Coucou @armonyaltinier,
Arf, that ecalated quickly, comme on dit.
Ta réaction se concentre direct sur le « Mais ce ne sera pas au détriment du développement de nouvelle fonctionnalités » de @Angie, et je vois bien que cette phrase t’a choquée. On vient d’en parler avec Angie et c’est vrai que c’est pas bien dit (j’entends que c’est une tournure qu’on t’a déjà sortie pour cacher le fait que OSEF de l’accessibilité, mais c’est pas notre intention ici, et j’entends que la notion de priorisation te choque). Or j’ai l’impression que cela met sous le tapis tout le reste du message d’Angie et l’ensemble de la conversation.
Aujourd’hui, nos priorités vont, avant toute chose, au bien être des personnes qui font le logiciel (dev, design, etc.). C’est pour cela qu’Angie explicite dans son message quelles sont les conditions de travail et de disponibilité. Tout comme elle pose comme une évidence que « on essaiera de modifier le code et d’accepter les contributions pour que l’outil soit le plus accessible possible. »
Les préalables précautions qu’Angie a exprimées sont là pour une bonne raison : si on doit choisir entre l’accessibilité d’un logiciel et l’intégrité des personnes qui le développent, si l’accessibilité devient une injonction (c’est mon ressenti et mon interprétation -que j’espère fausse- à la lecture de ton message) alors on protégera les personnes qui bossent au sein de notre équipe.
Mon interprétation d’injonction à l’accessibilité est probablement fausse et provient d’un biais qu’on a à Framasoft : c’est devenu hyper difficile pour nous de gérer les attentes et les niveaux d’exigences que tout le monde projette sur nous.
Entre les personnes qui veulent qu’on travaille les outils contre le harcèlement (sinon on y contribue), celles qui s’attendent à trouver des outils inclusifs (si on participe aux oppressions), celles qui pensent qu’on doit prioriser l’accessibilité (sinon on est validistes), celles qui s’imaginent qu’on doit créer une gouvernance démocratique (sinon on enferme), celles qui veulent un logiciel qui marche mieux et fasse plus (sinon on sert à rien) et celles qui souhaitent un logiciel plus attractif et populaire (sinon on reste élitiste)… on se retrouve face à plein de personnes qui ont raison, et avec qui on est sincèrement d’accord.
Sauf que comme on n’a pas de l’énergie illimité (et je sais que toi non plus !), il faut arbitrer, cela crée en nous des injonctions paradoxales et on se retrouve sur la défensive, à prendre mille précautions pour expliquer oui, mais que on fera de notre mieux, avec un rythme et une implications qui ne pourront pas être à 100 % ni totalement satisfaisant.
Donc je propose qu’on (on = Framasoft) boive un verre d’eau et qu’on reprenne.
La réponse d’Angie traduit la discussion qu’on a eu aujourd’hui en réunion salariée autour de cette proposition de projet pour laquelle Mobilizon a été nommé (soit dit en passant sans que nous ne nous avancions).
Oui, on veut bien de l’aide (audit, contributions) sur l’accessibilité de Mobilizon.
Par contre, comme cette proposition arrive en plein milieu d’'un travail et d’une dynamique qui est déjà lancée, nous n’avons pas la volonté de tout mettre entre parenthèses le temps de ne nous consacrer que à l’accessibilité.
Donc notre proposition est double, c’est d’une part d’affirmer que les améliorations/modifications pour l’accessibilité se feraient au fil de l’eau, en même temps que le développement d’autres fonctionnalités. D’autre part nous proposons que l’ensemble des développements pour une accessibilité de Mobilizon ne reposent pas uniquement sur les épaules du développeur salarié par Framasoft (quitte à devoir attendre le temps plus long de la contribution externe pour certains points).
On propose de travailler ainsi parce qu’on sait comment on travaille, et comment on arrive à faire autant avec peu de moyens : c’est en faisant comme on fait, en prenant avant tout soin des personnes qui s’impliquent sur le projet, et qui sont perméables aux attentes de chacun·e (qui sont à la hauteur de l’affection portée à notre travail, donc on va pas se plaindre non plus).
Je suis dispo, par tel aussi si tu veux, pour en parler plus clairement (j’espère ne pas m’être perdu dans un brouillard de mots, mais la journée fut longue).