Je relisais le framapad de la dernière réunion et sur le point « L’idée de SLA impose un rythme de travail avec des astreintes qui est incompatible avec les chatons (exploitation) ». Je crois que c’est un peu raccourci, la discussion portait non pas directement sur le SLA, mais sur le SLA comme critère discriminant sur le site chatons.org. Si un tel critère est mis en avant, ma crainte c’est que ça le légitimerait en tant que tel sans montrer son « coût humains » aux visiteurs, et ça pourrait pousser des structures qui veulent faire bien encore plus dans le rouge, car elles pourraient vouloir s’aligner sans en avoir les moyens (roulement pour les astreintes, etc.) ou prendre le temps de construire une infra robuste dans le temps. Pour faire une analogie avec le bio, ça serait comme mettre comme critère discriminant la continuité de l’approvisionnement d’un certain nombre d’articles en magasin toute l’année. Sur ce critère, Biocoop comme AMAP, on voit bien que 1. on est pas là pour ça 2. ça va forcément se faire au détriment d’autre chose.
Ceci dit, c’est mon avis, un membre d’une seule structure du collectif et je n’en ferai pas une bataille. Je suis content que le sujet ait été levé et pris au sérieux, mais je peux comprendre aussi qu’il y ait besoin d’avancer pour que le collectif soit perçu comme une alternative crédible aux yeux des particuliers, des institutions, des structures de l’ESS, etc. Du coup si je suis seul là dessus, je suis ok pour qu’on laisse ce sujet derrière nous.
Ensuite sur le document de travail (ici : https://nuage.chatons.org/s/QFHeHtcCn2x6rBG ; ton lien pointe vers le framapad @pHneutre ) sur la partie en noir, voilà quelques réflexions :
- Plutôt que de faire deux groupes distincts, est-il possible d’envisager dans les missions du Groupe de Travail d’établir un ensemble de critères que chacun peut remplir ou ne pas remplir afin de ne pas risquer d’imposer un modèle comme référence ? Par exemple, avoir un point de contact joignable pendant les heures ouvrées semble important vu les premiers retour qu’on a. Une asso comme Infini pourrait probablement proposer ça, sans pour autant correspondre à l’idée des « CHATONS pro » du début, et ce serait ok pour plein de monde.
- Plutôt que de parler de qualité, d’exigence, etc. pour la cible que le GT essaye d’atteindre, ne peut-on pas partir que certaines organisations ont des besoins d’un certain type de travail et des qualifications ? De cette manière, on décale l’angle sur ce sujet, et on pourrait alors mentionner si le travail de maintenance de l’infrastructure est un travail bénévole, rémunéré, un mix des deux, etc. Pareil, une réflexion sur comment on peut mettre en avant les qualifications pourrait être abordée, que ce soit à travers les expériences passés, les contributions, etc. Si le travail demandé requiert des astreintes pour atteindre les objectifs, en ne l’invisibilisant pas, le collectif pourrait demander des garanties de protection des travailleur-euses (pas plusieurs astreintes de suite, etc.).
- De manière générale, je soulignerai que le collectif CHATONS propose une éthique, soit des valeurs, dont la solidarité fait parti. C’est ça qui fait venir les gens, et pas que nos services sont meilleurs que ceux de Google (ils ne le sont pas). À mon sens, cette éthique devrait être la boussole pour tout type de décision, et aussi une occasion de se différencier. Et donc je suis toujours surpris quand on utilise le vocabulaire néolibérale pour parler de l’activité des CHATONS, que ce soit « marketing », « concurrence », « qualité », etc. Mince quoi, quand Framasoft prend la parole, ça ressemble beaucoup plus à du plaidoyer qu’à une campagne de marketing, utilisons les bons mots ! Est-ce que l’objectif c’est vraiment de « faire concurrence » ? Est-ce que ce ne serait pas simplement de montrer que chatons.org peut s’adresser à des organisations, y compris de taille importante ? De donner de la lisibilité sur les structures existantes ?
Bref, si je devais proposer quelque chose, je dirais :
De permettre au visiteur-euses de chatons.org de trouver un hébergeur en mesure de répondre à ses besoins en fonction de l’organisation du travail et des qualifications dudit hébergeur. Une interface simplifiée pourrait ensuite être mise en place sur le site chatons.org avec certains choix comme : particulier, petite structure, grande structure. Choisir grande structure pourrait alors filtrer sur les structures ayant au moins un membre dont le travail est rémunéré (par exemple).
L’objectif politique poursuivi est de montrer que le modèle d’hébergement alternatif prôné par chatons.org s’adresse également à des organisations, y compris de grande taille, et de manière générale, est une alternative crédible aux GAFAMs.
Pour atteindre cet objectif, il est prévu d’établir des critères non techniques (eg. type et organisation du travail au sein de la structure, qualification comme emancip’asso, diplomes, contributions, ou accompagnements passés ayant réussi, mentoring, etc.).
L’enjeu principal est de définir ces critères en conservant l’ambiance AMAP de chatons.org qui plaît tant, c’est à dire les valeurs du collectif.
Mais encore une fois, ce n’est qu’une proposition isolée, et mon implication dans ce groupe de travail risque d’être malheureusement limitée par le temps que j’ai à disposition.
Bon courage pour la suite