La FSF fait ce genre de choses depuis au moins 10 ans, par exemple en faisant des campagnes pour que les gens contactent leur députés etc. La FSF à aussi essayée d’influencer des entreprises etc pour aller plus dans le sens de la liberté des utilisateurices (en poussant les gens à leur écrire, par exemple pour lutter contre les DRM).
Beaucoup d’autres associations militantes font aussi ce genre de choses. Je vois donc pas le problème.
Sinon ça voudrait dire qu’un collectif qui à un impact sur le monde (par exemple une coopérative) n’a pas de comptes à rendre à la société civile.
Et ça marche dans les 2 sens, la FSF à aussi des comptes à rendre à la société civile.
J’avais dans l’idée que si ça opprime pas les utilisateurices ça n’opprimerais donc pas les autres CHATONS car les utilisateurices doivent pouvoir forker les services sans avoir à utiliser des logiciels non libres.
Mais j’avais pas prévu les intéractions inter-chatons.
Hello tout le monde ! C’est contraire à l’objectif que je m’étais fixé de ne pas alimenter le débat, mais que voulez-vous c’est difficile… Ce message se veut apaisant.
Un point qui n’a pas fait tellement surface dans le débat : Je pense qu’il faut bien faire la différence entre
le collectif d’un côté,
et les structures qui le composent de l’autre.
Côté Picasoft, on a voté pour la modification de la charte. Cependant, on a une infra 100% auto-hébergée (), et on n’utilise que des logiciels libres (sauf firmwares, banque…). Et on n’est pas près de changer ça, c’est clairement dans nos objectifs ! Je pense que c’est le cas de la majorité des ~100 structures qui composent notre collectif.
Pour moi, après la partie gouvernance/continuité, le prochain projet interne de CHATONS, c’est les baromètres par chaton et par famille de critères (ex: Picasoft : A en Logiciel Libre, C en Éduc Pop, B en Sécurité), qu’on a déjà évoqué à de nombreuses reprises.
Ça permettrait (permettra !) de certifier « à nouveau » les CHATONS, et avec plus de précision et de transparence qu’auparavant. J’ai hâte
Bonjour,
je suis pour ma part gêné avec la suppression dans la section hébergeurs
CRITÈRE REQUIS: le CHATON doit avoir les accès administrateur (accès root) sur le système d’exploitation faisant fonctionner les services en ligne finaux;
C’est curieux car certains chatons valide la section hébergeurs et pas la section ouverts.
Est-ce que je ne comprends pas bien ce que cette ligne explicite ??
Hier certains parlaient de VPS loués, pour moi on peut accéder en root à un VPS, il ne me semble pas que ce soit incompatible.
Ici on parle bien du système d’exploitation qui fait fonctionner les services en ligne finaux, dois-je le comprendre par exemple dans ce sens: si j’ajoute un anti-spam qui appelle un service tiers (dont je n’ai pas la main) sur un site, je n’ai pas la main sur ce service et donc c’est incompatible, ou bien j’active une extension sur un nextcloud qui utilise un service tiers (dont je n’ai pas la main), donc incompatible ??
dans la section ouvert ce qui me questionne:
CRITÈRE REQUIS: le CHATON s’engage à utiliser exclusivement des logiciels soumis à des licences libres, au sens de la Free Software Foundation, qu’elles soient compatibles ou non avec la licence GPL.
À titre exceptionnel, le CHATON peut proposer un service basé sur un logiciel ou une plateforme propriétaire si aucune solution libre ne permet un fonctionnement acceptable du service. Dans ce cas, le CHATON se doit de lister sur son site web les logiciels ou plateformes propriétaires qu’il utilise.
La validité des exceptions est laissée à l’appréciation du collectif.
Là cela devient en effet une histoire de confiance au collectif sur cette « validité des exceptions laissée à l’appréciation du collectif».
J’ai envie de dire que je crois fondamentalement que nous sommes tous défenseurs du logiciel libre dans ce collectif et que nous devrions tous avoir conscience et assez de jugement pour que cette «appréciation» soit juste des exceptions qui garde un sens pour un projet qui fait le maximum d’efforts pour s’émanciper et respecter la charte au plus près.
Cette ligne rouge ou « limite » est vague à définir. Là aussi je rejoins la proposition de mise en place d’un diagramme radar pour chaque membre.
J’attends encore un tout petit peu avant de voter tellement toutes ces questions me tarabiscotent ! Je pense que je suis pour une révision de la charte, mais avec de la concertation…
Je comprends aussi la difficulté à faire avancer le collectif quand nous ne nous engageons pas tous au même niveau, nous n’avons pas tous les mêmes disponibilités, c’est toujours difficile pour un collectif. J’apprécie la volonté et le travail accompli et ne cherche pas être en discorde avec le groupe qui a travaillé sur ce point en gardant un but de consensus du collectif. Cela nous pousse à clarifier aussi nos pratiques et à nous motiver à participer.
Je me permets d’expliciter les raisons qui motivent cette révision du critère « root », bien que je vais sans doute paraphraser les discussions sur ce thread.
De mémoire, voilà ce qui n’est actuellement pas compatible avec ce critère (et corrigez-moi si je me trompe) :
Les structures qui louent un hébergement web / FTP (pour offrir un nextcloud à ses membres, par exemple) → l’accès FTP n’est pas un accès root ;
Les structures qui dépendent d’autres serveurs pour fournir leurs services :
pour héberger leurs backups (chiffrés ou non) sur une machine sur laquelle elle n’a pas l’accès root ;
pour héberger des ressources (images, vidéos)… ce qui pourrait avoir du sens selon les besoins ;
pour faire du calcul : par exemple, avec la nouvelle version de PeerTube, il est possible de « déléguer » l’encodage sur une autre machine. Ce n’est pas impossible que ce service d’encodage soit proposé par une autre structure, et donc que la structure qui en bénéficie n’ait pas les accès root dessus.
pour faire du SSO : si le CHATONS veut proposer une connexion de ses services avec un service d’authentification centralisé (admettons, un CHATONS étudiant qui propose une connexion avec le SSO de son école), le CHATONS peut ne pas avoir l’accès root sur le système d’authentification central ;
pour faire de la fédération, si l’on veut pousser un peu le raisonnement : on en parle ? Car les autres serveurs d’une fédération (Matrix, PeerTube, les emails…) sont complètement indispensables « pour faire tourner le service final », et pourtant, le CHATONS n’a pas l’accès root dessus.
Les structures qui cherchent à faire de l’entre-hébergement (ça se démocratise au sein des CHATONS notamment, avec S3/Garage et le travail amorcé par DeuxFleurs et TeDomum)
Les structures qui louent des conteneurs au lieu de VPS entiers (Container as a Service), ce genre de pratique se démocratise de plus en plus, notamment sur les infrastructures qui prennent un peu d’échelle. Techniquement on peut vaguement avoir un accès « root » dans un conteneur, mais qu’est-ce que ça signifie vraiment ? Être root dans un conteneur offre-t-il moins de garanties qu’être root sur un VPS ? Et sur un dédié ? Tant que les données sont sur le cloud de quelqu’un d’autre (pas autohébergées, ce qui est le cas de ~80% des CHATONS), que signifie réellement « être root » ?
Je pense qu’avec la démocratisation de toutes ces nouvelles manières de s’héberger, exiger d’être root perd son sens, et qu’on a besoin d’adapter nos critères à notre temps en trouvant d’autres garanties de la vie privée des utilisateur·ices. D’où le nouveau critère, plus nuancé, qui demande aux CHATONS de creuser un peu pour vérifier que le candidat prend bien soin de ses données.
Concernant ton analyse du nouveau critère « logiciels libres » : je suis entièrement d’accord avec toi ! Je pense qu’on peut faire confiance aux membres du collectif pour s’assurer que les éventuelles exceptions qu’on décidera par la suite seront réfléchies. Cette modification laisse un peu plus de libre-arbitre.
Finalement, on clarifie juste un état de fait si on considère qu’il existe déjà plusieurs chatons qui pratiquent déjà des «exceptions» acceptables ou acceptées. Et en effet, dans ce cas le nier serait hypocrite.
Déjà, il faudrait expliciter l’état de fait. Ensuite, plutôt que de régresser, la solution pourrait être de s’améliorer. C’était la volonté initiale du collectif…
À quoi bien peut servir de dénigrer la FSF ? Où est la bienveillance ?
Comment ignorer les apports majeurs de la FSF ces 38 dernières années ?
Comment ignorer les buts de la FSF et notamment la défense et la libération des utilisateurs ?
Hello. Un message qui mettrait moins nos chers chamarades à bout de nerfs pourrait ressembler à ceci :
Je ne crois pas dénaturer le sens du texte, pour autant c’est moins agressif à mon sens.
Évitons les formulations agressives s’il nous plait, comme les questions rhétoriques à répétition. La tension s’était un peu relâchée ces derniers jours, continuons de faire attention
Un argument que j’avais avancé Rodinux par rapport au « concept de root », c’est que si en apparence c’est une délimitation très claire, en pratique c’est un concept flou. Voilà trois éléments :
Accès possible du provider lors de l’exécution - Est-ce que « root » dans un container c’est ok ? Est-ce que « root » dans un hyperviseur c’est ok ? Est-ce que « root » dans un dédié c’est ok ? Aujourd’hui, de ce que je comprends, les réponses sont « non », « oui », « oui ». Pour avoir étudié les trois techniquement, je me dis que la technologie considérée ne change pas grand chose vis à vis de notre autonomie du provider : que ce soit le noyau Linux, un hyperviseur - potentiellement propriétaire à la vmware, ou une BMC (iDRAC chez Dell, iLO chez HP), dans les trois cas, le « infrastructure provider » peut s’octroyer une vue globale sur les données de ton service et interférer. Je vous renvoie aux conférence du SSTIC sur le sujet.
Accès possible du provider lors du provisionnement - Quand on passe par un infrastructure provider, c’est bien souvent lui qui fournit l’image de base de la distribution Linux, et en dernier recourt, c’est lui qui la déploie (conteneur comme VM ou dédié). Il peut donc interférer avec cette dernière sans qu’on puisse jamais être sûr de son intégrité. Là aussi, le SSTIC est une mine d’info (mot clé : remote attestation).
L’important c’est de maîtriser ses outils - Au final, le critère qui semble important, c’est que la personne qui fournit le service soit en mesure de l’assurer, de le réparer. Quitte à devoir faire confiance au provider dans tous les cas, je me dis qu’il vaut mieux laisser la personne choisir l’outil qu’elle maîtrise le mieux, afin que les CHATONS fournissent des services de qualité
Bien sûr, une fois qu’on a posé ça, se pose la question de la confiance qu’on porte dans le provider. De nombreux éléments sur comment on construit de la confiance ont été essaimés dans le forum. In fine, j’avais fait une proposition au sujet de la confiance dans ma Proposition “Liste de conformité v2” :
[…] il me semble plus simple de carrément éditer une liste des hébergeurs et services tiers (comme des services d’uptime ou d’envoi d’emails) qui sont autorisés, et là encore, d’en assumer l’aspect arbitraire. Ce serait aussi l’occasion de mettre en avant les activités d’hébergement des CHATONS et des membres de FFDN devant celles d’OVH, Scaleway ou Hetzner.
Personne ne dénigre la FSF, ni n’ignore ses apports majeurs ou ses buts - ni ses multiples controverses, par ailleurs. Perso je les défends chaque jour dans mes activitiés – par exemple avec l’OSI quant à la définition du libre que des evils essaient régulièrement d’affaiblir pour leur propre avantage. C’est justement là que le bât blesse : c’est vraiment obligatoire de nous affaiblir mutuellement alors qu’on a le même combat ? On pourrait pas passer notre énergie ensemble contre les vrais ennemis du libre ?
Et accessoirement ça ne justifie pas l’ingérence – ou le manque de bienveillance de leur part (newsletter, premier message d’Odile), merci de le souligner @cpm. J’aurais aimé que pour la seule fois où ils parlent de nous dans leur newsletter, ce soit pour nous aider ou nous faire connaître, pas en nous faisant passer pour des traîtres qui travaillent contre le logiciel libre en France !
(Et franchement, je trouve la réponse du peuple des CHATONS à Odile super bienveillante, j’ai été impressionné ! Dans la plupart des communautés où je me suis retrouvé, quand tu arrives dans une nouvelle communauté et que tu te mets à gueuler comme ça sur les gens, ils t’envoient c***r direct !)
Je vais essayer d’exprimer mon avis au milieu de ce flot continu sur plusieurs sujets traités dans ce fil.
Tout d’abord, en ce qui concerne l’article sur la FSF : La FSF remplit son rôle en promouvant le logiciel libre, tout comme nous le faisons à travers des conférences et diverses communications de nos membres. Elle constitue une force qui défend son agenda politique. Cet appel démontre que la transparence de CHATONS fonctionne, et que d’autres entités s’intéressent à nos activités. Je ne vois pas cela comme une ingérence quelconque, c’est simplement du lobbying (ou plaidoyer si vous n’aimez pas les gros mots).
Ensuite, en ce qui concerne le fond de la charte et pourquoi je pense que c’est une bonne approche : Je partage la volonté constante d’amélioration de @Cpm, j’ai simplement une vision différente de l’impact que la charte a sur le collectif. Aujourd’hui, une charte aussi restrictive constitue un frein à l’entrée de nouvelles structures dans le collectif qui partagent majoritairement nos idéaux. Lors des portée précédentes, plusieurs membres ont exprimé leur vote contre, non pas par manque d’adhésion à la philosophie du collectif, mais par stricte conformité à la charte. Je pense donc que tant que la charte est le point de référence pour l’adhésion au collectif, elle constitue un obstacle et doit être assouplie. D’une part, cela permettra d’ouvrir le collectif à de nouvelles structures, et d’autre part, cela reflétera les pratiques en cours (comme la liste des exceptions évoquée par ljf).
Troisièmement, je pense que nous avons un vrai problème de distinction entre le collectif, ses activités et les bénéficiaires de ses membres. La charte actuelle représente effectivement un idéal un peu utopique et c’est une bonne direction vers laquelle tendre. Cependant, elle constitue un obstacle à l’entrée dans le collectif, et je pense que la volonté de la modifier provient en grande partie de là. En ce qui concerne les activités du collectif, l’idéalisme est une bonne chose, mais il ne doit pas être limitatif (comme le montre la liste d’exceptions initiée par ljf). Enfin, pour ce qui est des bénéficiaires des services, je comprends que du point de vue de la lisibilité du collectif et de la communication, il soit plus simple d’avoir une charte restrictive et idéale. Cependant, les bénéficiaires utilisent les services des membres qui suivent leurs propres CGU/mentions légales. La charte peut faire partie ou non de ces mentions légales.
En conclusion, voici mon avis personnel : La modification de la charte n’est qu’un premier pas vers l’ouverture du collectif, ce qui est bienvenu à cette période de structuration. Je pense que personne ne va perdre de vue les idéaux, et la constante amélioration doit rester au cœur de l’activité interne du collectif. Elle permettra aux légalistes d’accepter de nouveaux membres qui pourraient avoir des points de vue borderline, tout en continuant à œuvrer pour du 100 % libre une fois au sein du collectif. @Martin a suggéré d’avoir plusieurs chartes, ce qui rejoint l’idée mentionnée plusieurs fois d’avoir plusieurs labels. Pour ma part, je réitère la non-importance de l’aspect de la labellisation dans mon engagement envers le collectif.
Enfin, Je trouverais dommage, qu’une modification qui va vers l’ouverture entraine le départ de membres, sachant que rien n’impose à qui que ce soit de déroger à la version plus restrictive, et d’en faire un argument auprès de ses utilisateurs. Caracos ne changera pas sur le critère 100% libre ni sur le critère root de sa VM si la nouvelle charte est votée.
J’ai l’impression que le débat se résume à « où placer le curseur de la pureté militante ». J’aime à croire que, malgré les discussions épicées, le collectif a bel et bien des valeurs communes, et que l’argumentaire tourne autour des moyens.
En généralisant et en caricaturant je constate que :
les initiatives qui restent pures dans leurs idées peinent à trouver un public large et avoir un impact réel (des critères trop durs excluent de fait beaucoup de monde)
les initiatives qui acceptent les compromis finissent par … se compromettre (un relâchement lent et progressif dans l’idéologie finit par dénaturer l’essence d’un collectif)
Résumées ainsi les deux positions paraissent mauvaises au regard de l’objectif commun du collectif. L’inconséquence ou la compromission.
À mon avis le salut passe par jouer sur les deux tableaux en même temps, à savoir la poursuite de l’objectif commun en s’adaptant aux situations rencontrées. Malheureusement cela nous prive du confort d’être dans un dogme. C’est-à-dire que, si on est dans la position « seul le 100% libre est acceptable » ou « chacun fait ce qu’il peut », alors les choix de sélection sont faciles. Dans un cas peu de monde est éligible, dans l’autre tout monde l’est. Emballé c’est pesé.
Les situations réelles me paraissant plus complexes, je pense qu’une position pérenne ne peut faire l’économie d’une étude au cas par cas des situations. Cela laisse la place à plus de partialité dans l’acceptation ou le rejet des candidats, mais je ne suis pas sûr que ce soit un problème. Des candidats qui n’auraient pas confiance en la capacité de jugement du collectif n’auraient probablement pas candidaté en premier lieu.
La proposition de modification de la charte propose un pas vers le relâchement des règles, ce qui soulève évidemment des réticences quant au possible éloignement entre le collectif et de ses valeurs initiales.
Mon point de vue est que j’ai confiance dans le collectif pour avoir des critères de sélection qui garantissent un respect de ses valeurs. Cela fait que même si j’avais des aprioris, après la lecture des débats je penche plutôt pour l’acceptation du vote, et je trouve que l’initiative de lister les problèmes concrets va dans le bon sens.
Vous qui êtes contres, seriez-vous en mesure de suggérer des garde-fous supplémentaires à qui rendraient la proposition acceptable ?
Vous qui êtes pour, comment pensez-vous que le collectif peut garantir le respect de ses valeurs malgré un relâchement des règles ?
Aujourd’hui notre seule « boussole » pour juger du respect des valeurs, de l’éthique du collectif, c’est le « libre », qui à son origine pense surtout les modalités de diffusion du code source, et dérive ensuite de ce principe une pensée globale.
Le collectif pourrait ajouter de nouveaux outils de navigation à son arsenal, car en dehors du libre, il y a beaucoup de monde à réfléchir sur le sujet, avec des réflexions super stimulantes. Allez donc zyeuter les invités de Xavier de la Porte dans Le code a changé pour vous faire une idée, ou encore le bien plus touffu InternetActu.
Framasoft avait par exemple élargi ses outils intellectuels en se rapprochant du philosophe Bernard Stiegler et de son concept de Pharmakon il y a quelques années de ça. Aujourd’hui ils échangent avec Le Mouton Numérique, une association « technocritique », comme en témoigne cet évènement relayé sur le forum CHATONS.
À mon sens, évaluer nos pratiques à la lueur de plusieurs courants de pensée (technocritique, critique de la surveillance, rapport à la vie privée, critique du néo-libéralisme, éducation populaire, féministe, etc.) sur le numérique, et ce en plus du libre, serait une manière de préserver et renforcer les valeurs du collectif, et surtout durablement acter que le collectif est plus qu’un regroupement d’admin. sys., qu’on porte un projet, une vision, plus globale, plus universelle et plus inclusive.
Afin de garantir le respect des valeurs du collectif, les (éventuelles) futures concessions sur le libre (dans les limites prévues par la charte) pourraient s’envisager (sous condition d’accord de la majorité) en échange d’engagements forts sur ces autres sujets.
Je livre ce soir mon sentiment profond sur ce qui se passe actuellement. C’est mon avis personnel, il est partagé par d’autres à Libre en Communs mais je n’écris pas en tant que membre de Libre en Communs.
Je lis beaucoup un peu partout que le libre, c’est bien, mais c’est pas suffisant. Je lis énormément qu’il faudrait aller au delà et parler aussi d’autres sujets. Je lis que nous aurions des valeurs communes, que le « 100 % libre » serait toujours l’objectif du collectif, bien qu’utopique.
Oui, moi aussi je pense que le libre c’est bien mais pas suffisant. Il manque plein de choses au libre pour parler d’éthique, mais ce que je ne comprends pas c’est la logique de dire « ce n’est pas suffisant » pour faire des concessions afin d’aller vers d’autres problématiques. Ce n’est pas logique : si ce n’est pas suffisant alors il faut continuer à faire le maximum et en plus de ça parler des autres sujets, non ?
Si le collectif partageait vraiment des valeurs communes, tout le monde serait d’accord que le libre est nécessaire et non suffisant. Ça voudrait dire qu’il est donc nécessaire. Et qu’en le complétant, on ne peut pas se permettre de l’abandonner ni même seulement de le passer au second plan. On serait d’accord pour essayer ensemble de travailler sur toutes les problématiques qui nous rongent. Moi personnellement, je suis attaché à la défense de la vie privée, je suis viscéralement anti-capitaliste, je suis à 100 % féministe et l’éducation c’est mon métier depuis peu donc l’éducation populaire, évidemment ! Mais tout ça ce ne sont pas des sujets concurrents. On ne devrait jamais mettre toutes ces problématiques en concurrence, mais les traiter ensemble parcequ’elles se recoupent et fusionnent. Et d’ailleurs c’est pas parcequ’on est pour le libre qu’on est pour l’informatique pour tout et n’importe quoi (on peut être technocritique et libriste).
Mon impression, c’est que CHATONS, sous pretexte de s’ouvrir à d’autres agendas politiques que le logiciel libre, perd son essence. Il perd son combat et donne raison au mouvement open source : le libre n’est pas tenable, on a de toute façon perdu, panachons avec du logiciel privateur. Pervertissons nos logiciels, nos services, et éliminons par la même l’espoir que beaucoup ont ou avaient qu’un exemple, qu’un monde informatique libre existe. Et pourtant, c’est pas si difficile de proposer aux gens du 100 % libre. Nous on le fait et même au delà de la charte actuelle, et on veut enseigner aux gens comment on fait. Et Libre en Communs n’est pas encore parfaite sur tout, on veut progresser encore. Et on veut pas progresser que sur le libre mais sur toutes les problématiques citées précédemment parceque tout est important et tout doit être fait.
Quand on milite pour le 100 % libre, on ne milite pas contre le semi-libre. Y a peut-être des gens qui font ça, mais pas Libre en Communs et encore moins moi. On milite contre les gens qui font des logiciels privateurs, jamais contre les personnes qui utilisent ces logiciels et sont emprisonnées. Et on milite aussi pour que des logiciels semi-libre puissent remplacer les logiciels privateurs, à conditions que ces logiciels soient transparents et soient documentés comme tel : nous refusons le mensonge et la tromperie… par exemple quand Libreboot dit être un logiciel libre. Il faut dire la vérité pour que toute personne puisse faire ses choix librement et il faut qu’il existe du 100 % libre pour que toute personne puisse avoir la possibilité de faire ce choix aussi.
Quand CHATONS aura changé sa charte, puisque ça a l’air bien parti pour, je militerai pour informer les personnes que la charte a changé. Parceque les personnes doivent savoir pour faire leur choix librement, et parceque le collectif était connu pour sa charte imposant le 100 % libre à l’exception des microcodes, BIOS et Cie. Et ce n’est pas la création de sous-labels dans le collectif qui va permettre aux personnes de s’y retrouver. Au contraire ça va être un bazar pas possible, et les personnes devront littéralement enquêter sur chaque critère pour choisir un service… humainement c’est impossible de le faire en permanence. Si le but est de pousser les gens vers les GAFAM, ça sera réussi… (Le côté obscur est plus facile…)
Les personnes ou structures qui ne pourront plus justifier leur appartenance à un collectif dont la charte ne fournit plus les garanties suffisantes (pour leurs statuts, pour leurs valeurs, etc) partiront. Elles ne partiront pas parcequ’elles n’aiment pas les autres membres du collectif, mais simplement parcequ’il aura changé de combat, d’agenda. Et je pense d’ailleurs que c’est préférable à une opposition interne perpétuelle qui rendrait toute discussion impossible au sein du collectif à terme, mais ça c’est ma pensée personnelle.
Mon plus gros grief contre ce changement c’est qu’on sait pas vraiment ce qu’on vote. Si y’avait un truc clair et consistant ça aurait simplifié tout.
La dernière réunion organisée par LJF tend à montrer qu’on aura en pratique une liste d’exceptions à voter pour les logiciels non libres mais j’ai pas compris si on aura une liste d’exceptions aussi pour la section hébergeurs ou pas ni comment ça va marcher, ou si les exceptions vont ou ne vont pas être en conformité avec la charte.
Mon soucis est cette partie qui permet du coup de tout faire si quelqu’un le fait à la place du CHATON:
Et j’ai pas compris ce que ça donne si ça contredit le reste de la charte.
On à aussi un soucis si le changement sur la section « Ouvert » s’applique car les BIOS et firmwares non libres deviennent automatiquement interdits, et je connais que CHALEC qui n’en utilise pas. Du coup on doit voter des trucs pour les re-permettre, et voter prend un certain temps. Après vu que tout le monde dit que pas mal de monde n’est pas en conformité c’est peut être pas un gros soucis.
Mais je le mentionne car c’est assez clair et charactéristiques des problèmes liés à ce vote: ça aurait pu être prévu et clair.
D’après ce que je comprend on à un changement fait à la va-vite avec des personnes qui à mon avis essaient de monter encore plus les personnes les unes contre les autres pour essayer de faire passer ce vote (mais pas que, voir en dessous), et malheureusement ça à l’air de bien marcher. Dans la réunion organisée par LJF, une personne à avouée en disant que le but de ces maneuvres était « se taper dessus pour de bon »[1].
J’immagine donc que l’idée est d’avoir moins de tensions à la sortie, mais vu que ça résoud pas du tout les problèmes de fond, je pense que ça risque de faire l’effet inverse.
Même si tous les CHATONS pas content avec ce changement partent ou forkent, ça change rien du tout à l’adéquation de la charte avec l’idée qu’ont les utilisateurices des CHATONS (je vais donner plus de détails après).
A noter qu’il y’avait déjà des tensions avant et des dissensions autour justement de ce qui est en train de se jouer ici. Et à noter aussi qu’il y’a aussi des effets de bords positifs: certaines personnes essayent de concilier tout le monde et de comprendre si les gens sont d’accords à la base, ou sur quelles bases les personnes peuvent se mettre d’accord.
Et c’est justement la qu’il y’a un espoir de vraiment régler le soucis car Il y’a l’air d’avoir une certaine adéquation entre les personnes qui veulent sont le plus contre ce changement et le fait qu’elle veulent des garranties similaires à celles qu’il y avait dans la version actuelle de la charte, pour donner à peu près les mêmes droits aux utilisateurices. Et dans les personnes qui sont pour il y’a aussi des personnes qui veulent les mêmes choses que les personnes qui sont contre (les mêmes garranties, information aux utilisateurices, etc).
Si le vote passe, pour sortir de cette crise je pense qu’il faudrait:
Une charte plus claire (car ce vote va la faire devenir moins claire), et ça peut être fait en votant des nouvelles moifications.
Le fait de continuer à avoir plus ou moins les mêmes garranties qu’avant (sachant qu’il y’a actuellement des CHATONS en non conformité avec les sections « ouverts » et « hébergeurs », et donc clarifier ça est important aussi).
Le fait de décider un moyen de gérer les CHATONS en non-conformité. D’après ce que j’ai compris la plus part ne sont pas en conformité sur des points comme la transparance. Pour « ouverts » et « hébergeurs » j’ai pas trouvé d’informations mais ça à l’air d’être moins grave.
Sans doute de la modération lors des débats et aller plus vers de la bienveillance et la recherche de solutions.
Peut être aussi améliorer le système de vote. En parallèle il y’a aussi des discussions sur la gouvernance, mais j’ai pas encore eu le temps de my pencher.
Et je pense que c’est important de sortir de cette crise car si ça s’empire (c’est possible, voir ci dessous) et que les garranties pour les utilisateurices disparraissent, ça risque de mal finir car la conséquence logique serait que:
Les personnes utilisateurices vont réaliser toute seules qu’il n’y à plus les mêmes garranties
Des journaux technique fasse de l’information contre les CHATONS
Des associations (comme la FSF par exemple) s’y mettent aussi pour informer les gens.
Et du coup les tensions risquent d’être bien pires que celle actuelles, avec par exemples des personnes ou organisations montées en bouc émissaires (« ingérence » etc) car elles informent aussi les utilisateurices. Et la le fait que des CHATONS sont partis n’aurait en fait aucun impact sur ça.
Ça peut arriver si de plus en plus de gens qui veulent garder l’idée originale (ça comprend des personnes qui ont votées oui au changement) partent du collectif par exemple, ou que les gens votent contre la protection des utilisateurices par réactance ou pour que la crise s’arette (c’est déjà arrivé pour le vote en cours mais j’ai aucune idée de l’empleur, mais vu les tensions j’ai peur que ce soit important).
Note [1]: Le fait qu’on ait plus d’informations sur ce qui se passe est très utile. Je remercie donc cette personne pour ça et aussi toutes les autres personnes qui ont informés de ce qui se passe (par exemple une personne à avouée avoir votée par réactance, une/des personnes ont aussi avouées avoir été influencé par la teneur violente des débats (elles voulait voter pour que ça cesse), etc) et aussi LJF pour avoir organisé cette réunion.
Cette information est très précieuse car elle permet de mettre des mots sur ce qui se passe et avec ça on peut peut être vraiment régler le problème au lieu de prendre des chemins qui risquent d’empirer encore plus le soucis et les hostilitées qui vont avec.
A noter aussi l’inconnue et l’incompréension générale fait aussi partie des causes de tensions de manière importante. Par exemple une personne (moi par exemple) peut supposer le pire sur ce que ce changement fait car on sait pas et si / une fois qu’il commence à s’appliquer on à déjà voté. Mais ont peut pas savoir à coup sur si ces peurs étaient justifiées ou pas. Mais en général plus on comprend ce qui se passe plus on avance vers le fait de régler les problèmes une bonne fois pour toute.
Bonjour à tous,
A date, le vote qui se termine vendredi, semble pencher pour une validation des modifications de la charte proposées.
Pour autant, j’ai compté 16 votes « -1 » au sujet « Hébergement » et 20 votes « -1 » au sujet « Ouverts » (je me suis peut-être trompé).
On peut donc conclure que ce changement ne fait pas l’unanimité.
J’ai aussi entendu :
les inquiétudes des « -1 » pour l’avenir du collectif
un consensus sur le fait que cette version pourrait être améliorée
J’ai donc l’intention de proposer, à la prochaine réunion mensuelle du 10 octobre, la création d’un Groupe de travail « Révision charte v2.2 ou v3 » que je veux bien essayer d’animer (Je note dans ma toudou de mettre à jour l’OdJ avec cette proposition).
A date, dans mon esprit, tout est ouvert pour le périmètre de cette prochaine version. Je n’imposerai qu’une seule chose si ce GT prend corps et si je dois l’animer : fixer une date de fin pour ce projet.
Voyons le vote de vendredi comme une marche. Ne nous prenons pas les pieds dedans. Et préparons la prochaine qui continuera à faire grandir le collectif
Comme déjà dit à certains en privé, je trouve très problématique de forcer un changement qui suscite autant d’interrogations - et de votes contre ! - à la majorité simple ; j’aurais de loin préféré une recherche de consensus avant la mise au vote (plutôt que « c’est comme ça, on vote et si ça ne vous plaît pas vous n’avez qu’à mettre au vote autre chose après coup »).
Je pense que cette expérience peut apporter des billes à la réflexion concernant le fonctionnement ultérieur du collectif (comment voter, avec quelles modalités).
Et je croise les doigts pour que cette façon de faire n’ait pas cassé trop de choses au passage.
Merci @Khrys j’étais en train d’écrire le même genre de message. Ceci dit ça ne remet pas en question le vote actuel vu que les modalités sont déjà connues (?).
Mais pour un vote aussi important, encore plus que le quorum (taux de participation) le taux d’acceptation ou de rejet me semble important à prendre en compte (par exemple : < 30% → rejet; > 70% → accepté; entre les deux → il faut réévaluer). Ce genre de nuance avait été discuté à un camps chatons (l’an dernier je crois), mais je ne retrouve plus le résultat et je ne sais pas si ça avait été « validé ».
Est-ce que quelqu’un sait où est stocké le document qui indique comment doit se passer le processus de décision ? (j’ai cherché sur le gitlab mais il n’y est pas, je ne sais pas trop où chercher d’autre).