Pourquoi assemblée constituante ? - Je me permets de préciser ce choix de mots « assemblée constituante ». « Assemblée » c’est parce qu’on souhaite faire ça ensemble, d’où le fait qu’on circonscrive aussi ce projet dans le temps. « Constituante » ça renvoie à « constitution » et l’idée qu’on veut proposer des bases pour fonctionner ensemble (gouvernance, modération, etc.). Bien sûr, aucun des participant•es à cet événement n’est légitime à imposer quoi que ce soit au collectif. C’est pourquoi il y a une phase de vote après, en suivant les pratiques de vote passées du collectif. Ce qui est en amont n’appartient alors qu’à nous, et si vous pensez que la proposition est bonne mais pas la façon dont elle a été menée, vous pourrez voter contre la proposition en expliquant votre démarche. Mais celles et ceux qui agissent choisissent comment elles et ils veulent agir, ça me semble être un principe important dans ce projet.
Faisons une analogie avec le Chili : récemment une assemble constituante s’est organisée pour proposer une nouvelle constitution qui a ensuite été voté, et in fine, ce projet a été refusé en 2022. Et c’est peut être ce qui arrivera là aussi, et c’est la règle du jeu. Mais les travaux menés ici ne seront pas perdus quoi qu’il arrive : on aura construit quelque chose ensemble, appris des trucs, et ce qui a été produit pourra toujours être remâché et réutilisé plus tard. Suite au refus de la constitution proposée par la 1ère assemble constituante, une nouvelle, différente assemblée constituante s’est rassemblée en vue de faire une nouvelle proposition.
Pourquoi toutes ces modifications d’un coup ? (consulter la réponse de LJF qui est très pertinente aussi). Après tout le collectif fonctionne de manière horizontale, autogérée et au consensus idéalement et au vote sinon. On peut trouver une critique de ce fonctionnement dans le chapitre « gouverner sans leader » du livre « Twitter et les gaz lacrymogènes » de Zeynep. Ici, il ne s’agit pas de trouver un leader bien entendu, mais de comprendre quelles dynamiques nous amène à rendre les décisions si lourdes et compliquées, et comment dépasser les conflits.
Pourquoi une réunion physique ? Pourquoi ne pas tout passer par le forum ? La réponse est double : d’abord parce que tout le monde n’a pas autant de temps et d’énergie. Et aujourd’hui, la participation et le poids que prend un sujet sur le forum est directement corrélé avec le temps+énergie investie. De nombreuses personnes ne prennent aujourd’hui pas part au débat car elles n’ont pas le temps de tout lire sur le forum, le temps de rédiger des réponses, ou n’ont pas l’énergie de s’engager dans un processus long. À sa manière, le forum lui aussi est excluant. Malheureusement, ces mêmes personnes exclues sont aussi celles qui ont parfois le plus de compétences sur la gouvernance à mon avis.
En second lieu, en effet secondaire désirable, la logistique liée à l’organisation de cet événement physique sera l’occasion de se prouver qu’on arrive a organiser des choses ensembles, à apprendre à coopérer aussi, en vue de futurs événements et actions.
On essaiera d’avoir de la visio le jour J mais je ne peux rien promettre à l’heure actuelle. Vous pouvez participer en amont en ligne, faites juste signe. On travaille à la logistique aussi pour essayer de lever les blocages.
Qui ? - À ce jour on a une dizaine de collectifs qui ont répondu présent. On souhaite encore travailler un peu le sujet (finir de compiler les discussions passées, identifier les axes de réflexion, etc.) et lancer prochainement le cycle de réunions préparatoires avec les personnes qui le souhaitent.
Se sentir légitime - C’est un peu méta, mais c’est très dur aujourd’hui à se sentir légitime à faire quoi que ce soit au sein du collectif, car il y a peu de règles claires ou écrites, et qu’on peut vite avoir le sentiment de se prendre des murs qu’on avait pas vu. On ne se sent pas légitime, pas plus que les autres c’est sûr à organiser ça, on est personne pour le faire, et on nous le rappelle bien. J’aimerais qu’on arrive à évoluer vers un fonctionnement où les gens qui prennent part se sentent légitimes, et ça peut être en leur proposant des rôles, en proposant des déroulés/processus/etc. bien définis pour initier des projets. Ça peut être très terre à terre hein, et ça peut être simplement formaliser à l’écrit une version de ce qui se fait déjà .