Personnellement, je suis plutôt de l’avis de Framasoft et la Quadrature, et je suis en train de réfléchir à ne plus avoir de smartphone du tout, ou le laisser chez moi, pour cette raison et bien d’autres.
Je ne suis pas épidémiologiste, mais pour moi une appli n’est pas un vaccin, et n’aura pas le même impact que des lits de réanimation, des moyens pour les hôpitaux, des tests, des masques… Et je n’ai encore vu aucune étude prouvant l’efficacité d’une telle application, donc je ne suis pas sûre que le consensus scientifique soit atteint sur ce sujet.
Pour moi l’une des dangerosités d’une telle appli, ce sont les conséquences sur nos comportements : si nous acceptons de s’auto-surveiller pour le COVID, pour quelles autres bonnes raisons allons-nous accepter ce genre d’application ?
Je suis pour la traduction : il est important pour chacun d’avoir une pluralité de points de vue pour se faire une idée.
Je suis en revanche moins sûre que le collectif CHATONS fasse une n-ème tribune sur le sujet, et pas sûre non plus que tous les membres du collectif arriveront à se mettre d’accord pour la soutenir. Peut-être qu’il faudra se rendre à l’évidence que sur ce sujet en particulier, il n’est pas possible d’être d’accord.
Selon moi, je pense que développer une application de tracking pour suivre l’évolution de la maladie n’est pas nécessairement une idée prioritaire et qu’il vaut mieux augmenter les fonds alloués à la recherche médicale et aux services hospitaliers.
Certes, elle peut avoir une utilité relative pour comprendre comment se propage la maladie, mais les dérives récentes vis-à-vis des technologies de surveillance sont trop courantes pour ne pas ignorer ce point. La traduction du discours du CCC peut cependant être une bonne chose pour diversifier un peu les points de vue.
Et puis bon, de manière franche, quand on voit l’efficacité du plan Vigipirate pour la prévention d’attentats, on peut douter de façon légitime de l’efficacité de cette future application.
Précision: j’ai aucun soucis avec l’idée que d’autres le fassent par contre
Et par ailleurs cela pourrait être l’occasion de réclamer des garanties que l’ensemble des dispositions exceptionnelles que j’ai cité (analyse vidéo, drones, application, et autres restrictions) soient retirées et détruites une fois la crise passée.
En somme, des garanties que le COVID19 ne soit pas un cheval de Troie pour obtenir la légalisation de ces moyens après crises.
… ensuite débattre de comment « notre » (16% des français pour) gouvernement de « banquier » a géré cette épidémie, qui sera finie dans 3 semaines (j’avais annoncé 1 mois et demi à partir du 13 mars) , est un tout autre débat.
La vaccin qu’ils risquent de nous imposer (à tous) sera peut être lui bien réel. Rappel : les nouveaux-nées bouffent déjà un cocktail de 11 « biberons » de big pharma dont celui pour l’hépatite B - se transmet par le sang ou un rapport sexuel - !!!.
Je précise que je ne suis absolument pas contre la vaccination loin de là.
Bonjour à tous,
c’est effectivement un sujet très actuel, on nous a demandé ce week-end de nous positionner par rapport à la pétition suivante : https://www.change.org/TraçageStopCovid
Ce n’est pas l’objet ici de rentrer dans le détail de la pétition, et je vais pas revenir sur tous les arguments déjà discutés, je suis personnellement a priori totalement contre des applis de traçage mais je trouve qu’il y a un point qui n’est jamais discuté à ce sujet (ou peut-être que je suis à côté de la plaque) : c’est le respect du confinement si l’appli nous dit que nous sommes potentiellement infecté/contagieux. J’ai du mal à me faire une idée de combien de personnes seront prêtes à accepter cette directive donnée à partir d’algorithmes (je sais bien que beaucoup font déjà trop confiance aux algorithmes mais ici ça me paraît beaucoup plus frontal comme directive) ? Si personne respecte les directives de confinement de l’appli (et d’autant plus si elle génère beaucoup de faux positifs) au final, ça ne servira pas à grand chose si ?
Effectivement, à Framasoft nous sommes clairement contre StopCovid. Nous avons cependant pris le soin d’expliquer comment cette application pouvait fonctionner, car la pédagogie autour de la technique reste parfois compliquée.
Des centaines d’articles auront été écrits en quelques jours sur cette application. Et Framasoft a aussi apporté sa pierre :
Le positionnement de Framasoft est assez clair : StopCovid est un leurre. Un mirage. Comme en magie, c’est une illusion. Et cette illusion permet de glisser dans la tête de #lesgens trois idées très dangereuses :
Elle nous prépare à avoir une application de surveillance de nos comportements, qui nous suivrait partout « pour notre bien et celui des autres », sans que cela n’impacte nos libertés fondamentales (c’est faux). Je ne reviens pas là-dessus, c’est largement évoqué dans les articles plus haut. Le problème, on le répète, ne vient pas tant du problème de « Est-ce qu’on peut tracer sans porter atteinte à la vie privée ? », c’est « Accepte-t-on d’être tracé et donc de faire - encore - un pas de géant en avant vers une société du contrôle ? »
Elle dédouanne l’État, en faisant reporter sur des comportements individuels ce qui doit relever d’une action collective, et notamment celle des pouvoirs publics. En Chine (qui n’est pas la dernière en terme de solutionnisme technologique et d’atteintes aux libertés fondamentales), pour chaque malade diagnostiqué, une équipe de 5 personnes au moins se chargeaient de faire le « contact tracing ». 1 800 équipes ont été déployées, soit environ 10 000 êtres humains. C’est long, c’est fastidieux, mais c’est plus efficace qu’une appli. « Houlà, mais ça coûte cher ! » Ben oui. Mais faut savoir ce qu’on veux : soit on se dit que la vie n’a pas de prix (et du coup on cherche à atteindre le « 0 décès » peu importe le cout financier), soit on se dit qu’on va se mettre un grigri autour du cou et une banane dans l’oreille, et on laisse faire la prophétie auto-réalisatrice. « Si ça sauve 100 vies, ou même 1 seule, ça sera déjà ça et donc il faut donner toutes les chances à cette appli. ». Ha ben oui mais non, si votre but c’est de sauver une vie, ou même 100, c’est donc que vous êtes prêts à mettre en place des équipes d’épidémiologistes dont on sait que, elles, elles sauront faire le boulot. En attendant, ni vu ni connu, l’État vous aura embrouillé, et quand viendra le temps de juger les responsables, ils pourront se cacher derrière l’argument « Mais on a fait StopCovid, c’est pas de notre faute si les gens l’ont pas tous installé ! », alors qu’ils auraient pu faire le choix d’investir dans de vraies enquêtes, et non un gadget.
Bref, installer StopCovid, c’est une triple défaite :
défaite de la défense de la vie privée (aucune appli n’est infaillible, et celle-ci préparera le terrain cognitif pour celles à venir)
défaite de la science, qui placerait ses espoirs dans une technologie non-testée, développée dans l’urgence, plutôt que dans des protocoles humains dont on sait qu’ils fonctionnent, car testés et évalués depuis des dizaines (centaines presque !) d’années ! (ils sont juste beaucoup plus chers, oui, et alors ?! )
défaite de la démocratie, qui en acceptant cette appli, accepte de minimiser les fautes avérées de l’Etat en lui reconnaissant un pouvoir de contrôle et de coordination sur la pandémie, masquant de fait l’incurie de l’État (qui commence sérieusement à ressembler à une volonté organisée) de gérer l’épidémie en ayant l’intérêt général comme priorité.
Bref, vous voulez d’un gadget ? Pas de problème.
Vous voulez d’un gadget qui peut mettre en péril les libertés fondamentales, les acquis de la science, et les principes de responsabilité de l’Etat ? Ha ben là, c’est clair qu’on ne va pas être d’accord !
Si vous devez vous battre pour quelque chose : battez vous pour que l’Etat, plutôt que de filer 500 millions d’euros à Fnac-Darty, mette autant de pognon à monter des milliers d’équipes de contact-tracing humains comme ça a été le cas en Chine et en Corée du Sud.
Voilà, c’était un peu long, désolé, mais du coup c’était pour répondre à la proposition de Pierre :
Même si ces 10 recommandations étaient suivies, Framasoft refusera de promouvoir l’installation d’une quelconque appli (libre ou pas, respectant la vie privée ou pas) pouvant ouvrir la voie à une société de contrôle.
Merci de m’avoir lu (bel effort pour un lundi matin )
Personnellement, et dans l’esprit chatons, je suis pour la préservation de la vie privé et contre le traçage numérique.
Par contre, actuellement, nous avons accepter de perdre une grosse liberté: le confinement.
Depuis maintenant 35 jours, nous avons tous accepter de s’enfermer dans notre « prison » personnel qu’est notre logement.
C’est la plus grosse perte de liberté que l’on pourrait avoir.
Pourtant, on l’accepte tous: on ne brave pas l’interdit parce que l’on reconnaît le bénéfice collectif (la baisse de la pression de notre système de santé) par rapport au déficit individuel (la perte de liberté).
Donc, personnellement, sur ce sujet, je ne souhaite pas être dogmatique du style « non, par principe, à tout traçage numérique. »
Donc, si j’ai le choix entre:
Perdre ma liberté de mouvement en étant enfermé chez moi.
Perdre une partie de ma liberté numérique.
Je vous avoue que je vais franchement étudier le deuxième point.
Et si on me propose un outil de traçage open-source et reposant sur une anonymisation des données (le 10 recommandations énoncées), je vais l’étudier encore plus.
Cela ne me plaît pas du tout et je préférerais de loin que l’état propose une autre solution moins intrusif dans ma vie privé. Mais je regarde surtout le bénéfice/risque pour la société et pas seulement mon cas particulier.
N’oublions pas que nous sommes de toutes façons très tracé actuellement dans notre quotidien:
Mon opérateur téléphonique peut savoir où je suis et qui je connais
Ma banque peut savoir mes habitude d’achat
Mon opérateur internet peut savoir les sites que je visite (sauf usage de VPN).
…
Pourtant, on l’accepte le plus souvent parce que l’on considère avoir plus de bénéfice que de désagrément.
Donc, je vais beaucoup regarder les conclusions des études actuelles et la recommandation des scientifiques (épidémiologiste, sociologue, …) et je suivrais leurs recommandations.
OMS, grippe saisonnière , 650 000 morts sur la planète (sur 12 mois).
En l’état actuel le COVID-19 c’est : 162 032 morts sur la planète (sur 5 mois)
Attention de ne pas mélanger des choux et des carottes.
Le rapport de la grippe saisonnière, c’est une analyse à froid, une fois l’épidémie.
Pour le Covid-19, c’est les chiffres officilels à chaud en pleine pandémie:
il faut facilement multiplié ce chiffre par un bon facteur pour prendre en compte les décès non associé au SrasCov-2 (je rappel que la Chine annonce ~4.600 morts sur une population de 1,400 Milliards)
Et soit je m’excuserai en disant que j’avais au tort : oui on peut se tromper ce n’est pas une tare…
Soit vous aurez bien vite oublié cette grippe XL … par contre la crise financière/écono (etc), le durcissement des lois liberticides (suivez mon regard : stopcovid), lois pour dézinguer notre code du travail etc sera bien devant nous : seront bien réelles et massif, on va morfler.
Les peuples sont dirigeables aisément pas trauma , nous y sommes.
Le puissants (élites mondialistes) vont tirer une masse d’enseignement de ce test mondial à tous les niveaux.
Donc bien sure, total d’accord avec le fait de ne pas tracer les gens pour ma part.
Heu, j’apprécierais mieux, lorsqu’on me cite, que la citation ne soit pas complètement hors sol. Mon article cherche à préciser que le Covid-19 ne révèle rien à propos du capitalisme de surveillance et encore moins à propos du solutionnisme qui est en réalité l’art de réduire la complexité à des discours fallacieux cherchant à nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
En l’occurrence aussi, je travaille dans un CHU, et merci, je vois à peu près ce que c’est que de l’épidémiologie
Donc venir dire que je répands du FUD, je l’apprécie moyennement : ceux qui répandent du FUD c’est justement ceux qui veulent nous faire accepter qu’une appli résoudra le problème ou participera à le résoudre. C’est non. Ce sont les sciences médicales qui nous aideront à stopper la crise sanitaire et autant je suis convaincu que l’analyse en big data et les données médicales peuvent être source de formidables découvertes à l’avenir, autant l’épidémiologie a certainement plus besoin aujourd’hui de l’expérience des épidémiologistes que de vagues données de connexion bluetooth dont l’interprétation mériterait à son tour tellement de pincettes (ne serait-ce que à cause de la nouveauté du dispositif) que les conclusions ne seront pas d’une très grande utilité. Il suffit de regarder combien de personnes de plus de 65 ans possèdent un smartphone avec eux en tout temps : si c’est pour confirmer que les plus jeunes sont les moins touchés par le Covid-19, je ne vois pas bien l’utilité du bazar…
Maintenant à titre personnel, j’affirme tout comme l’OMS que le recours aux tests, aux tests, et aux tests, à grandes échelle est une bien meilleure attitude à adopter. Reste qu’en ce moment, on cherche des tests fiables, mais ce n’est qu’une question de temps.
Alors oui, des gens nous écoutent (soyons humbles : pas tant que cela), mais tout ce que nous faisons c’est affirmer que derrière le solutionnisme il y a la tentation du contrôle et que le solutionnisme ne propose jamais de solution, simplement des dispositifs que l’on présente comme des solutions. Et l’appli en question : qui la présente comme une solution ? jusqu’à présent, parmi les épidémiologistes chefs de projet de solutions numériques de ce genre (par exemple en Suisse), j’ai surtout vu des personnes qui sont prêtes surtout à breveter des systèmes et faire de l’argent dessus, façon start-up. La médecine start-up, elle existe, c’est pas toujours une plaie, mais les découvertes et le savoir-faire ne sont pas de ce côté-là… c’est surtout des histoires d’investissements.
Tout cela me fait penser, il y a une quinzaine d’années, au grand bond des « gérontechnologies ». On s’extasiait devant des chiottes connectées, la tablette-napperon, le fauteuil détecteur, le plip autour du cou pour appeler les secours, etc. Même des constructeurs comme Lapeyre fabriquaient des maisons complètes dans le genre : fiers d’annoncer que les chiottes comptaient le nombre de fois que la personne âgée s’y rendait, couplée aux heures d’ouverture des volets et le comptage du temps entre le lever du lit (lui aussi connecté) et l’entrée dans la cuisine… pour finalement appeler les voisins sans arrêt parce que la personne âgée avait un comportement erratique.
Mais ce solutionnisme, il était là pour quoi ? pour montrer combien il était inutile d’investir dans l’aide humaine à domicile, que tout cela ne servait à rien et qu’il suffit de mettre les personnes âgées sous monitoring pour avoir la conscience tranquille.
Et bien moi, entre l’appli de tracing et les gérontechnologies, je pense que c’est le même discours. Et même si cela ne sert à rien, on nous dira que c’était quand même vachement utile
En Corée ils les sont trouvés , en Allemagne (etc) aussi : la question, pourquoi nous rien ?
Le Suède ne confine pas ou si peu : 1500 morts. Alors ?
L’hôpital est détruit VOLONTAIREMENT depuis des années : dites merci à monsieur Hirsch et ses prédécesseurs (pas si loin que ça d’ailleurs). Donc ce que vous vivez dans les CHU etc … ce n’est pas la faute d’un virus, qui reste un virus … mais de la destruction voulu et programmée de nos services publiques. Quand on va mettre en compraison les chiffres des réa, décés, lit dispo, réanimateur etc etc avec la population française … je pense que l’on va avoir le vertige !
Je peux finir par : « vive l’agenda 21 » et ses belles et fameuses Métropole ! (Lisez « Behind the green Mask » on est en plein dedans !), camp de concentration a ciel ouvert , haut lieu de la surveillance des masses … Mais pas de bol , ou si peut etre hein ?.. , haut lieu des décès (contrôle du nombre de la population) suite à des épidémies virales … bien toxique.
Données au 20 avril 2020, soit 3 semaines avant du confinement (11 mai) ARS, etalab etc
Données à mettre en comparaison avec les populations en présence.(ined.fr)
Et je vais vous donner un petit secret : au niveau numérique , on va se prendre une belle cartouche un de ces quatre car vu le niveau de sécurisation des SI de l’état.
Ce n’est pas à défaut d’avoir alerter donc :
soit ils(décideurs/hommes politique … oligarques etc) s’en foutent,
soit ils savent pertinemment ou cela DOIT nous mener.
Pire on mutualise tout à fonds … on fait remonter toutes les bulles au même endroit : continuons !
Je ne suis pas venu ici discuter de la politique du gouvernement sur la gestion de la crise, les lits, les masques, les moyens, sinon, je serais allé dans la rubrique Café du commerce (tiens d’ailleurs, j’ai appris un terme, c’est : Ultracrepidarianism ).
Il y a aussi une histoire de contexte:
Je n’ai pas entendu/vu les conférences de presse de POF (je viens de l’inventer et ça lui va bien je trouve ) ou Edouard Phillipe en train de fanfaronner sur l’appli.
le ministère de l’intérieur et ses appels d’offre/commande de lacrymo et drones
Estrosi et ses drones
Préfet de Paris et ses déclarations
Les violences policières qui s’aggravent de jour en jour j’ai l’impression
Bref, si le gouvernement, avant la première annonce était venu voir la quadrature en mode, comment peut-on travailler ensemble à une appli qui respecte la vie privée, mais c’est pas trop son style au gouv… Et sans parler des derniers mois/années de réputation.
Dans ce contexte, oui, je sais, c’est perdu d’avance niveau respect, ou vie privée.
Mais quand je lis le CCC ou Bruno Sportisse, les réponses de Framatof, Pouhiou ou LaQuadrature sont un peu en décalage quand même.
Personne n’a parlé d’appli miracle par exemple, pas dans ma bulle de filtre quoi.
Bref, pour moi le communiqué de presse du CCC est brillant et concis, et je n’ai rien d’intelligent à rajouter (J’en avais lu pas mal déjà avant de venir vous taquiner ).
J’ai fini la traduction du communiqué du CCC et j’ai eu leur accord pour republier avec lien vers l’original (J’ai fait la trad avec deepl, et corrigé à la marge, je sais pas si ça se fait ou pas, mais je l’ai fais ).
Si vous voulez continuer la discussion, je me demande juste du coup, sur quelles points n’êtes vous pas d’accord avec le communiqué du CCC. Et pourquoi ne pourrions-nous pas en faire une version française?
(Le CCC dit pareil, J’ai l’impression que vous êtes d’accord quand même )
(Je veux bien faire une tribune avec @Laurent et moi mais sans la quadrature et Framasoft, ça va être un peu ridicule quoi )
j’ai lu le texte de monsieur sportisse : c’est juste le début du pucage humain.
D’ailleurs monsieur gates teste en ce moment même le carnet de santé sous cutanée au Kenya, au Malawi et au Bangladesh.
le texte du CCC (merci pour la traduction) idem … des bonnes intentions dont on sait parfaitement ce qu’en feront certains, une minorité certes … mais elle est là.
C’est exactement le même genre de texte que je lis à longueur de temps à la quadrature du net pour un résultat dans les faits proche de zéro.
Les lois liberticides s’enchaînent , inlassablement. La numérisation de tout et n’importe quoi : c’est l’allégorie de la grenouille.
Le vrai combat, je pense et malheureusement, c’est le black hat.
c’est ce qui aurait du être fait pour ramener les GAFAM à la raison …
Le reste des actions ? des coups d’épées dans l’eau.
Pour ma part ce sera : non pour ce pucage numérique.
Ben moi non plus je ne suis pas là pour parler de la couleur du slip de Macron, hein, mais je ne vois pas comment tu peux parler d’une appli hors de son contexte politique, sauf à penser que la technologie est neutre.
Quand on parle de la toxicité de Facebook ou de Google, on les replace bien dans un contexte politique.
Bref, si je veux parler de la gestion gouvernementale de la crise, c’est clair que le forum CHATONS ne sera pas mon premier espace d’expression, t’inquiète Par contre, si tu viens soulever le débat au sujet d’un appli sensée résoudre une crise sanitaire, et bien faut quand même pas t’étonner qu’on vienne contextualiser les éléments de cette crise sanitaire non ?
Ha ben clairement, si : je t’encourage à lire Le Figaro ou les Echos (ou La Tribune) ou même, dernièrement Libération (parce que faut pas déconner), où cette technologie est présentée comme fonctionnelle :
(Gilles Babinet dans Libération) : Contrairement à ce qui est souvent dénoncé, les spécifications retenues ne permettent pas de surveiller de près ou de loin les utilisateurs. Plusieurs experts en cybersécurité et en géolocalisation ont confirmé qu’un tel dispositif ne posait pas de problème particulier, sous réserve d’un design logiciel suivant certaines spécifications et évidemment auditable, ce qu’affirme avoir choisi le gouvernement. Prétendre le contraire est tout simplement faire preuve de mauvaise foi.
Et je fais donc les mêmes reproches cordiaux au raisonnement de l’auteur de cette tribune qu’à la vision que tu avance :
Elle laisse entendre au grand public que cette appli va fonctionner (" Plusieurs experts en cybersécurité et en géolocalisation ont confirmé" => le lecteur qui n’y connait pas grand chose va se dire « OK, si les experts sont d’accord, c’est chouette, j’ai confiance ». Alors que ce qu’on oublie de mentionner c’est que ces experts (qui ? lesquels ? où ?) sont complètement minoritaires (relire les articles de mon post précédents pour avoir des sources)
« Prétendre le contraire est tout simplement faire preuve de mauvaise foi. » => Hop, voilà tous ceux qui disent « Non, il ne faut pas d’appli StopCovid » disqualifiés, parce que le gouvernement a affirmé qu’il ferai du libre et du respectueux de la vie privée.
Mais boudiou !, personne (pas même la Quadrature) ne dit qu’il est impossible de construire une application respectueuse de la vie privée. Par contre, il me semble qu’on est relativement nombreux à travailler sur ces sujets à dire : c’est ouvrir la porte à des problèmes infiniment plus importants, et dont la discussion doit se faire sur le temps long.
Je vais faire un pas de côté pour essayer une nouvelle fois d’expliquer le problème, sous un autre angle : celui du clonage humain.
Il y a actuellement un moratoire sur le clonage humain. Lire https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000134277_fre pour le texte de l’UNESCO
Ca veut dire que les scientifiques d’un certain nombre de pays (pas tous) ont dit : « cette technologie pose de très nombreux problèmes non pas techniques, mais éthiques, juridiques, sociétaux, etc. Dans l’Etat actuel de nos connaissances, il ne vaut mieux pas que l’humanité (ou en tout cas des nations) ne se mettent en œuvre cette technologie. »
Pourtant, soyons très clairs :
le clonage humain permettrait de sauver de nombreuses vies
le clonage humain est une technique « à portée de la science » : on ne sait pas le faire aujourd’hui, mais correctement financé, on saurait faire (et peut être que des pays savent déjà faire).
J’en reviens à StopCovid : tout le monde se touche la nouille sur « Est-ce qu’on saurait faire un appli respectueuse de la vie privée ? » la réponse, même si elle était « oui », ne signifie pas qu’on doive le faire.
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » disait Rabelais. Et bien là on y est : ta conscience, @pierre , te dit « Allons-y, en faisant très attention. », et la mienne me dit « Surtout pas ! ».
Bon, j’ai vraiment dû mal m’exprimer, alors je la refais : (cette fois je parle en mon nom propre, parce que j’ai pas demandé l’avis à tout Framasoft) je suis contre CHAQUE point du communiqué du CCC, car chacun de ces points laisse à penser qu’une telle application serait acceptable sous conditions.
Le communiqué du CCC, en disant : « Une telle application doit respecter la vie privée », « une telle application doit utiliser le chiffrement », « Une telle application ne doit pas subir l’influence d’entreprises commerciales », « une telle application doit être développée sous code libre », etc : on est d’accord que ça dit au lecteur : « Nous, le CCC, sommes d’accord pour qu’une telle application voit le jour si […] » ? .
Et bien, clairement, pour moi c’est « Non, même si […]. »
Pour moi, comme pour le clonage humain, il n’y a PAS de conditions valables pour le moment. Peut-être dans 10 ou 20 ans, quand la population entière sera éclairée sur les conséquences, pas seulement en terme de vie privée, mais aussi éthiques, juridiques, sociétales, d’une telle application. Mais aujourd’hui, clairement, je souhaite un moratoire sur toute application de ce type.
« Même si ça sauve des vies ? » Oui. Pareil que pour le clonage humain, qui pourrait sauver des vies lui aussi.
Ha mais j’ai aucun problème pour que tu/vous fassiez une traduction. Mais tu nous invite à dire ce qu’on en pense, donc ma réponse est : en traduisant ce texte, cela renforcera l’idée qu’une telle application aura un impact positif. Ce avec quoi je suis en total désaccord.
Mais jamais je ne te dirai que tu ne dois pas en faire une traduction (de quel droit ?)
Le CCC dit précisément :
Sans prétendre à l’exhaustivité, nous citons dans cet article les exigences minimales de protection de la vie privée auxquelles une « Corona App » doit répondre pour être socialement et technologiquement tolérable. Le CCC ne fournira en aucun cas une mise en œuvre concrète avec une approbation, une recommandation, un certificat ou un sceau de test.
Même si le CCC n’approuve pas une telle application, le fait de dire qu’il y a « des exigences minimales », pour rendre cette application « tolérable » (ce sont leurs mots) dit bien qu’une telle application est « tolérable ». Pour moi (et pour Framasoft), c’est non. Ce n’est PAS tolérable.
Est-ce qu’on va quand même avoir StopCovid ? Oui, c’est aujourd’hui sûr à +90%
Est-ce qu’on va pucer ou équiper de bracelets electroniques (comme à Hong Kong) ceux qui n’ont pas de portables ou sont verbalisés à l’exterieur sans smartphone+stopcovid ? Sans doute pas en 2020. Mais accepter StopCovid, c’est faire un pas dans cette direction pour 2021, 2022 ou suivants.
Donc, rassure-toi : StopCovid verra le jour, que Framasoft soit d’accord ou pas. Mais ça n’est pas parce qu’une bataille est perdue d’avance qu’on doit servir la soupe au vainqueur.
Donc on continuera à affirmer que « l’efficacité présumée » de StopCovid est un leurre de communication politique.
Pendant que les ingénieurs et les informaticiens se touchent la nouille pour savoir comment rendre cette application tolérable, PERSONNE ne parle du fait que toutes les études (y compris celle de Science) ne disent que ça ne fait sens QUE s’il y a des tests ET du contact tracing humain en masse (ce que le gouvernement n’a jamais dit qu’il allait faire).
En conclusion : toute ma critique (et celle de @Framatophe) c’est bien de démontrer que StopCovid relève du solutionnisme technologique. C’est parfaitement ton droit de vouloir traduire et publier cet article. Et c’est parfaitement le nôtre de refuser d’apporter notre contribution à une telle démarche.
(encore une fois, merci d’avoir ouvert le débat. On a un désaccord profond (c’est pas la première fois, et peut être pas la dernière), mais ça permet à chacun⋅e de se positionner et de se faire une opinion)
Bonjour,
N’hésitez pas à me dire si ce message n’est pas pertinent dans ce sujet de discussion.
Je vous remercie à l’avance pour votre bienveillance et votre compréhension.
Je suis impliqué dans le Collectif Force Santé , composé de professionnels de santé et de membres de la société civile (dont je fais partie), qui propose une stratégie, claire et réaliste de déconfinement qui réduit les risques de survenue d’une seconde vague épidémique.
Cette initiative est proposée au gouvernement dans le cadre d’une stratégie de déconfinement territorialeprotégeant nos libertés individuelles et respectueuse de la déontologie médicale.
Elle a été lancée par le Docteur Eudes Ménager, neurologue et ancien médecin de l’Hôpital Saint Antoine à Paris) et Emmanuel Pesenti (créateur de la start-up Terradoxa qui propose un système d’identification numérique protégeant nos libertés individuelles).
Ce procédé permettra de fournir des données statistiques fiables sur notre potentielle immunité au niveau des communes, département et régions, sans mettre en danger nos données personnelles .
Nous aurions vivement besoin de votre aide, à la fois pour valider notre proposition, mais aussi pour la faire connaître car nous sommes pour l’instant invisibles et si nous tardons de trop c’est une solution liberticide qui va être imposée par notre gouvernement.
On a un contrat tacite sur ce forum, les mots suivants sont interdits:
smart
startup
linkedin (dans une moindre mesure)
et on évite les oxymore genre système d’identification numérique protégeant nos libertés individuelles
Désolé la blague était tentante C’est pas (tout à fait) vrai .
J’ai cliqué sur le lien. C’est une bonne choses que le document soit CC-BY. Le reste, même si je ne suis pas expert sur les algo de tracing, il y a pas grand chose dans le papier. Du coup, je ne peux pas en dire grand chose.
En face, il y a plusieurs initiatives, dont DP-3T avec des dizaines d’experts derrière et tout (protocole, frontend, backend…) est développé en open source, license MPL.
Si vous voulez des avis d’experts en alog de tracing (pas moi), il va falloir produire des documents genre celui du dp-3t j’imagine, là ça parle juste d’une fonction de gausse.
Bonjour Pierre,
Merci beaucoup pour ta réponse.
Je connais le projet DP-3T que je trouve très chouette et ce qui est proposé par le Collectif Force Santé me semble tout à fait complémentaire. Mais ce n’est pas comparable car les objectifs sont tout à fait différents.
Le projet DP-3T a pour objectif de prévenir les personnes qui auraient croisés dans leurs trajets quotidiens une personne contaminée au covid-19 et leur proposer alors de se tester et/ou si nécessaire de rester en confinement pendant le temps équivalent à une éventuelle incubation de la maladie.
Le projet du Collectif Force Santé a pour objectif de permettre une stratégie de déconfinement qui soit à la fois claire et fiable, tout en respectant nos libertés fondamentales. Pour cela, il est proposé de tester massivement la population (tests sérologiques et si besoin tests RT-PCR pour les personnes encore infectées) et de ne garder de chaque personne qu’une localisation GPS brouillée grâce au géofeutrage. Il est donc impossible de localiser une personne individuelle et de faire le lien avec son activité par exemple sur les réseaux sociaux pour obtenir des informations sur elle.
Par contre, une masse de personnes, par exemple au niveau d’un commune, aura une localisation moyenne exacte car la fonction de brouillage aléatoire se compensera sur cette masse de personnes.
Ainsi, il sera possible de transmettre des statistiques fiables en temps réel au niveau des communes, des département et des régions. Ceci permettra de définir des priorités au déconfinement, en fonction du pourcentage de personnes immunises dans un territoire donné.
J’espère qu’ainsi il est plus clair que ces deux propositions ne viennent pas du tout en opposition, mais sont totalement complémentaires. La proposition DP-3T s’intéresse individus, alors que la proposition du Collectif Force Santé s’intéresse à des groupes d’individus.
Dans les deux cas, les droits fondamentaux de chaque personne sont respectés.
A ta disposition pour toute question.
Bien cordialement
Charles