Rendez-vous à Paris VIII le 14 octobre ! ("Pour un collectif léger")

L’idée à travers de cet appel c’est de trouver une issue en suivant un déroulé qui permettra d’arriver à des actions concrètes et de ne pas nous perdre en chemin.

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Oui j’ai mis l’appel en juin alors qu’il a été posté début juillet, mais il y a eu des propositions avant, en juin, alors c’est ok. (flemme de refaire le schéma en fait ^^)

L’objectif principal c’est de créer un dispositif pour que 1) les discussions puissent avoir lieu, 2) qu’une vue d’ensemble soit conservée tout le temps de ce projet et 3) des décisions soient prises, positives comme négatives.

Le plus important : vous pouvez prendre part au débat en allouant 1 (UNE) seule journée de votre temps !

Pour revenir en détail sur les étapes :

  • Appel → L’idée c’est de jauger combien de personnes sont intéressées par porter cette proposition
  • Programmation → Qu’un petit groupe de personne fasse émerger 4 grandes thématiques qui seront les bases de ce projet « CHATONS léger ». Ces principes seront communiqués à celles et ceux intéressés par ce projet « CHATONS léger » en août pour réflexion. Ça risque d’évoluer, mais pour l’instant, ça serait quelque chose comme :
    1. « Gouvernance et prise de décision » (Angie 2022 / Popi 2019 / Angie 2019 / Mégane 2018 / Pierre 2018),
    2. « Coordination, animation, médiation, modération, code de conduite » (MrFlos 2019),
    3. « Organiser le camps CHATONS 2024 »,
    4. « Assurer la continuité » (site web, mooc, entraide.chatons.org, nom de domaine, wiki, nextcloud, email de contact, comptes sur les RS, etc.)
      Chaque structure souhaitant participer à la réunion réfléchira alors à ces questions et préparera ses prises de parole en vue de…
  • La réunion → Un samedi d’octobre (~9h → 18h) dans un amphithéâtre d’une université parisienne (je croise les doigts pour en trouver un, je cherche déjà là) on se réunit pour trancher sur ces 4 points. (Le dispositif sera prévue pour qu’il ne soit pas possible d’ajourner la décision ou de dépasser le temps imparti. Faites moi confiance :supervillain:).
  • Vote → En l’absence de règles claires sur la prise de décision au sein du collectif, le vote se passera comme pour les autres votes de décision du collectif. (exemple 1, exemple 2). La proposition sera soumise au vote dans son entièreté sur le forum du 1er décembre 2023 au 31 décembre 2023. Elle sera acceptée si 50% des structures actuelles du collectif qui se sont exprimées sont pour. Elle prendra alors effet dès le 1er janvier 2024.
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Certes, mais ce n’est pas vraiment possible de nous empécher de discuter du fond de la proposition : le collectif CHATONS sans annuaire et sans l’aspect label ?

Autant je suis d’accord pour qu’on évite au maximum la bureaucratie (lidée de légereté) et je dois dire que je suis peut convaincu par l’adaptation des statuts du partie pirate… (désolé martin) Autant là, ta proposition me semble un changement trop radical.

Que l’annuaire ne fonctionne pas encore totalement, c’est une chose. Mais dire que parce que ça n’a pas bougé depuis 1 an, ça ne bougera jamais, à mon avis c’est faire un gros raccourcis.

Idem, la charte peut être revue (et « factorisée »), ça reste faisable.

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TL;DR : Dans cette séquence (juin 2023 - décembre 2023), il n’est pas question d’acter la suppression de l’annuaire/label/candidature, mais d’acter que ce n’est plus un élément central du collectif, de geler son fonctionnement, et de repousser à plus tard la décision de ce qu’on en fait. Personnellement, je pense que des mutations profondes dans comment on perçoit cet annuaire pourraient être bénéfique pour le collectif et la motivation des bénévoles.


Disons qu’on peut voir le sujet en 2 points :

  1. est-ce qu’on s’occupe de l’annuaire+label maintenant ou on considère que ça peut attendre ?
  2. quels futurs / suites / transformations on peut imaginer pour l’annuaire+label ?

Là où je verrouille le sujet, c’est sur le point 1 : cette proposition pose que l’annuaire + le label peuvent attendre et doivent être mis en sommeil, que le cœur du collectif doit d’abord alléger sa bureaucratie en effet, et se reconstituer autour de ce qui rassemble. C’est là aussi où il est particulièrement bon selon moi aujourd’hui : être capable d’explorer des rapports très différents à l’informatique (des approches en coopérative, des approches autour de communautés, d’autres dans le cadre familial + entourage, etc.). On produit un savoir pratique énorme, précieux, et il y aurait plein de choses à faire pour le valoriser.

Et en plus c’est déjà un énorme travail qui s’annonce là d’organisation, ça va être stressant et fatiguant pour moi et les gens qui géreront l’organisation, et ça va être des efforts sans relâche pour faire en sorte qu’on avance bien. Je veux pas m’ajouter la charge d’un truc polarisant et clivant qui va accaparer toute l’attention.

Maintenant sur le futur, si cette proposition passe, le collectif aura un outil de prise de décision (qui ne sera pas « Quentin est le dictateur » - celui là est exclu). Il sera toujours temps de prendre la décision qu’une activité que veut relancer le collectif, c’est les annuaires et les labels. En fait, idéalement, j’aimerais qu’on structure le collectif pour que la plupart des initiatives puissent même se faire sans prise de décision : Fabrice n’a pas besoin de décision pour faire son « Tour des CHATONS ». Est-ce qu’on pourrait pas sanctuariser un espace pour des initiatives ?

Ceci dit, on me souffle à l’oreille que c’est quand même une drôle d’idée un label qui est décerné par les déjà détenteurs du label, non ? Surtout que ces détenteurs ne se réévaluent même pas. Si vous voulez mon avis, le Tour CHATONS de Fabrice serait bien plus légitime à devenir le futur label que nos pratiques actuelles.

Pour l’annuaire aussi, ça serait bien qu’on s’interroge sérieusement : déjà faire le bilan de l’annuaire actuel. Combien de visites par mois ? Combien de pertes entre l’arrivée sur chatons.org et la sortie de ce dernier vers un service membre ? Que les membres du collectif CHATONS communiquent sur le nombre de personnes arrivant via l’annuaire et sur leur profil ? Qu’on sollicite de nouveau Angie, Anne Laure, Anne Sophie, et toutes les personnes qui font le liens avec les utilisateur-ices non expert-es dans une démarche d’écoute active. Qu’on se demande ce que l’annuaire apporte par rapport à PANA, emancipasso.org, les différents annuaires spécifiques aux apps que le grand public va plus spontanément consulter que chatons.org (eg. Mastodon) ? Se demander si notre énergie ne serait pas mieux investi à s’entraider pour intégrer nos services dans ces annuaires externes ? Contacter TeDomum pour comprendre aussi pourquoi ils se sont lancés dans un autre annuaire pour le grand public : https://heylo.info/ - De manière plus large, se demander à qui s’adresserait l’annuaire géré par le collectif - tout le monde ne marche pas - et une fois que c’est clair le « qui », le concevoir pour ce persona. Et ça impliquerait de la conception centrée utilisateur, voire une enquête préalable. On a pas forcément les compétences pour tout ça, mais on peut choisir de les acquérir, solliciter des gens qui les ont, ou simplement « sous-traiter », faire des « partenariats » avec des gens qui ont déjà ces annuaires.

Je tiens à souligner que cette histoire d’annuaire et de visibilité créer un sentiment lattant de concurrence au sein du collectif, ce qui freine les opportunités de coopération. Je pense aussi que l’annuaire amène à penser les sysadmin en sens inverse : je monte mon service technique, je le référence sur l’annuaire, et les gens vont arriver comme ça par magie. C’est bien pratique, j’ai pas besoin de me poser la question de quel besoin je veux remplir, mais ça nous ôte l’opportunité de nous poser les bonnes questions aussi, et d’aller à la rencontrer de nos utilisateur-ices.

En résumé : le sujet des annuaires + candidature est trop gros pour être traité avec le reste, cette proposition fait donc le choix de les passer au second plan, il sera toujours temps de remettre sur le devant de la scène en 2024 ces projets (avec le temps bénévole nécessaire en face), je ne porterai pas ces sujets, mais je porterai en tout cas ces interrogations sur nos pratiques, interrogations qui sont partagées par d’autres personnes que moi en privé (ou pas d’ailleurs) et qui agacent beaucoup, ce qui est aussi une raison pour laquelle les gens se désengagent du collectif.

Bien plus que l’explosion du collectif, notre vraie bête noire, c’est la démotivation, le désengagement, face à des tâches fastidieuses qui n’aboutissent pas (reminder combien de fois Frama a dit au dernier camps CHATONS qu’elle n’avait pas le temps d’attendre qu’il se passe quelque chose au sein du collectif, qu’il fallait qu’elle avance). Il y a un problème avec le système de candidature, d’annuaire, de label, il faut le reconnaître, il faudra discuter (plus tard) de comment le dépasser. Il y a 1000 et 1 façon d’y arriver, j’en suis certain.

Personnellement, je pense que le collectif serait plus efficace, plus pertinent, non pas comme une porte d’entrée à des services, mais comme une vitrine de comment on peut utiliser, détourner, construire autrement du numérique, en mettant en valeur les actions de ses membres.

En fait, je vois le collectif comme des gens qui pensent que le numérique, et à fortiori la technique, comme un sujet politique, un truc dont il faut discuter publiquement, et ne pas laisser dans les affaires privées. Bien sûr, la raison c’est que la technique n’est pas bonne, pas mauvaise, pas neutre, mais qu’elle porte les intentions qu’on y met. Alors rendons publique, communiquons largement, sur les intentions qu’on met dans nos outils techniques.

Et du coup d’illustrer ce principe à travers nos activités d’hébergement. On pourrait avoir une catégorie sur la décentralisation/déconcentration des infrastructures qui mettent en avant les travaux du Distrilabe de 12b, ceux de Résilien, ceux de Club1 sur leur e-bivouac, etc. Et puis on pourrait avoir une autre thématique, par exemple sur la famille, l’entourage, ce que ça apporte d’avoir quelqu’un avec qui on a déjà des liens très forts qui s’occupe de nos services numériques. Puis après on pourrait avoir une dimension sur l’écologie. Une autre sur les intéractions avec les institutions publiques (par exemple Hadoly a pas mal d’actions à ce sujet, Deuxfleurs a été invité par la mairie de Vénissieux à un évènement en septembre prochain, etc.). On pourrait avoir même une section propre à Yunohost qui explique comment des personnes ont pu s’autonomiser vis à vis de leurs services numériques grâce à Yunohost. En gros l’idée ce serait un mode success story / mettre en avant ce qu’on fait. Bref, on axerait le truc sur les valeurs et les finalités, et beaucoup moins sur l’outil / le moyen. Et j’ai l’intuition que ça serait beaucoup plus efficace.

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Pour ReflexLibre c’est une demande sur 3 (et en général pas des demandes à côté de la plaque). C’est plus difficile à évaluer pour ARN.

Bon, tout ce que tu dis me fais penser que ce qui serait intérressant c’est un atelier dessine moi le « chatons.org du futur » (ou un site propulsé par CHATONS pour ne pas fermer le sujet). Ca permetrait probablement de voir quels sont les idées et les rèves pour le collectif. Ou alors dessine moi ton rêve pour le CHATONS…

J’espère aussi que le camps CHATONS permetra de mieux nous comprendre.

Sur l’aspect fonctionnement post 2023, mon avis c’est que tant qu’on arrive à maintenir au moins une réunion mensuelle, le collectif pourra vivre. ET c’est sûr que si des choses actuellement vous démotivent dans chatons, il faut les mettre sur la table et dans les ODJ. Néanmoins, j’ai un peu peur que justement on se démotive en se concentrant sur l’aspect décisions et en repoussant les réalisations concrètes, n’est-ce pas exactement ce qu’il se passe d’ailleurs ?

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Pourquoi ne pas parler de l’annuaire maintenant ?

Pour compléter, et pour pas créer de crispations inutiles, je pense que dans le cadre de la thématique « assurer la continuité », il sera pertinent que les gens qui ont du flux via l’annuaire CHATONS se signalent, particulièrement celles et ceux qui en vivent, afin qu’on s’assure qu’on ne perde pas ce flux.

Je pense justement que mettre de côté l’annuaire+label permet d’ouvrir les imaginaires, mais encore une fois, je crains que ce soit dur de tout suivre en même temps ; d’avancer sur tout en même temps. Le temps est limité pour beaucoup. Je trouve que proposer une séquence janvier 2024 / août 2024 (qui se terminera par une prise de décision au camps CHATONS) pour discuter de « comment rendre visible l’activité des membres du collectif » serait appropriée.

De manière générale, je suis favorable à ce qu’on ne se disperse pas, qu’on rende lisible les objectifs. Après j’imagine que ça n’empêche pas de défricher le sujet. Par contre, si on veut avancer, il faudra un mécanisme de prise de décision carré, un code de conduite, et savoir comment on assure la continuité. Bref, les travaux qui sont envisagés pour fin 2023.

Ceci dit, on peut déjà identifier qui aurait envie de porter la séquence de début 2024. Et guess what, ça ressemblerait à l’idée de gouvernance tournante qui avait été proposée, mais non pas impulsée de manière abstraite, mais venant des besoins & reflexions internes et propres au collectif !

Une possible nouvelle organisation du collectif en « séquences », cet appel à refonder le collectif en étant une mise en œuvre pratique « beta ».

Pour revenir sur ces « séquences » portées par des personnes, je pense que ça peut être un « mode de gouvernance » pour le collectif. Ce ne serait pas un mode de gouvernance théorique, parce qu’il est en train de se mettre en pratique, là, tout de suite, actuellement même, et qu’il ne s’agirait alors plus qu’à en faire le bilan / le décrire pour notre réunion d’octobre. Et je pense que ça peut être motivant justement de se rassembler une journée d’octobre, pour prendre des décisions, pour avoir un sentiment partagé de s’approprier le collectif, de se rendre compte qu’on peut s’autodéterminer !

D’ailleurs @ljf, supposons que le collectif choisisse de prendre cette direction, serais-tu ok pour animer/coordonner une séquence « visibiliser le travail/les services des membres du collectif CHATONS » sur le premier semestre 2024, qui prendrait la suite sur l’annuaire+label, qui se terminerait par un temps fort au camps CHATONS 2024, qui validerait l’aboutissement de ces 6 mois de travail ? En prenant la coordination sur ce sujet, tu pourrais donner la coloration que tu souhaites justement aux discussions :slight_smile: Bien sûr, tu ne serais pas obligé d’être seul à porter ça, tu pourrais justement voir pour recruter une petite équipe au sein du collectif, intéressée pour porter ce projet et créer de l’émulation. (C’est d’ailleurs ce qui est en train de se passer pour cet appel à la refonte du collectif, si je suis le seul à papoter ici, des gens ont déjà témoigné de leur intérêt en privé).

Avoir ces séquences clairement identifiées permettrait de garder de la visibilité pour tout le monde : ces 6 mois le collectif réfléchit et avance sur X, ces 6 mois suivants sur Y. L’interlocuteur-ice privilégié-e est Alice, Bob, Carol ou autre… Si personne ne propose de séquence pour les 6 mois suivants, c’est l’occasion de s’interroger vers où on veut aller, ça peut être aussi OK de se dire qu’on se donne 6 mois de repos. Si plusieurs personnes proposent des séquences, alors c’est l’occasion de discuter ce qu’on veut prioriser. Il arrivera des fois où on ne se mettra pas d’accord, ce sera le bon moment d’utiliser le vote pour dépasser un conflit.

Aujourd’hui on est plus dans un mode « on propose une idée sur le forum pour prendre la température », elle rencontre un intérêt, tout le monde brainstorm dessus, à la fin on a un tel foisonnement d’idée que la marche pour passer à l’action semble insurmontable. (Cf ce thread ou l’auteur du fil dit « il va me falloir tout l’été pour lire vos références »). D’ailleurs, on est pas sûr à être légitime à impulser cette action (après tout je ne suis pas le plus expert en X, X étant n’importe quoi).

L’idée c’est de créer un dispositif favorable à l’action : si tu es prêt-e à faire quelque chose pour le collectif, tu es légitime. Voilà sur combien de temps tu t’engages (ie. tu t’engages par pour tout le temps, tu définis en avance que tu passeras pas plus de X temps sur le truc, etc.), voilà comment on fait. Aux autres, merci d’apporter vos pierres à l’édifice, mais je ne pourrai pas construire la cathédrale que vous me demandez avec toutes vos pierres. Dites-moi plutôt si la maison que je vous propose de construire vous convient, et rejoignez-moi si vous le pouvez, et si ma maison ne vous convient pas, et bien on aura rien construit, et c’est pas grave, mais juste on est au clair avec ça.

Dans ce mécanisme, le vote est secondaire : il sert comme je disais à dépasser un conflit qui ne trouve pas d’issue à travers la discussion, dont les discussions commencent à se transformer en joutes oratoires (qu’on confond parfois avec « un débat »). Le fait de ne pas déboucher sur une issue commune lors de discussion est normal : on pense que la discussion, le débat, servirait toujours à tendre « vers la vérité », là où en réalité doit se jouer un arbitrage entre des valeurs différentes. Et au sein du collectif, c’est un fait avéré, aujourd’hui tout le monde n’a pas les mêmes valeurs (et c’est OK, on peut arriver à coopérer quand même autour des choses qui nous rassemblent). Cette différence sur les valeurs, on peut le voir par exemple dans les définitions différentes de la démocratie qu’on a.

Typiquement, je situe le temps fort de cet appel à refonder le collectif sur la réunion d’octobre, parce que ce serait notre action commune, et non sur le vote. Vote qui est prévu, car je sais qu’il y aura très probablement un peu de conflit autour de cette dernière, et que du coup le vote sera, un mécanisme comme un autre, pour avancer.

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Hello. Puisqu’on pointe beaucoup les faiblesses de l’annuaire (et il y en a), je souhaite aussi dire qu’il est malgré tout fonctionnel. Pour le Cloud Girofle, c’est la principale porte d’entrée de nouveaux membres, et au doigt mouillé c’est une centaine de collectifs/assos qui nous ont rejoint sur les trois dernières années par ce biais.

Du coup, on est très pour un collectif où la question des outils n’est pas forcément centrale, et où l’annuaire non plus, mais on peut également lui reconnaître qu’il s’est doté d’outils (tous perfectibles), dont certains ont toujours leur raison d’être :).

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Si l’on concentre nos efforts sur l’annuaire lors d’un atelier, je pense qu’il va rester des notes d’atelier, une discussion interminable sur le forum, et pas de décision. Puis Angie va partir, et on remarquera cruellement tout le boulot qu’elle abattait.

La proposition de Quentin, c’est de statuer collectivement sur notre gouvernance d’ici au 1er janvier. En laissant les pommes de discorde identifiées de côté (on dit pas qu’on s’en fout, de l’annuaire, on dit que c’est une usine à « débats » et qu’on a plus urgent à faire). C’est bêtement nécessaire, puisqu’une personne de bonne intention s’occupe actuellement de faire tourner toute la machine : ça sera bientôt notre boulot, et il va bien falloir adapter la machine à notre capacité d’action (et non l’inverse¹).

Je ne doute pas qu’on arrivera à une organisation qui laisse la plus grande place aux initiatives—un paquet d’entre vous étant très informé en systèmes d’auto-gestion et d’organisation collective.

Il est vrai que chez Deuxfleurs c’est pas notre priorité, l’annuaire. On a un maigre catalogue de services, on n’accueille pas de façon très homogène, et on s’en contente. On est plus intéressé⋅es par la compréhension, l’adaptation, et la création de nouveaux modes de communication et d’organisation (notamment numériques)—qu’on souhaite vertueux d’un point de vue politique, écologique et social. Alors on compte sur vous pour l’annuaire et la visibilisation des services proposés par les membres !

¹ : Ivan Illich has entered the chat.

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@ljf et @Maxime, je reconnais volontiers mon erreur en ayant voulu écarter l’annuaire trop vite. Comme le décrit ADRN, nous n’avons pas la même expérience que vous (les gens viennent surtout via Mastodon et les confs). Je pense qu’on vient aussi d’apprendre que l’annuaire ne marche pas pareil en fonction des membres (et en effet, on y accorde pas tous-tes la même importance).

Ceci étant dit, est-ce que ça vous semblerait acceptable d’intégrer à la thématique « Assurer la continuité » le fait que le semestre suivant janvier 2024/juillet 2024 sera dédié à discuter de l’annuaire (qui va mener les réflexions, comment) ?

Si ça vous convient, c’est parfait, on peut avancer :slight_smile:

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logo paris 8 vincennes avec slogan "fac ouverte à toutes et tous"

Le samedi 14 octobre de 9h à 18h, le département Programmation et Informatique Fondamentale via Pablo Rauzy (merci à lui encore !) de l’université Paris VIII - Vincennes - Saint Denis nous accueillera dans l’amphithéâtre MR002 (bâtiment Maison de la Recherche) pour que nous puissions tenir en présence notre réunion dans d’excellentes conditions !

Réservez la date sur votre calendrier dès maintenant !
Si vous pensez venir, envoyez un mail à avenir-chatons@deuxfleurs.fr !

Le planning exact sera publié prochainement. Voici le planning temporaire :

Matin :

  • « Objet du collectif, gouvernance et prise de décision »
  • « Coordination, animation, médiation, modération, code de conduite »

Après midi :

  • « Assurer la continuité »
  • « Organiser le camps CHATONS 2024 »

Mais c’est à Vincennes ou à Saint Denis ? C’est à Saint Denis mais dans l’esprit de Vincennes ! J’aime les symboles, et c’est chargé de symbole cette fac. Déjà à travers les gens qui y ont enseigné ou tenu des conférences :

  • Michel Foucault (voir la présentation de Quota Atypique « Michel Foucault à l’ère Snowden »
  • Gilles Deleuze (voir Post-scriptum sur les sociétés de contrôle qui avait si bien anticipé les questions de surveillance dans le numérique aujourd’hui).
  • Jacques Rancière (que j’ai cité plus haut)
  • Noam Chomsky (intellectuel américain, linguiste, dont les travaux sont utilisés dans le domaine de la compilation en informatique - cf linguistique générative).

Mais aussi à travers l’approche : c’était une fac ouverte à toutes et tous, sans baccalauréat, et y compris aux travailleurs salariés, qui ont représenté jusqu’à 70% des effectifs. Tout le monde était légitime à venir y étudier, et je trouve que ça fait un beau parallèle avec CHATONS, et l’idée que tout le monde soit légitime à s’intéresser au numérique et ses enjeux !

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Hihi le seul week-end où j’avais un truc :sweat_smile:
Je serai sans doute à Montreuil, je vais voir si je peux m’organiser…

Merci @quentin !
Dans le planning, je ne comprends pas ce que signifient les personnes entre () avec des dates, qu’est-ce donc ?

J’ai supprimé le texte entre parenthèses, c’était toutes les références que j’ai trouvé où ce sujet a été abordé dans le forum ou sur la mailing list. C’était dans mes notes internes, pour valider que le cadrage des thématiques faisait sens avec ce qui avait animé le collectif sur les 6 dernières années.

Par exemple, une petite croquette de 2019 (il y a 4 ans déjà donc) : [chatons] [important] Réveiller les CHATONS pour mieux les autonomiser ?

En impulsant ce collectif, j’imaginais (un peu naïvement je l’avoue), que l’engagement de chacun⋅e de ses membres dans le collectif lui permettrait (au collectif en tant que structure « fluide ») de développer son périmètre d’actions, à l’intérieur (gestion du collectif, animation, documentation technique, gouvernance, etc), comme à l’extérieur (communication, flyers/stickers, site web, etc).

Mais le constat, sans être noir (loin de là) est quand même assez peu brillant : de nombreuses décisions (ou propositions de décisions) ont été mise à plat lors de la rencontre CHATONS lors des RMLL 2018, mais depuis… aucune action concrète n’a réellement été entreprise pour rendre tangibles ces propositions.

Ça n’est pas du tout la fin du monde, et celles et ceux qui suivent cette liste depuis longtemps savent que j’ai toujours poussé pour un collectif auto-géré (et non géré par Framasoft). Mais force est de constater que Framasoft porte encore de nombreuses actions (parfois en collaboration), rendant l’autonomie de CHATONS relativement virtuelle.

Bref, l’idée c’est aussi de regarder dans le rétroviseur pour préparer ce temps ensemble le 14 octobre. J’ai pris connaissance ce matin qu’un atelier sur le sujet (une histoire collective pour CHATONS) était prévu au camps CHATONS de cette année. Quand les grands esprits se rencontrent…

Je profite que le sujet de « l’objet du collectif » soit lancé par @remi-filament ici : https://forum.chatons.org/t/amendement-de-la-charte-pour-lallegement-de-la-clause-root-et-de-la-clause-100-libre/4933/78

Pour vous en donner mon analyse.

Des CHATONS ANTI-GAFAM

Bien que l’idée d’un collectif d’hébergeur était dans l’aire du temps dans les bars à Lyon en 2015 et peut-être avant (je laisse le soin aux personnes qui étaient là de préciser), l’impulsion officielle à été lancée par Framasoft vers 2016. Framasoft fonctionne beaucoup par campagne ; fin 2015 Frama était dans sa campagne « Dégooglisons Internet », qui positionnait un discours « Anti-GAFAM ».

D’ailleurs, le premier message de la ML CHATONS par @pyg :

Framasoft, dans la continuité de son projet « Dégooglisons Internet » https://degooglisons-internet.org souhaite impulser un Collectif d’Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires (CHATONS)

Un « chaton », c’est donc une structure qui souhaite proposer au public des services en ligne alternatifs à ceux de Google, Apple, Amazon, Facebook, Microsoft & co.
Ça peut être du pad, du mail, de la visio, du stockage, du blog, un réseau social, etc., on s’en fout. L’important, c’est que ces services se différencient de ceux de GAFAM & co par le fait qu’ils soient libres, et respectueux de la vie privée des utilisateurs.

On retrouve cet axe « Anti-GAFAM » dans le MOOC CHATONS #1, qui a une section entière très documentée nommée « Les GAFAM c’est quoi ? Et en quoi c’est un problème ? ».

Depuis, Frama a pas mal évolué sur le sens de son action, Pyg l’a mentionné à de multiples reprises lors des candidatures, dans le forum. Frama a même des sections spéciales sur sa page d’accueil pour le rappeler « C’est pas un peu politique ? » et « Idées reçues : mise au point ». On voit aussi à travers les thèmes de leurs campagnes (Contributopia, puis leur feuille de route : Collectivisons Internet / Convivialisons Internet) que les thématiques ont changé. Je parlais du MOOC CHATONS réalisé par Framasoft, et il y a une section destinée aussi aux solutions, on y voit en plus du libre les points suivants : Se réapproprier Internet, Littératie numérique : le rôle de l’éducation populaire, Une nécessaire re-décentralisation. On y voit le développement de la proposition de Frama face au GAFAM (non plus seulement « contre », mais aussi « pour » une certaine vision du monde).

Aujourd’hui, Framasoft met en avant 3 piliers sur son site web : « L’émancipation numérique », « L’éducation populaire », et « L’archipélisation ». Le libre n’est plus une fin, mais un moyen vers ces 3 objectifs. Concernant CHATONS, les positions ressemblent plus à celles de 2015. Du point de vue de Framasoft, je pense que leur navire à quitté le port depuis longtemps et que nous on le regarde partir en se demandant ce qu’il se passe…

Des CHATONS qui explorent les numériques possibles

Bien que je comprenne de plus en plus que la ligne officielle de CHATONS c’est le 100% libre, en réalité il se passe beaucoup d’autres choses, qui mériteraient selon moi d’être visibilisés.

Tous les sujets sur l’auto-hébergement, comme moyen de s’approprier la technologie. Tous les sujet sur l’autonomie électrique, pour comprendre notre dépendance à l’électricité. Tous les CHATONS qui explorent des moyen de payer le travail dans des modèles économiques non capitalistes (coopératives, associations). Tous les CHATONS qui s’impliquent localement, en faisant vivre un lieu, en coopérant avec les collectivités locales. Tous les CHATONS qui permettent à des communautés en ligne d’exister, et de se gérer par elle-même. Et je pourrai continuer longtemps. J’avais fait une tentative en ce sens dans le forum pour Lyon :

Je pense que le dénominateur commun, c’est l’idée que le numérique, dans le fait de fournir des services numériques même, et bien les choix techniques participent à forger notre société telle qu’elle est. En rendant transparent, intelligible, participatif ces choix, en créant des structures qui permettent de prendre d’autres chemins, on peut explorer et imaginer un monde différent. Je pourrais résumer en « Le numérique, c’est l’affaire de tous·tes ».

Et je pense que le collectif fonctionne carrément bien quand il permet à cette diversité de chemin de s’exprimer, mais qu’il devient particulièrement dysfonctionnel quand il s’agit d’imposer ces mêmes chemins.

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Un « collectif léger » serait alors un collectif qui ne verrait plus les GAFAM et autres géants de l’Internet comme des organisations contraires au dogme que le collectif CHATONS ou Framasoft (puisque tu les cites) s’étaient fixés ?

Ce n’est plus un pavé dans la mare que tu jettes mais plutôt un retournement de veste, non ? En tous cas, je l’ai pris en pleine poire tel quel !

Certes, le monde a changé, il est plus moderne « technologiquement parlant » mais, ôte-moi d’un doute, le modèle des GAFAM : il sert à quoi ? À faire en sorte que la Jeunesse puisse s’épanouir et fonder ses propres opinions sur le devenir de la société ?

Pour avoir bien suivi les mouvements anti-GAFAM, c’est plus le modèle qui est combattu ici et, ensuite, les acteurs qui font partie de ce modèle, les fameuses cinq lettres du mot GAFAM et tout le monde sait aujourd’hui qu’ils ne sont plus cinq…

Les mouvements dont tu parles ici n’existaient-il pas avant l’arrivée des GAFAM ? Crois-tu vraiment qu’il a fallu attendre l’arrivée des GAFAM pour faire émerger des initiatives sociétales, éthiques et transparentes ?

Lutter contre les GAFAM serait donc un combat d’arrière garde et que si le collectif CHATONS lâchait du lest il s’en porterait mieux ?

L’objectif du collectif était que, tous ensemble, vous fassiez émerger des petites productions locales de services numériques et que vous vous entraidiez à trouver des alternatives numériques éthiques et libres à destination des humains qui en avaient besoin… Sous-entendu, s’il n’y a pas encore d’alternatives alors on ne produit pas, référence aux CHATONS qui cherchent à envoyer des milliers de mails par jour et qui n’y arrivent pas sans passer par les GAFAM.

Une AMAP en Ardèche qui croulerait sous la demande d’Ananas et qui, au final, les ferait importer du bout du monde pour répondre à la demande : ce serait cela « lâcher du lest » pour le collectif ?

Aujourd’hui, le collectif pointe du doigt ceux qui n’ont pas réussi, pointe aussi du doigt ceux qui veulent trop bien réussir et déciderait de couper la poire en deux en se détournant du dogme initial et en évitant ainsi de demander à ceux qui ont mieux réussi d’aider ceux qui n’y sont pas encore arrivés ? N’y a t’il pas des problèmes d’ego ici ?

Ce n’est pas très « collectif » tout ça…

Je ne dis pas qu’il ne faut pas s’opposer aux GAFAMs, je dis juste que c’est une proposition « contre » : en gros ça pose une critique, un problème, mais ça ne donne pas la solution, ça dit juste « voilà pourquoi le monde est dysfonctionnel ».

La solution au problème des GAFAM, c’est le cœur du sujet, on est pas d’accord dessus. Certains pensent qu’elle est dans le libre, d’autres dans l’archipélisation, l’éducation populaire, la médiation numérique, la sobriété numérique, les systèmes coopératifs et autogérés, par des implantations locales, à plus petits échelles, par l’apprentissage, dans les mouvements low-tech, etc. En général, on pense plutôt un mix de tout ça, dans des intensités différentes, avec des accents mis plus sur un point qu’un autre. Tout ça, ce sont des propositions « pour », qui disent « voilà comment le monde pourrait exister ».

À mes yeux, les propositions « contre » sont les plus efficaces pour rassembler, mais les propositions « pour » sont les plus efficaces pour agir.

Moi je dis qu’une seule chose, c’est que la force des CHATONS, elle est dans cette diversité de solutions « pour » et que je veux qu’on créé un cadre dans laquelle elle peut s’épanouir. Dans ce cadre, je ne vois aucun problème pour qu’il y ait une place pour un label « Logiciel Libre » (selon la FSF), qui soit aussi strict que nécessaire/voulu, tant qu’on laisse aux autres l’espace pour explorer les autres sujets.

Si vous me dites « non, c’est pas possible, la seule solution contre les GAFAM, c’est les 4 libertés du libre, c’est la condition sine qua non pour participer au collectif, on ne veut parler à personne d’autre » et bien je n’ai plus rien à faire ici, et on se quitte sans regret. Mettez quand même à jour le site web, histoire que d’autres personnes ne se trompent pas de chemin, c’est tout…

PS : L’AMAP doit aussi faire des compromis : les matières première pour son matériel n’a pas été produit localement et selon ses principes, probablement qu’elle a recourt à des voitures et des tracteurs qui consomment de l’essence, si elle utilise des animaux comment gère t’elle ce rapport à l’exploitation animal ? Chaque AMAP se pose ses limites et gère ses compromis. Aujourd’hui dans le collectif CHATONS, les limites c’est forcément le logiciel libre, et le reste de la charte peut être ignoré sans aucun soucis (comme les permanences), ie. le compromis c’est tout le reste. À noter que justement un membre de Deuxfleurs souhaite faire prochainement une proposition pour transformer le système de candidature/label du collectif en un diagnostique sur le modèle du FADEAR / Agriculture Paysanne. Il devrait publier un billet prochainement sur le forum à ce sujet.

(J’ai pas lu la suite.)

Ya méprise. GAFAM et leur monde sont un adversaire de taille avec la vision du monde qui est partagée ici. Personne ne compte revenir là-dessus. Quentin parle de la sémantique, de l’objet de CHATONS. On ne peut pas se définir seulement comme « contre », car ce n’est pas constructif, c’est juste défensif. Framasoft a apparemment compris sa leçon depuis Dégooglisons, puisqu’iels formulent uniquement des propositions constructives aujourd’hui.

Autre exemple, « les luttes pour le maintien du pouvoir d’achat » : nul. On devrait se battre pour une rémunération de la production au bénéfice principal du travail et non du capital comme c’est le cas aujourd’hui. (Bernard Friot) « Le pouvoir d’achat » c’est myope, et « le maintien », c’est déjà s’avouer vaincu⋅es.

Pour être honnête je suis un peu emmerdé avec le A de Alternatifs dans CHATONS. Alternatifs à quoi ? À l’hégémonie. Super, mais c’est défensif. On peut pas se projeter un peu plus loin ? Déclamer, sans pointer des doigts (ne donnons pas tant d’importance à nos imbéciles adversaires), qu’on a une proposition super pour la société, où l’informatique en réseau est un outil d’émancipation et non écocide d’aliénation et de paupérisation des masses. Tu vois que je trahis pas nos idéaux en retournant la sémantique, je renforce juste notre proposition en la rendant désirable, et non seulement défensive d’un animal blessé qui montre les dents sans savoir où fuir. On sait où on veut aller : un numérique émancipateur au service de l’organisation des peuples, des luttes et des initiatives. On souhaite emmener la part politiquement consciente de la société civile avec nous.

Pourquoi nous définir uniquement par rapport à/contre une vision du monde en carton ? La nôtre elle déboîte. Pas besoin de nommer les losers dans notre objet.

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Je ne suis qu’un observateur ici… Je vous donne mon point de vue et c’est tout !

Pour moi, la « sémantique » n’a jamais fait avancer le monde, ce sont les faits et les actes qui font avancer le monde !

Et, il n’y a aucune mauvaise intention ou mauvais esprit dans ce que j’écris (j’ai passé l’âge…), j’essaie juste d’alimenter le débat afin de l’enrichir.

Bonne soirée.

Fabrice, je suis d’accord avec toi sur l’entraide et que les actes font avancer le monde. Tellement d’accord que c’est pour ça que Deuxfleurs est venu partager ses travaux Garage sur CHATONS, qu’on coopère sur le sujet - je considère que l’aide vient souvent dans les 2 sens - avec de nombreux CHATONS, bien souvent en dehors du forum. Quant aux actes, j’en ai cité également plus haut (les « Quoi de neuf à Lyon ») et ce projet de réunion pour aboutir sur les sujets de gouvernance + code de conduite + camps 2024 + continuité ressemble quand même à un acte bien ambitieux puisque le collectif n’a jamais abouti là dessus depuis 2016. Bref, je crois qu’on fait des choses…

Je continue mon monologue du coup…

À propos de la gouvernance (partagée)

Avant de parler de gouvernance, je veux parler de politique (une explication en vidéo). De ce que je comprends, on retient 3 définitions, de la plus large à la plus restrictive : Politikos, l’organisation de la cité, comment on vit et on veut vivre ensemble ; Politeia qui fait référence à la constitution, aux théories politiques, et enfin Politikè qui réfère à la pratique du pouvoir, comme les élections, comme dans « elle fait de la politique ».

Suite aux désillusions du XXè siècle, la notion de politique, et les projets de « progrès humain » et de « monde meilleur » est un peu tombé en désuétude. D’où l’émergence du terme de « gouvenance ». On peut parler de la « gouvernance de l’UE », aussi de la « gouvernance d’Internet ». De ce que je comprends, c’est un terme qui a émergé pour penser une Politeia plus horizontale, plus participative, moins violente, dans des objectifs plus de co-opération, de co-ordination, de co-production, etc. Elle comporte aussi une dimension beaucoup plus gestionnaire, « comment faire tourner la machine », « business as usual », moi ça me fait penser à la Realpolitik. Pour poser cette définition/critique de la gouvernance, je me base sur une note de lecture du livre Critique de la gouvernance, livre que je n’ai pas lu.

Concernant la gouvernance partagée, l’article Wikipedia me semble intéressant. Classé dans « management », il décompose le terme comme suit :

Le terme « gouvernance » renvoie à l’exercice du pouvoir, le terme « partagé » renvoie au fait de le répartir parmi plusieurs protagonistes (souvent qualifiés de parties prenantes)."

C’est rigolo de voir ce glissement sémantique : la gouvernance qui était vu comme une forme de politique moins autoritaire, plus coopérative, moins violente, est de nouveau vu comme l’exercice du pouvoir vertical et hiérarchique ici, d’où le fait de devoir lui accoler le mot « partagé ». Pour moi, la différence se situe aussi beaucoup dans l’échelle (beaucoup plus petite) et la cible (d’abord des organismes privées : des assos, des coopératives, l’ESS, etc.). Voilà comment l’Université du Nous présente le concept en vidéo : Le Mooc « Gouvernance partagée » commence !

La gouvernance partagée semble recouper des modes d’exercice du pouvoir comme la sociocratie ou l’holacratie, des réflexions issues de l’entreprise libérée, des modes de décision comme la prise de décision par consentement, des méthodes d’élection comme l’élection sans candidat, et de manière générale, tout un tas de réflexion bienvenue sur comment rendre notre fonctionnement en tant que groupe plus agréable, plus fluide, etc. comme par exemple la météo des émotions.

Tout cet ensemble de savoir peut être mis en mouvement pour faire fonctionner des groupes de gens, que ce soit un tiers-lieux comme La Bascuale Argoat ou un parti politique, comme le parti Pirate (j’y reviens plus tard).

On peut aussi trouver des critiques - qui n’invalident pas du tout les apports et points positifs de ces méthodes ceci dit - dans le monde de la recherche, par exemple celle-ci sur l’Holacratie : Les apports contrastés de l’holacratie à la démocratie délibérative en entreprise. Une étude ethnographique dans une PME de l’Yonne.

Les expert-es au sein du collectif

Du coup moi mon truc c’est plutôt la politique, les idées, et pas trop l’exercice du pouvoir, la gestion, il faut le reconnaître. MAIS MAIS, on a les meilleures personnes de France sur les points précédents ! Et je balance !

@ColibrisOutilsLibres est une émanation du Mouvement Colibris. Et on retrouve le logo de Colibris sur les vidéos de L’Université du Nous, qui est la structure (?) qui a revendiqué la première le sujet de la gouvernance partagée vers 2011 (according to Wikipedia).

@Nebulae dont plusieurs de ses membres se sont formés à la gouvernance partagée, et maintenant, font de l’accompagnement à ce sujet.

@IndieHosters (et probablement d’autres personnes ici et à Lyon) qui ont des liens avec La Myne, un Tiers-Lieux perché à Villeurbane qui je crois à pas mal réfléchi à tout ça, au point que leur mode de gestion s’appelle maintenant Cthulhu (svp svp pas de Cthulhu). Un tentacule de Ctulhu.

@martin.cronel à travers sa pratique au sein du parti pirate.

@furax37 et ses méthodes d’animation de réunion (qui sont la partie la plus fine-grained de la gouvernance partagée souvent). Son site et son site ressource. Laurent a animé un temps lors de la formation EmancipAsso de janvier 2023 organisée par Anne-Laure et Angie.

Vous - probablement que je vous ai oublié, et j’en suis désolé, je ne connais pas encore assez bien tout le monde ^^

Regard sur la proposition de Martin

Martin (et celles et ceux qui ont participé aussi, Florie et d’autres sans aucun doute), je pense que ta proposition faisait vraiment sens, et pourtant elle ne me faisait pas vibrer. Merci encore pour ton travail, ton temps, ton sérieux - on retrouve vraiment les apports de la gouvernance partagée. Par la suite, je propose mon regard de pourquoi ça n’a pas marché - ce n’est que mon avis. Si vous pensez qu’il est super nul, donnez le votre plutôt que de critiquer le miens !

Pour rappel, je vous mets une slide où vous pourrez reconnaitre les cercles de la sociocratie/holacratie (désolé je sais pas faire la différence) :

un schéma qui décrit une gouvernance possible de CHATONS, avec une AG, des cercles, etc.

Normative/Descriptive - À mon sens, une première raison de l’échec, c’est que c’était une approche « normative » et non une approche « descriptive » : aujourd’hui ce n’est pas du tout comment le collectif fonctionne et il faudrait donc « projeter » des gens dans ces rôles. En fait c’est une approche très théorique, et il fallait croiser les doigts pour que ça réponde aux problèmes et que ça soit utile aux gens pour agir, et que ça allait séduire les gens en se disant « ah ça y est, je me retrouve dedans, ça va me permettre d’agir, de faire des choses dans le collectif que je n’aurai pas pu faire avant ». Voilà, ça n’invalide rien du tout jusqu’ici, mais faut reconnaître que c’était un pari.

Trop gestionnaire - Et un des premiers points qui m’a refroidi, c’est qu’à l’échelle de ce qu’on fait au niveau collectif, ça m’a l’air d’être un bulldozer. Sans vouloir diminuer le travail d’Angie, et en ayant participé à la dernière réunion du GT asso, aujourd’hui il y a les taches suivantes de bien identifiées : organiser les candidatures, organiser le camps CHATONS, organiser la réunion mensuelle, la communication externe, les services en ligne, modérer le forum, et 2/3 autres bricoles. Dans une approche gestionnaire uniquement, l’objectif est de trouver un moyen de perpétuer ces tâches avec le moins d’effort possible. Pas sûr qu’on ait besoin d’autant de processus donc.

Transmission des savoirs - Un deuxième point, c’est que ce graphique mobilise beaucoup, beaucoup d’outils (pertinents) de la gouvernance partagée. Mais trop, même moi je maîtrise pas tout, j’ai du pas mal lire sur la gouvernance partagée pour écrire ce billet. Je pense qu’un outil doit être introduit seulement après que le savoir ait été transmis aux intéressé-es. Et le corollaire, c’est que le temps des intéressé-es est précieux, et qu’on doit vraiment choisir nos combats.

Temporalités - De plus, l’organisation proposée semblait requérir beaucoup de temps, et un investissement continu. C’est compliqué quand on a un boulot / les clients à gérer en journée, qu’on pense à notre action bénévole / la « mission » de notre CHATON le soir, et qu’en plus on doit, en bonus, devoir bosser sur le collectif.

Conflits latents - Enfin, à mes yeux, un frein majeur à l’engagement dans le collectif - mais je dirais même plus simplement, à partager ce qu’on fait au sein du collectif plutôt que de passer en direct entre nous - ce sont les conflits et les frictions qui sont là, qu’on essaie d’éviter au maximum. C’est pour ça que je mets les pieds dans le plat personnellement, même si actuellement c’est pas le meilleur moment de ma vie, j’ai des espoirs de lendemains qui chantent ^^. Et du coup, ben c’est bête parce que ça n’a rien à voir avec la proposition, mais je pense que ça influe sur sa réception.

Les leçons que j’en tire, et le sens que je mets à « léger »

Une approche descriptive - L’idée c’est de mener un projet sur 6 mois, qui serait porté par Adrien et moi, projet bien défini : « gouvernance + code de conduite + continuité + camps chatons 2024 ». Qu’une relève soit prise sur les 6 mois suivants : « visibiliser les membres du collectif : que fait-on des candidatures+annuaire ». Si personne ne prend la relève, et ben ça laissera de la place pour d’autres projets au sein du collectif (et oui j’ai des idées de chose qu’on peut faire ensemble, elles sont déjà là, mais en marge du collectif ajd). On met ça en oeuvre, on se prouve qu’on peut le faire, et dans un an on dit « qu’on pratique la gouvernance tournante » (cette idée n’est pas neuve, vous en retrouverez des traces dès 2019 dans l’historique du forum). On décrit ce qu’on a réussi à mettre en place.

Place à l’action ! - La gestion du collectif ne doit être là que pour supporter l’action. Aujourd’hui il y a des choses qui marchent (par exemple la répartition des services entre différents CHATONS fonctionne - pour rappel : Le forum par Indie Hosters, le Nextcloud par le Cloud de Girofle, le site web par Framasoft, les stats par Cpm ; et si un membre ne veut plus contribuer, on trouvera quelqu’un d’autre). Je sais que ça parait creux comme ça mais : on pourrait réserver un amphi - vous voyez c’est pas si compliqué - pour proposer une journée de réflexion sur l’hébergement / les services numériques avec des invités / table ronde. On pourrait commencer aussi par d’avantager recenser ce qu’on fait chacun de nos collectifs : les évènements organisés, les interventions réalisées, les success stories avec des gens, etc. Ça pourrait créer de l’émulation. L’important pour moi, c’est qu’un maximum de choses puissent être faites spontanément par les membres du collectif, en autonomie, et que ce soit quelque chose de valorisé, encouragé, pas juste une vague possibilité théorique.

Transmission des savoirs - Je pense que la gouvernance partagée peut nous apporter beaucoup de chose, mais il faut identifier un petit élément, le mettre à l’expérimentation, et l’intégrer seulement si il a marché. De manière générale, force est de constater que tout le monde (moi le premier) ne lit pas tous les comptes-rendus de réunion, tout le forum, etc. À mon sens, l’idée c’est de penser un travail de synthèse régulièrement, dans des lieux/temporalités différentes. Par exemple, à chaque camps CHATONS, faire un résumé, une synthèse de l’année passée. Par exemple, un terme un peu pompeux de la politique que j’aime bien, c’est le discours sur l’état de l’union. Je cite/reformule :

[On] fait le bilan de l’action […] tout en présentant les grandes lignes des futures propositions

J’adorerais un « État de l’Union pour les CHATONS », et ça me ferait bien marrer d’en faire un au camps CHATONS 2024.

Temporalité - Je pense qu’il faut penser un fonctionnement « fractionné », avec des « temps forts ». Le collectif, c’est pas là où « on habite », on fait du continu dans notre CHATON, mais le collectif c’est plus un endroit « pour se réunir ». Et nos CHATON sont pas assez gros pour dédié un-e bénévole (ou employé) pour représenter à l’année notre CHATON. On se retrouve donc au four et au moulin. Mais si on créer des temps forts (la journée du 14 octobre cette fois-ci qui pourrait se transformer en session d’un jour l’hiver, le camps CHATONS de l’été), là je pense qu’on tient quelque chose.

Conflits latents - Sur ce point, cf les autres fils du forum.

Un exemple de proposition « légère » donc

Elle est forcément radicale pour vous forcer à réagir, mais moi je serais très heureux d’un collectif qui fonctionne en séquence de 6 mois, avec à chaque fois un projet clairement défini (là on serait disons pour simplifier « établir la gouvernance », après « visibiliser les membres », et après on verra), des gens qui le portent, en mode gouvernance tournante.

Le fait d’établir un projet, sur 6 mois, porté par un groupe qui se sent bien ensemble, qui fonctionne bien, sur lequel il faut réfléchir en amont, j’ai le sentiment que ça permet de créer de l’émulation, de la réflexion, c’est aussi obliger à réfléchir de manière stratégique, à se projeter, ça permet aussi de rassurer : c’est que 6 mois, on peut passer à autre chose après. Pendant un temps il était question d’aller chercher des sous pour les CHATONS, si c’est une vraie réflexion, ben c’est carrément une séquence de 6 mois qui va nous occuper là, voire plus, et ben go ! C’est aussi là qu’on met la gouvernance, en temps qu’outil de gestion de côté, et qu’on effleure le politique, en se demandant dans quel monde on veut vivre, à quoi on veut que le collectif ressemble (ie. stratégie = se projeter dans l’avenir = quel avenir on veut = politique).

Ces séquences de 6 mois se termineraient par un temps fort, où tout le monde serait convié, et ce serait « l’investissement minimal attendu », temps fort en physique dans la mesure du possible, incarné aujourd’hui par le camps CHATONS et une potentielle session d’hiver sur le format de la réunion du 14 octobre.

Ça voudrait dire la fin des réunions mensuelles : les réunions seraient organisées au besoin, et en fonction du mode de travail préféré, des gens qui portent la séquence des 6 mois. Le compte-rendu, la transmission des informations, le fait de rendre compte, etc. se ferait toujours à la fin de ces 6 mois. Et on peut se répéter un peu : à chaque fois on peut revenir sur l’an passé, comme si ça vous avez raté une étape, vous êtes pas perdu-e.

D’un point de vue bénévole, ça veut dire qu’on ne demande plus que la présence régulière d’un-e représentant-e de chaque collectif tous les 6 mois / 1 an. On fait retomber la pression aussi du coup, ça nous permet aussi d’investir de l’énergie, du temps, pour rendre ces moments conviviaux, chaleureux, et que les gens qui ont pris le temps pour le collectif, et bien que ces gens repartent en ayant passé un bon moment, en ayant mangé de bon petits plats, en ayant discuté avec les ami-es, etc. etc.

Les prises de décision ne se feraient que lors des temps forts, par vote à la majorité des présent-es, à main levée. Aucun logiciel ne serait utilisé dans le processus, on éliminerait les modes de vote plus justes (comme le jugement majoritaire) car trop compliqué à mettre en place. Aucune plateforme de décision (Decidim & co) ne serait mise en place. L’idée derrière ça c’est que le vote ne doit pas être la finalité d’une action, le centre de notre attention, mais un moyen parmi d’autre de dépasser un conflit avéré ou potentiel. Les plateformes de discussion en continue réinscriraient dans le continu les échanges, ce qui exclurait trop de monde. Les échanges et propositions doivent se construire d’abord entre personnes aux affinités communes, et ensuite doivent être présentées et soumises au collectif pendant un temps fort, où beaucoup de monde est rassemblé. Pour continuer cette réflexion, je vous propose ma petite note sur la tyrannie de l’absence de structure de Jo Freeman (scrollez un peu dans la page).

En conclusion

L’approche est « légère » parce qu’elle :

  • n’a pas besoin de beaucoup de mécanisme de gestion
  • ne nécessite pas d’acquérir de grande quantité de savoir pour comprendre son fonctionnement
  • ne nécessite pas (la plupart du temps) de passer par de la bureaucratie pour passer à l’action et s’approprier le collectif
  • elle délimite très clairement dans le temps l’engagement bénévole attendu (time well spent), elle fonctionne sur un mode fractionné pour laisser le temps de s’occuper de son CHATON

Voilà, c’est mon dernier monologue, normalement j’ai fini de vider mon sac. Sauf oubli.

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Merci pour ces explications de ce que tu imagines pour le futur du CHATONS.

Je suis d’accord (ou du moins je pourrais m’accomoder) avec beaucoup de choses décrites, néanmoins je suis très sceptique sur l’idée d’abandonner la réunion mensuelle.

Pour être plus clair, personnellement je ne comprends pas cette « panique » concernant la fin du poste d’animation du collectif financé par Framasoft. J’estime justement que tant qu’on maintient une mensuelle, nous serons en mesure de nous organiser (peut être pas aussi bien qu’avec Angie, mais quand même).

En revanche, abandonner la mensuelle, ce serait prendre le risque que dans les esprits le collectif s’estompe et qu’au bout de 6 mois il n’y ai plus grand monde pour répondre à l’appel.

ET puis, je suis partisan d’une structure où chacun et chacune puisse apporter sa pierre, j’entends par là contribuer selon son envie, son initiative, au moment où c’est possible. Et parfois, ça ne s’accorde pas bien avec une feuille de route… Mais j’ai envie de dire tan-pis.

J’estime qu’avec une mensuelle, il est possible de dire, « voilà j’ai fait ça » ou « j’ai commencé ça ». Nos mensuelles devraient être là pour favoriser l’émulation qui méne à la contribution.

La mensuelle permet aussi de maintenir un lien, de transmettre de l’info, de nous reconnecter un peu (notamment pour harmoniser nos idées et nos états d’esprits).

Et concernant cette injonction faite aux chatons de devoir être présent, moi je pense qu’il faut juste considérer qu’il n’y a pas d’obligation de participation (autre que celle de faire vivre son chaton). Et puis, jusqu’ici, le ratio de participation aux mensuelles a toujours été énorme.

Bref, faisons un trucs qui décrit notre fonctionnement actuelle, sans poste salarié. Ou alors listons les vrais crises que l’on a rencontré, et changeons juste ce qu’il faut pour que notre orga soit plus résiliente pour passer une crise similaire la prochaine fois.

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