme de surveillance et de l’économie de l’attention).
L’intérêt de CHATONS demeurerait alors dans le fait de ne pas avoir une seule alternative au modèle dominant (qu’il s’agisse de Google ou de … Framasoft), mais bien des centaines, avec un collectif sans doute moins « geek » (et probablement plus ouvert et divers).
Bref, pour moi, pour pouvoir répondre correctement à cette question, je pense qu’un des moyens qu’on pourrait utiliser (au camp CHATONS ?) serait de tenter de « positionner » le collectif suivant une priorisation de ses objectifs.
Pour vous, comment classeriez vous les priorités de CHATONS ?
A. Le respect de la vie privée des utilisateurices
B. La décentralisation des données
C. La décentralisation des services
D. La proposition de services en ligne libres
E. La lutte contre le capitalisme de surveillance*
F. La montée en compétences en adminsys des membres
G. La création d’un collectif d’entraide autour des services
H. etc
(j’ai fait la liste à l’arrache sans réfléchir, mais ça mériterait un travail collectif)
L’important, vous l’aurez compris, ça serait non pas qu’on choisisse LE point qui nous paraît le mieux définir CHATONS, mais bien qu’on classe les différents points par priorités. (ex: ECBADGF) et qu’on compile les résultats par structures membres.
Parce qu’en fonction de ce qui est le plus important, on n’aura pas forcément les mêmes critères.
Ensuite, rien n’empêche comme proposé par @Laurent de proposer des labels (ça fait au moins 4 ans qu’on l’évoque ). Ca aurait l’avantage de clarifier les choses pour le public (et les membres). Par contre, ça rajoute aussi de la complexité, à la fois de compréhension, et à la fois de « rapport de force » (avec des membres qui se verraient dans le label X et/ou Y mais qui ne répondraient pas aux critères, etc)
Bref, je n’apporte (volontairement) aucune réponse, juste de l’eau au moulin de la réflexion que le problème soulevé ici n’est pas technique, mais bien stratégique