Hadoly sera présent sur le prochain Primevere . Bien qu’il soit trop tard pour disposer d’un stand, il est possible de venir squatter notre stand ou celui de l’aldil afin de présenter vos strucures, échanger sur un sujet particulier. En effet, le salon propose depuis de nombreuse année un accueil chaleureux au logiciel libre avec un espace spécialement dédié.
Il y a également la possibilité de proposer un atlelier «sous la tente» au format 1H pour une trentaine de participant.
Je pense que je serais intéressé pour venir au nom de Deuxfleurs sur le stand de Hadoly et peut-être embarquer du monde au passage On en reparle à la permanence de Hadoly du 8 fevrier ?
Ah mais trop bien ! On a un créneau pour faire un atelier – conf qui pourrait se libérer dimanche de 12H à 13H . Si ça te (vous) dis, il est à deux-fleurs !
Le programme papier de primevère est déjà publié. Mais le site internet pourra être mis à jour avec titre et pitch si on le demande avec sourires et gentillesse auprès d’Anaïs et Eole de l’orga Primevère.
Ça me parait être une excellente opportunité, oui ! J’ai quelques thèmes en tête qui pourraient être intéressants. Ne serait-ce que « Écologie politique et informatique » pour parler de la « convivialité » d’Illich, de « monde vécu » de Gorz, et de plein d’autres choses ! Faudra juste faire gaffe car là possiblement on aura des expert-es dans la salle x)
Mais non ! Tu te mets la pression pour rien. On a le droit de raconter des conneries des approximations.
En vérité, tout ce que nous papotons autour notamment de la sobriété numérique (et des politiques environnementales du numériques ) a déjà été discuté par des gens qui sont passés notamment dans ce salon. Mais il y a dix ans. En fouillant un peu, on trouverait il y a vingt ans etc…
J’ai en main un exemplaire papier de «LaRevueDurable» qui est une publication présente notamment au salon primevere. Le titre est «Les technologies de l’information et de la communication et l’impératif de la sobriété». Tout y est écrit. Il s’agit du numéro 49 – JUIN JUILLET AOÛT 2013.
Dix ans ce sont écoulés. J’ai pas le sentiment qu’il y ait un iota de rien de changement radical dans l’industrie de l’information à laquelle nous contribuons. Sauf quand les acteurs de ce monde en France parlent de « fin de l’abondance » parce qu’ils n’arrivent plus à se fournir en matériel. Et qu’ils en sont réduits à acheter du matos décommissionnés par les géants du secteur principalement GAFAMs.
Je ne sais pas expliquer cela. Mais nos imaginaires sont contraints par des invariants sociaux intangibles et difficile à modifier. Par exemple, l’idéal de liberté véhiculé par la voiture individuelle… et par les logiciels. Ainsi, Chrome, V8, Drive, et … Garage ? Le choix de ces mots n’est pas anodin. Ils reflètent des choses objectives mais aussi tout ce qu’il est dans l’épaisseur du trait.
Je ne sais pas comment on devrait prononcer Kubernetes . Mais je sais que cela veut dire «Gouverner» en Grec. Du coup, on pourrait faire un petit travail linguistique sur nos savoirs informatiques ?
J’imagine qu’on doit pouvoir faire des connexions avec des disciplines comme la sémiologie ou la linguistique. Les mythologies de Roland Barthes me viennent à l’esprit, mais ici ça ne colle pas tout à fait.
Les mythologies
L’exemple qui marcherait bien comme mythe, c’est l’iPhone, en regard de « la nouvelle Citroën » dans l’œuvre originale. De ce que je comprends, ici l’objet téléphone qui devait être le signifié (le concept) devient aussi signifiant (l’image visuelle, « il dit quelque chose ») et donc porte en lui d’autres idées/valeurs/etc. Par exemple comme signifié de ce mythe, on pourrait citer des concepts comme « le progrès », « l’innovation », « la mobilité », « la connectivité », « la créativité ». Bien sûr, ce ne serait pas l’avis de « l’âge de faire » qui lui imagine plus « une laisse rétractable » et donc l’imagine plus comme une idée de « contrôle ». C’est une des caractéristiques du mythe selon Barthes : il est bien question des croyances du système dominant et pas des mouvements minoritaires. France Culture a une émission sur le sujet, je l’écoute là et corrigerai ce bout de paragraphe si je suis trop à côté de la plaque.
Mais du coup pour revenir à Kubernetes, je ne sais pas si, ni comment, ni si c’est pertinent d’appliquer ça à du logiciel. Le nom semble vouloir aussi dire pilote ou barreur, à cela s’ajoute le logo qui effectivement représente la barre d’un navire. Il y a bien une notion de coordination, mais ici elle me semble assez directe, c’est celle des conteneurs sur le cluster sous-jacent. Le choix du grec n’est pas surprenant considérant qu’un de ses prédécesseurs s’appelait « Mesos », créé par Twitter, en réponse au projet interne d’orchestrateur historique de Google « Borg ». Bien sûr, on peut argueur que le dernier de la bande, « Nomad », a une approche plus horizontale dans son nommage : ici il n’y a pas de hiérarchie, on met la coordination de côté pour mettre en avant celle de déplacement. Enfin de Borg à Cyborg (Cybernetic Organism), et donc de Cyborg à Cybernétique tout court, il n’y a que deux pas. Osons les faire : la cybernétique porte sur l’étude des systèmes de régulation chez les êtres vivants et les machines. Il s’avère que Kubernetes (le successeur de Borg je rappelle donc) met un point d’honneur à souligner qu’il est basé sur une boucle de contrôle, issue de la théorie du contrôle, qu’on peut connecter à la cybernétique.
À vrai dire, je ne suis pas le premier à proposer cette analyse, et il semble qu’elle était même dans la documentation de Kubernetes pendant un temps.
The name Kubernetes originates from Greek, meaning helmsman or pilot, and is the root of governor and cybernetic.
D’ailleurs en réalité cybernétique serait inspiré du mot grec kubernetes justement :
Cybernetics was the term chosen by Norbert Wiener in the book « Cybernetics, » and he traced the word’s origin to the greek « kubernetes; » it related to his first example of a cybernetic system, the self-correcting steam-controlled rudder on a ship. […] Kubernetes was heavily inspired / guided by Google’s internal scheduling tool, which was named Borg
Le terme cybernétique renvoie à des trucs un peu glauques aujourd’hui comme le mentionne le billet de blog précédent :
The term “cybernetics” conjures up images of Cold War control rooms, creepy physiological experiments and old-timey transistors.
Moi, de manière naïve, je le vois aussi comme une prise en compte des incertitudes de l’environnement qui nous entoure. Plutôt que de vouloir tout prévenir, on accepte l’incertitude et on essaie juste de corriger pour maintenir le cap. Ça peut résonner avec le concept de résilience pris comme ça…
Malheureusement, la littérature est très riche sur le concept, mais je n’ai rien lu dessus. Bref, je me sens ignorant de la cybernétique x)
Du coup…
Du coup, c’est pas un sujet sur lequel je me sens à l’aise, et je ne vois pas comment le problématiser de manière constructive. On parle là de peut-être bien 70 ans d’histoire (le terme remonte à 1948), donc là aussi beaucoup de choses ont été dites ! Mais si ça peut donner des pistes en plus vis à vis de ton idée de départ, tant mieux
Pour l’écologie politique, je me sens plus à l’aise, ça fait plus longtemps que je me documente sur la question, et je vois comment problématiser et connecter aussi avec les actions concrètes qu’on a. Je te fais un deuxième message plus tard
Tu fais ce que tu veux. Mais ne tardes pas à le faire s’il te plait . Je souhaiterais transmettre les modifications de programmes rapidement. Cette fin de semaine serait vraiment bien.
Titre : Numérique : si on arrêtait tout et on réfléchissait ?
Description : Le temps de cet atelier, je vous propose de chasser l’actualité et, à l’image de la BD l’An 01 de Gébé, d’imaginer tout arrêter pour voir ce que l’on redémarrerait ensuite. Pour rythmer cet échange, nous définirons et utiliserons les concepts d’Ivan Illich (monopole radical, seuil, convivialité, etc.), avec pour ambition d’esquisser, à l’issue de ce temps, un rapport plus désirable au numérique.
Déroulé :
(~10 à 15 min) présentation de l’an 01, d’illich, de hadoly, deuxfleurs et les chatons
(~10 min) Présentation des concepts
(~20 min) Collecte des idées du public
(~5 min) Restitution
Matériel : Un tableau/paperboard/post it si possible, sinon je me débrouillerai.
Si il faut une petite image d’illustration (extrait de la BD « L’an 01 » de Gébé, selon le droit de courte citation) :