CHATONS - quelle vision pour le collectif?

C’est une des observations que je soulève égalemment dans mon compte rendu de stage recherche.

Merci de mettre ce débat sur la table @remi-filament ça va sans doute donner lieu à des discussions très intéressantes et peut-être donner lieu à la création d’un GT ? Peut-être regarder du coté de ce qu’avait fait le GT objet social qui était je crois coordonné par @mrflos ? Même si ce n’est pas la même choses, j’ai souvenir de réflexions qui pourraient donner du grain à moudre.

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Merci @AmbrineSo , j’ai hésité avant de publier, mais j’avoue que nos échanges sur le futur du collectif ne sont pas complètement étrangers au lancement de ce thread !

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Hello, on était un groupe de 3 avec @Angie et @ljf et on s’auto-coordonnait, pas de chef.fe , pas de gouvernance, du plaisir a construire ensemble, et une certain efficacité a aboutir rapidement, en bref les ingrédients pour un groupe qui fonctionne, mais appliqué a un groupe de 3 personnes, c’était facile :smiley: !
Je pense que la restitution pour ce groupe a été faite et intégrée je ne sais pas ou, en tout cas j’ai en la trace du pad de travail, Mypads Framapad mais peut être ce document a bougé depuis, on y retrouve les grandes lignes en tout cas.

@mrflos Oui je l’ai consulté quand j’ai préparé mes entretiens dis moi si c’est bien ça :wink:

nos échanges sur le futur du collectif ne sont pas complètement étrangers au lancement de ce thread !

@remi-filament contente de savoir que notre discussion a nourri ta réflexion :smiley:

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oui, ca correspond!

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Merci @remi-filament de lancer ce fil de discussion.
C’est en effet la base de se poser cette question.

Je me propose de répondre aussi à cette question : Qu’est ce que CHATONS pour moi, donc ?

A titre personne et pour mon CHATONS Sleto (où je suis tout seul), c’est une chose super importante : un réseau de structures actrices d’hébergement numérique éthique.
Et ce réseau à deux qualités: échanger et collaborer.
Échanger des compétences, des astuces, des trucs afin de s’améliorer. On retrouve donc les discussion sur le forum et la litières documentations partagées.
Collaborer parce que seul on va plus vite mais à plusieurs on va plus loin.
Le réseau CHATONs permet justement de construire nos collaboration : service d’accompagnement (Emmancip’Asso), sous-traitance/échange de service numérique, collaboration à de plus gros projet, promotion et amélioration de logiciels libres, …

Le camp CHATONS est également un très bon outil pour échanger et collaborer.
Par contre, cela reste un chouette évenement de rencontre d’acteurs/actrices du numérique altérnatif dont un bon nombre des participants/participantes ne sont pas CHATONS.
C’est donc un évenement qui pourrait très bien avoir sa vie propre, en rassemblant peut être aussi plus largement des structures du « NET libre » (je pense en particulier à la FFDN ou la Quadrature du Net mais on peux penser à d’autres)

Par contre, la « labélisation » CHATONS ne m’apporte rien, si c’était facultatif, je ne sais pas si je l’aurais demandé. Je n’ai eu aucun client grâce à ça et mes clients actuelles sont plus attaché à ce que je leur apporte concrètement et humainement que ce label (que beaucoup n’ont pas retenu que j’avais).
La seule chose que cela m’apporte : me permettre de m’intéroger sur mes propres pratiques quand j’audite un candidat avec la liste de conformité … donc, de l’échange en faite et de l’auto-critique.

A titre générale, j’avoue ne pas du tout faire la promotion de l’anuaire des CHATONS.
Si on me demande un service particulier (que je ne propose pas), j’aurais simplement tendance à orienter directement vers tel ou tel CHATONS où je connais de vrai gens … j’utilise mon réseau pas un annuaire numérique.

Donc, pour moi, si on devait choisir dans ce que l’on fait dans le collectif, je garde le forum et le wiki.
Par contre, les portées et la labélisation, c’est inutile pour moi.

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@remi-filament merci de lancer ce sujet, tu noteras que définir l’objet du collectif c’est une des thématique du 14 octobre.

En règle, général, je suis assez sceptique concernant les structures qui sont dans le doute ou le flou concernant leur objet. Néanmoins, pour ce qui est du CHATONS, pour ma part, j’ai bien envie de lancer un pavé dans la marre.

Pour moi, la collaboration, l’échange, la rencontre, la mise en relation, l’annuaire, la labellisation ne sont que des moyens. (bien que tout ça soit très bien)

Pour moi, l’objectif long-terme de chatons, c’est « massifier le plus possible la création et l’adoption de services numériques éthiques ». Dit autrement et de façon très simplifié: « rendre les modèles nocifs des géants de la tech contournables et contournés » (du moins en France / francophonie).

Alors évidemment, posé comme ça, il y a de quoi débattre :stuck_out_tongue: . Et évidemment, le choix de l’objet et des objectifs que se donne le CHATONS appartient tout entier aux chatons elleux-mêmes.

Pour expliquer pourquoi je pense ça, quelques éléments:

  • CHATONS est né de la déFramasoftisation inspirée d’une dynamique d’essaimage qu’a connu FDN auparavant (création de la FFDN) et que connaîtra peut être un jour la quadrature… Framasoft ne souhaitait plus grossir (~ 1 500 000 utilisateurices / mois ?), mais essaimer des structures similaires c’était ok. Le CHATONS est né ainsi, en rassemblant puis en essaimant (désolé si c’est inexacte: j’ai séché les ateliers de pyg ^^ ). Si Frama faisait déjà le million, on devrait viser 10 000 000 au moins.
  • Je viens du projet YunoHost, et il est évident que si 30% de la population galère avec un ordi/smartphone, rajouter le concept de serveur personnel n’arrangera pas les choses (et ce n’est même pas souhaitable écologiquement). Si YunoHost permet de jardiner ce que fera peut être 5% de la population, CHATONS c’est la paysannerie (amap et autre). Et peut être même qu’on pourrait s’arranger quand même pour que YunoHost serve aussi à nos paysans du numérique…
  • Cet objectif peut sembler fou, et peut être nous n’y parviendront jamais, mais le poser comme tel pourrait nous permettre à minima de limiter les dégâts et de créer des environnements numériques capables de protéger celles et ceux qui en ont ou en auront besoin. Bref, en visant haut on arrive souvent plus haut que si on vise plus bas.
  • Chez ARN sur le site, il est écrit « créer un bout d’internet utopique » avec CHATONS j’espère que plein de bout d’utopie en feront une

Bon voilà c’est mon avis, et si je ne suis pas minoritaire, dans ce cas, on a du pain sur la planche et il faut qu’on discute de comment faire grossir nos structures… En nombre et/ou en taille.

1000 chatons avec 70 000 utilisateurices en moyenne

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J’avais lu en réunion puis posté sur le forum un texte le 5 juillet dernier qui parlait de ma vision sur l’avenir proche du collectif.

Dans la vision, je pense qu’il faut bien séparer :

  • Le ou les objectifs du collectif (= l’idéal dont on rêve)
  • Les moyens d’actions du collectif (= ce qu’on met en oeuvre pour s’en rapprocher)

Les messages au dessus pour moi ne sont donc pas contradictoire : @ljf propose des objectifs, là où @Laurent, @remi-filament, moi et d’autres on propose des moyens d’action.

Je comprends comme ça ce qui a été dit :

Objectif : Avoir en France des fournisseurs de services numériques non prédateurs (= déGafamiser, l’AMAP numérique, la charte) à destination des particuliers comme des structures (asso, entreprises, etc.), et à vocation universelle (= doit être utilisable par le + grand nombre). Une métrique pour évaluer cet objectif, ce serait le nombre d’utilisateur-ices touchées.

Moyen d’action : Créer un réseau entre les acteur-ices existant-es pour stimuler l’écosystème.

Partager des connaissances, faire une veille commune, réfléchir à la communication, partager le logiciel, se former ensemble, susciter de nouvelles vocations, monter des projets ensembles (pour lesquels on serait trop petits sinon), insérer nos structures dans le tissu associatif et/ou de l’ESS.

Moyen d’action : Proposer des points d’entrées (annuaire, entraide CHATONS, etc.) pour les personnes ne connaissant pas encore l’écosystème.

Perso je suis assez convaincu aujourd’hui, avec le camps CHATONS 2022 et la formation Emancip’Asso, que l’annuaire de services tel qu’il est aujourd’hui n’est vraiment pas le point d’entrée le + efficace dont on peut rêver car il s’adresse principalement à des usager-es très averti-es.

D’autres moyens d’actions ont été suggérés, comme accompagner les jeunes structures. La phase d’audit des candidatures a parfois été perçue à travers ce prisme par exemple.

Bien sûr, se pose la question de l’adéquation entre « objectif » et « moyens d’actions ».

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Une proposition peut-être pour stimuler la réflexion sur la vision :

Est-ce que Murena Cloud fait parti de l’élan de déGafamisation ? Est-ce que Murena devrait faire parti du collectif ? Est-ce qu’on devrait s’inspirer de sa stratégie ?

Murena est l’entreprise (SAS) qui va de pair avec l’association /e/ foundation, les deux étant gérés par Gael Duval, créateur de la distribution Linux Mandrake (qui deviendra Mandriva puis Mageia). L’association /e/ est présente à de nombreux festivals du libre (eg. Pas Sage en Seine).

D’un côté, leur offre de services numériques est basée sur du libre (Nextcloud, Postfix, etc.) et on peut la redéployer chez soi à partir de ce dépôt. Leur communication insiste très fort sur « Échapper à la surveillance numérique ». Je pense qu’ils ont déjà plusieurs milliers d’utilisateur-ices. Et typiquement, leur travail pour rendre accessible Lineage OS (une distribution Android libre et communautaire de référence) via leur distribution dérivée /e/ et l’écosystème mis en place (logiciel pour faciliter l’installation, smartphone vendus pré-installés, app store dédié, etc.) est impressionnant.

D’un autre côté, l’entreprise Murena a un modèle économique semblable aux startups (d’ailleurs Murena se définit comme startup 1, 2), qu’ont été les GAFAM, avec des levées de fond. En 2021 par exemple, l’entreprise a levé 1.5 million d’euros, principalement auprès d’une boite Estonienne nommée Cloudreemo. En 2023, elle prévoit une nouvelle levée de fond. On appelle ce mode de financement du Capital Risque (ou Venture Capital, VC). Des personnes comme Lionel Dricot (Ploum) ou Cory Doctorow (à l’origine de Creative Common) en sont très critiques.

Toujours pour la réflexion :

  • Devrions-nous proposer à Murena de rejoindre le collectif ? Avec leur base d’utilisateur-ices, son ancrage dans le libre, Murena serait une manière de nous rapprocher d’un objectif tel que décrit par LJF, et à travers leur expérience avec ses utilisateur-ices, nous aider sur les points où on est le moins fort.
  • Ou alors, si ça n’est pas envisageable que Murena rejoigne le collectif, quels seraient les critères importants ? Le fait que les choix technologiques soient pris démocratiquement ? Que la gestion soit désintéressée ? Une transparence sur les comptes ? Le fait que la structure soit détenue par ses bénévoles et/ou salariés et/ou utilisateur-ices ? Est-ce que le collectif devrait se pencher d’avantage sur des critères autres que techniques (financier, légaux, humains, etc.) ?

Mon idée c’est que ça permettra de définir mieux ce que ça veut dire « dégafamiser ».

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La question principale est de savoir si Murena respect la close « Solidaire » de la charte:

le CHATON s’engage à définir un modèle économique basé sur la solidarité. En cas de services payants, ceux-ci devront être raisonnables et en adéquation avec les coûts de mise en œuvre. Par ailleurs le salaire – en équivalent temps plein, primes et dividendes compris – le plus faible de la structure ne saurait être inférieur au quart du salaire – en équivalent temps plein, primes et dividendes compris – le plus élevé de la structure ;

Si c’est « oui » et bien en effet on devrait proposer à cette structure de poser sa candidature.
Dans notre charte, on ne parle à aucun endroit de la structure juridique d’un CHATONS (en encore moins de l’origine de sa capitalisation si capital il y a).
Du coup, que ce soit une start-up avec du financement « Capital Risque » ou un individue en micro-entreprise, en passant par l’association vivant du dons, notre accueil doit être le même.

Après, dans la logique actuelle des portées, c’est pas parce que l’on respecte la charte CHATONS que l’on est forcement accepté … et vice-versa.

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Je comprend très bien cette vision de massification de la proposition de d’hébergement éthique.
Mais cela veux dire de mettre des moyens important voir même d’être proactif pour faire émerger de centaines, voir de miliers, de CHATONS en France / francophonie.
Cela nécessite une organisation, des actions et une gouvernance d’envergure pour arriver à cela.
=> Question: Est-ce que la FFDN est dans cette démarche de massification ?

Si on souhaite plutot une démarche de « collectif léger », on doit revoir ces objectifs à baisse et ne voir le collectif que comme une structure facilitatrice d’émergence de CHATONS.

Les deux visions me semblent interessantes : reste à savoir ce que veux l’ensemble des membres du collectif actuellement … sans oublier qu’il faut avoir les moyens de ses ambitions.

Adrien passe en mode prof quand on ratisse trop près de son domaine de recherche :kissing_heart:

Coordination et passage à l’échelle

L’intensité de la coordination n’est pas corrélée avec son passage à l’échelle. Elle touche à un autre compromis : celui de la liberté des individus (décentralisation) contre l’efficacité de la mise en application des volontés du centre (centralisation). Comparez la rapidité et l’efficacité de mise en application des politiques européennes et chinoises durant la crise du Covid. Vous l’avez.

Comme exemples de systèmes décentralisés passant grave à l’échelle, nous avons en informatique BitTorrent, Bitcoin et consorts. Du côté des organisations humaines, il faut regarder du côté des épisodes anarchistes de l’Histoire : soviets russes avant la prise de pouvoir bolchevique en 1917, révolte ukrainienne contre l’invasion prussienne en 1917 ou Makhnovchtchina, cordones chiliens en 1973… (Lisez Voline !)
Oui, tous les mouvements anarchistes se sont fait âprement dégommer par ingérence internationale et réaction intérieure. Mais pour le temps qu’ils ont duré, ces épisodes ont fonctionné, et restent des sources d’inspiration.

La question « plus ou moins centralisé » dépend de ce qu’on veut faire. Un blitzkrieg, éteindre un incendie ? Concevez une chaîne de commandement centralisée. Un mouvement participatif citoyen, une agriculture vivrière résiliente laissant à chaque acteur⋅ice la liberté du mode de production ? Faites du décentralisé.
À noter qu’un collectif décentralisé (e.g. CHATONS) peut de temps en temps recourir à des méthodes centralisées pour répondre rapidement à un problème ou une crise. Exemple : avec Quentin, on a imposé un calendrier pour arriver à une Constitution. C’était du centralisé. Mais le processus constituant sera lui décentralisé et participatif, car c’est une décision démocratique qui est souhaitée, pas un putsch.

Adrien clôt le hors-sujet. Prière de créer un autre topic qui vous voulez continuer la discussion !

Le collectif me sert avant tout à faire du réseautage (au sens chouette).
Autrement que par LinkedIn, une grande école, ou autre réseau business.
Ça nous permet de

  • rencontrer des personnes et structures avec des valeurs proches
  • (avoir un sentiment de)/(faire) communauté autour de l’hébergement de services alternatifs (pour les personnes et structures qui sinon se sentiraient seules dans la bataille)
  • faire éclore des initiatives et contribuer à des projets communs (1-1)

Je ne pense pas qu’on a besoin de coordination forte ni d’homogénéité forte pour cela.
Perso, j’ai besoin :

  • d’un camp chatons
  • d’une continuité entre les camps
  • d’inclusivité
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Salut, je suis un usager de logiciels libres depuis plus de 15 ans et un usager des services CHATONS depuis plusieurs années : Framasoft, Ethibox, Tedomum actuellement. J’utilise les services de forge, liste diffusion, réseau social Mastodon, messagerie Matrix.Je suis usager aussi de services libres décentralisés tels que Peertube « hors CHATONS », tenu par des individuels et souvent aussi très bien gérés. Notamment Peertube heraut ou Peertube.stream. J’ai trouvé tel ou tel service parfois par l’annuaire CHATONS, mais aussi directement depuis l’annuaire des instances Peertube. Ou simplement via le CHATONS chez qui je suis en explorant les services proposés. Je ne suis pas membre « engagé » dans un CHATONS au niveau des instances. J’utilise aussi des services tels que Invidious sur l’instance fdn ou ailleurs, protonmail… Et je suis un fidèle lecteur de Ploum (aka Lionel Dricot) dont les réflexions et analyses sont pour le moins inspirantes.

J’ai lu votre discussion et j’ai eu envie de vous donner le point de vue de l’usager : pour reprendre la métaphore potager, paysannerie, AMAP qui a du bon, j’ai envie de vous dire que si un utilisateur utilise les services CHATONS c’est parce qu’il est passé au B.I.O., au Bel Internet Ouvert, et cela repose sur le fait essentiel que les outils utilisés sont libres avec toutes les libertés associées (même si l’usager n’utilise pas toutes ces libertés, il sait qu’elles sont là pour le jour où il veut/peut), que les données ne sont pas utilisées à des fins de profilage/tracking et restent sous le contrôle de l’individu, que les services sont décentralisés et sous le contrôle de communautés de petites tailles d’usager (la démarche de Framasoft consistant à fermer / réduire des services pour éviter une recentralisation est intéressante).

Je suis capable de m’installer un VPS, mes propres services… mais des fois, on veut que çà soit plus simple. Chez TeDomum où je suis actuellement, il y a la notion de « juste niveau de mutualisation » que je trouve pertinente. Installer tous ses services sur son serveur est une option, mais utiliser des services au sein d’une communauté d’usager qui a ses serveurs, communauté avec laquelle on peut interagir techniquement ou autre, c’est très précieux. Il y a avec le temps un quelque chose en plus, un peu indéfinissable, fait à la fois de confiance, de respect envers ceux qui s’investissent techniquement et finalement presque un côté familial ou amical même avec des personnes qu’on a jamais rencontré physiquement.

Je pense que les CHATONS, c’est d’abord çà, et qu’il est important de rester clair sur les principes essentiels du caractère libre des outils, de leur contrôle par les individus ou la communauté d’usager, la garantie de rester maître de ses données.

L’important, ce n’est pas la taille des services, le nombre d’usagers, c’est le fait d’exister. Les petits villages c’est bien aussi (j’habite dans un bled… de 2500 habitants), çà n’empêche pas d’être au top techniquement (voir même çà le favorise) et disposer de communautés humaines pour ses services numériques, c’est juste cool en fait. Quand on en a trouvé une où on se sent bien, c’est très sympa.

C’est un peu comme avec les magasins Bio versus les grandes surfaces qui font du Bio : il y a un quelque chose en plus dans le magasin Bio à taille humaine, avec des gens qu’on finit par connaître, une culture de fond commune implicite qui fait que l’on sait que l’on est « parmi les siens » si l’on peut dire, avec une cohérence d’ensemble à tous les niveaux (rayonnage en bois, le vrac, des tracts de plaidoyer, etc.). Acheter du Bio dans une grande surface, c’est peut-être du Bio sur le papier… mais y’a tout un truc autour qu’on perd, un état d’esprit, une dimension humaine et personnelle, etc.

Préservez le « B.I.O. », le « Bel Internet Ouvert »… c’est le plus important. Et si vous ne le faîtes pas ou plus, on ira ailleurs… mais l’union fait la force et donc vous devriez continuer sur cette voie. « La route est longue… mais la voie est libre ! »

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Le B.I.O. - Bel Internet Ouvert c’est trop beau :heart_eyes:

Merci pour ce message :slight_smile:

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Pour reprendre ta métaphore de l’AMAP, j’ai eu un exemple inspirant près de chez moi :
Le BIO était une condition indispensable.

Jusqu’au moment où l’AMAP n’a plus trouvé de fournisseur-euse, l’offre n’arrivait plus à répondre à la demande, le dernier agri préférait vendre en directe sur son marché.

Faut-il envoyer bouler le concept de l’AMAP (circuit court, payer le juste prix, connaître ses fournisseur-euses) car pas de BIO à dispo ?

Ça veut dire un retour en supermarché pour être compliant avec ce « saint » critère du BIO ; et aux oubliettes tout le reste :confused:

Ou bien s’autorise t’on le « raisonné » tant que le BIO vient à manquer pour préserver le reste des acquis/valeurs ?

M’est d’avis que le « ouvert », « transparent », « neutre » et « solidaires » méritent un peu plus de considération qu’une attitude dogmatique sur le « logiciel libre ».

Et si on me demande, au diable ton code source libre qui s’interface avec Amazon Turk ;
Et merci à CoopCycle d’avoir « fermé » sa licence à qui veut ubériser ses livreurs.

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La limite de la comparaison avec le label BIO et ma métaphore du Bel Internet Ouvert, c’est qu’on que dans un cas, c’est un label obtenu par audit via un organisme indépendant. Et c’est un peu « binaire » : tu l’as ou tu l’as pas.

Concernant les services libres, le caractère B.I.O. est intrinsèque au « produit » via les libertés que les créateurs accordent.

Au final, on pourrait quand même dire qu’un CHATON qui est « libriste » à 90% fait probablement mieux qu’un CHATON qui est libriste à 50% qui lui-même fait mieux qu’un GAFAM pur. Peut-être faudrait-il passer par une sorte « code couleur » où chaque CHATON annonce son degré de « libricité » si l’on peut parler ainsi. Jaune, Vert clair, Vert. Le tout couplé à une grille d’items que chaque usager pourrait consulter. C’est une solution qui permettrait à des CHATONS différents de travailler ensemble tout en préservant la clarté et la transparence pour les usagers. Simple suggestion d’un usager.

En soi, c’est probablement intéressant que chaque CHATON fasse une sorte d’auto-examen de son exposition au tracking, etc… et éventuellement découvrir qu’il était exposé à un tracking qu’il n’avait pas « vu », etc. pour corriger.

Perso, si j’avais un CHATON qui proposant pleins de services libres m’informe que pour les mailing list, il utilise un service propriétaire, je ne suis pas certain que je trouverai çà en soi rédhibitoire. Au pire, je ferai un alias mail ou autre voire je ne m’inscrirai pas à la mailing list mais plutôt au compte Matrix par exemple.

L’important, il me semble, c’est d’être conscient des « limites » éventuelles d’un CHATON donné.

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Le sujet des « labels » revient très souvent sur la table et je pense aussi que ce serait une chouette évolution à porter en 2024. Il y a un thread à ce sujet sur le forum !

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Du point de vue de l’usager de services CHATONS que je suis, çà me semble être une bonne voie, et surtout cela maintiendra une émulation collective vers l’objectif à atteindre. Il faut probablement rester simple dans la note globale d’un CHATON : badge coloré ou des étoiles ou des icones de chatons… qui donne une note globale facile à appréhender. Puis possibilité de rentrer dans le détail : graphe en étoile comme proposé par ailleurs voire même au détail du rapport d’analyse d’un CHATON donné.

Il serait aussi probablement essentiel que chaque CHATON puisse à tout moment adapter sa note en signalant ses progrès sur tel ou tel point.

L’ensemble devrait permettre une claire visibilité pour les usagers et une émulation interne des CHATONS : si certains arrivent à avoir la note pleine, les autres seront mis au défi d’en faire autant.

Je m’essaie à une synthèse des échanges jusqu’ici, dites-moi si je me trompe :

Faire communauté autour des alternatives aux GAFAM/BATU/NATX/Big Tech semble être un dénominateur commun qui fait relativement consensus. Si la « charte » édicte un certain nombre de critères pour ces alternatives, les principes, qui justifient ces critères, et qui font qu’on juge une alternative désirable ou non, restent flous.

Quelle est là bonne taille - ou les bonnes tailles - pour ces alternatives ? Quelle est la place que doit occuper l'humain dedans ? Quelles garanties apportent le libre à l'utilisateur final (exemple selon moi : l'impossibilité de monter un monopole en verrouillant le logiciel) ? Quelles autres garanties sont désirables (exemple toujours contre les monopoles : la portabilité des données - oui je sais RGPD) ? La structure juridique et la (non-)lucrativité ? L'expertise technique (capacité de réponse à incidents, capacité de debug) et d'assurer un travail de maintenance ? Doit-on viser tout le monde ? Les personnes qui sont déjà prêtes à faire le pas et ont "une culture d'Internet" ? Des particuliers ou des structures ? Doit-on envisager l'impact social des technologies mise en oeuvre ?

Dans un des tous premiers emails de Pyg sur la ML, l’alternative se construisait selon 2 critères : « logiciels libres » + « vie privée ». Ça s’est traduit les années suivantes d’abord sur une grosse emphase sur les Conditions Générales d’Utilisation (CGU) et ensuite sur la chasse aux composants non libres dans les infrastructures. Depuis il y a d’autres critiques qui ont émergées dont la plupart ont été citées dans les messages de ce thread : (économie de l’attention, enshitification, juste besoin/low-tech, « fracture/médiation » numérique, invisibilisation du travail, etc.).

Quels sont les contours, les particularités, de cette alternative désirable ?


« Animer un réseau » est une façon envisagée de faire communauté autour des alternatives aux GAFAM, c’est à dire faire en sorte de faire émerger des initiatives, faire parler ces différentes initiatives entre elles, leur donner la possibilité de créer des projets transversaux, pour s’entraider, etc. via le camps CHATONS, les réunions mensuelles, et via des espaces d’échanges en ligne.

Pour moi, tout ces points extraits du GT asso sont rattachés a "animer un réseau" :
  • de favoriser l’apparition et le développement de fournisseurs de services en ligne libres éthiques et décentralisés ;
  • d’aider ses membres, et plus généralement toute organisation ayant des buts proches de ceux du collectif, par le partage des connaissances, des savoir-faire, des informations techniques, et plus généralement par tout moyen compatible ;
  • de mailler les initiatives des organisations membres sur les territoires
  • de faire émerger une communauté entre les initiatives
  • de valoriser les activités des membres
  • soutenir l’existence de ces initiatives et de petites structures, et lutter contre la centralisation des système d'information
  • de représenter ses membres dans ses relations : avec d’autres associations ou groupements similaires ou complémentaires, des entreprises, les pouvoirs publics, les instances et les juridictions communautaires et internationales, et dans ce cadre, d’être habilitée à ester en justice et à traiter d’aspects sociaux et réglementaires ou autres au nom de ses membres ;

« Être un point d’entrée » pour les alternatives aux GAFAM (ici je parle de l’annuaire et/ou de entraide.chatons.org par exemple). C’est quelque chose qui revient souvent aussi, et c’est surtout sur ce sujet que les critères/principes cristallisent les discussions. Une voie de sortie envisagée c’est un diagnostic multi-critère mais il y a des inquiétudes sur 1) la compréhensibilité de ces critères et 2) sur l’absence de critères obligatoires/minimum. Ça impliquerait aussi de revoir le site web en profondeur en lien avec le GT site web v3.

Pour moi, ces points suivants du GT asso sont liés à "être un point d'entrée":
  • faire émerger des pratiques numériques émancipatrices en promouvant les services alternatifs (la décentralisation de ces services)
  • de garantir aux internautes l'accès à des services respectant la charte ? la fiabilité des services proposés par les organisations membres

« Produire de la réflexion » sur les alternatives au GAFAM. Celui là n’a été proposé par personne, mais on se retrouve à plancher dessus quand même en ce moment, et je pense que ça vaut le coup de visibiliser ce travail. Ça a de la valeur, ne serait-ce que très prosaïquement, parce que ça va aider les CHATONS à communiquer auprès de leurs usager-es potentiel-les. Ça pourrait être bien d’en fabriquer quelque chose plus tard si ça aboutit (par exemple une présentation à une conf).

Cette idée de "produire de la réflexion" m'est revenue en lisant le texte de la FSF :

Nous avons beaucoup suivi l'aventure des CHATONS depuis sa création car vous tous avez commencé à défricher la voie difficile des services web d'une manière inspirante. [...]

Alors la FSF est de base très méfiante des « services à distance » et donc des « fournisseurs de services numériques » comme CHATONS, elle préférerait probablement que les gens s’auto-hébergent. Et en même temps, on sait que le « self-hosting individuel » ne sera probablement pas une réponse à tout (en témoigne le message de LJF, développeur de Yunohost, en témoigne l’expérience de FFDN avec la brique internet qui a épuisé le support de certains FAI associatif, mais aussi plus simplement le message de sensor56).

Le message de sensor56 est particulièrement intéressant car il fait écho à un billet de Picasoft sur la maintenance. Le GT Asso parle aussi de "garantir la fiabilité des services", service qui sont fiables à mon avis que si ils sont "bien maintenus". C'est peut-être ça qu'il nous faut comme point de départ : l'informatique a besoin de maintenance, et les CHATONS pourraient être une façon de mutualiser cette maintenance sans avoir recourt aux Big Tech.

Et lors de nos nombreux échanges, des éléments ont émergés aussi sur comment créer cette confiance nécessaire à cette mutualisation, qui peut se construire en dehors du champs du "logiciel". Je pense à un message de Maxime sur le forum, à propos des sauvegardes par exemple. J'avais proposé aussi quelques réflexions en ce sens aux JDLL 2023 dans une présentation intitulée "entre-hébergement", en se disant que plutôt de "décréter une fausse indépendance", il était plus avisée de "choisir ses dépendances".

Ça me fait dire qu'il y a peut-être quelques axes pour réfléchir là comme mutualisation & partage du travail, fiabilité & maintenance, et confiance & dépendance. Ou pas :person_shrugging: ^^


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