Je lis avec retard certains messages… J’aime beaucoup ce qui est décrit pas Dachary, même si c’est complexe dans les grandes communautés.
C’est aussi plus simple à mettre en œuvre si la communauté se construit autour de certaines valeurs dans les échanges humains (code de conduite informel), qui est généralement transmis aux arrivantes. là le souci sur CHATONS, c’est que ça a grossit plus vite qu’il n’y avait de disponibilité pour accueillir. Une fois que c’est fait, on se retrouve avec des gens ayant des cultures très hétéroclites et il faut faire cohabiter tout ce monde : ce n’est clairement pas le plus simple.
Pour autant, dans la logique de la modération au delà de la rédaction d’un quelconque code, il me semble important d’identifier au sein de la communauté des gens ayant des compétences d’apaisement, et de leur donner ce qu’il faut pour qu’ils puissent agir. Que ce soit des outils de modération, de la légitimité, du soutien moral via un groupe dédié au soin… les possibilités sont nombreuses et plus on en réalise, mieux ça marche.
Le code de conduite est pour moi utile lorsque les modérateurs/animateurs ne sont pas assez nombreux, ne peuvent pas prendre un peu de temps avec « tout le monde », discuter des comportements problématiques tranquillement. Et pour les personnes qui refusent tout dialogue (ce qui est rare, quand même). À ce moment, le CoC permet de placer les limites de façon un peu brutale, en disant « là, on ne dépasse pas » et ça évite que ça parte trop en sucette dans la communauté. Mais, même si j’ai un tempérament assez brutal, je préfère vraiment quand il y a le temps de poser des discussions.
On a eu quelques expériences de ce genre l’an dernier avec Khaganat. Des trucs qui auraient pu être couvert par un code de conduite et donner lieu à un coup de bâton, mais nous avons préféré nous en servir pour susciter un débat au sein de la communauté, voir les ressentis des unes et des autres, comment on pouvait faire toutes ensemble pour que ça convienne à tout le monde (et pas juste au plus grand nombre). Le prérequis à chaque fois était « voici certains types de comportements qui posent souci, certains problèmes, et on va en parler ici MAIS il est important de ne pas pointer une personne du doigt nommément et de respecter les règles pour prendre la parole ». Les personnes à l’origine de ces comportements ont ainsi pu travailler avec les autres, sans passer par des mécanismes de défenses en se sentant agressées. Il y a eu aussi du travail en amont avec les partis les plus concernés, afin d’arriver le soir du débat en ayant évacué le gros des réactions émotionnelles. Il y avait aussi des mécanismes pour que les personnes timides puissent parler sans se mettre en avant face au groupe (personnes « de confiance » chargées de relayer, ça a été une très bonne idée, qui a aussi servi à celles qui craignaient de mal formuler leurs critiques). Après, dans le cadre de Khaganat, ce n’était pas non plus des problèmes très graves, et on était une vingtaine sur XMPP, ce qui reste gérable. Mais ça nous a permis de tester en condition certains de nos principes, entre autre sur la gestion des problèmes humains
Dans le cadre de Chatons, vu la taille, le CoC me semble de toute façon nécessaire en complément de l’animation de communauté, mais c’est long et pénible à écrire :s