Journée du 14 octobre 2023
Le samedi 14 octobre de 9h à 18h, le département Programmation et Informatique Fondamentale via Pablo Rauzy (merci à lui encore !) de l’université Paris VIII - Vincennes - Saint Denis nous accueillera dans l’amphithéâtre MR002 (bâtiment Maison de la Recherche) pour que nous puissions tenir en présence notre réunion dans d’excellentes conditions !
Réservez la date sur votre calendrier dès maintenant !
Si vous pensez participer, envoyez un mail à avenir-chatons@deuxfleurs.fr
Le planning sera publié prochainement.
Déroulé de juillet à décembre 2023
Objectif : prendre des décisions pour refondre le collectif suite au désengagement financier de Framasoft dans ce dernier. 4 thématiques (qui vont peut être évoluées) seront abordées : Gouvernance et prise de décision, Coordination et charte de conduite, Organiser le camps CHATONS 2024, et Assurer la continuité.
Vous pouvez prendre part au projet en allouant 1 (UNE) seule journée de votre temps : le samedi d’octobre qui sera retenu pour la réunion !
Voir les exlications détaillées
Appel du 5 juillet 2023 pour refonder un « collectif léger ».
Texte de l'appel
Ceci est un appel à volontaires, afin de trouver les forces vives qui pourraient être intéressées à travailler ensemble. Je ne sollicite pas de critique sur ce texte.Pour recontextualiser cet appel, il est important de comprendre la situation actuelle qui se résume à 2 problématiques de plus en plus incontournables :
- Le départ de Angie au 31 décembre 2023 (soit dans 178 jours) et la nécessité pour le collectif de s’autonomiser.
- La part de + en + importante que prend le dispositif de candidature dans la vie du collectif
Pour dépasser ces points, nous avons essayé jusqu’ici une approche surtout administrative : définir un mode de prise de décision effectif et vivant pour le collectif (camps CHATONS 2022), lister les tâches d’Angie (ODJ de la prochaine réu GT asso), écrire des statuts d’association (toujours GT asso), modifier un document de fonctionnement (liste de conformité), ou amender très marginalement la charte (cf « Révisons la charte ensemble ! ») ; force est de constater que cette approche a échoué.
Une des raisons de cet échec, c’est que ces modifications réveillent des questions plus profondes vis à vis du collectif : quel est notre but ? est-ce de faire parler des hébergeurs alternatifs pour créer du lien ? (R)assurer les gens qui souhaitent quitter les GAFAM pour rejoindre ces hébergeurs alternatifs ? Donner de la visibilité à nos services ? Faire du plaidoyer politique ?
Évidemment, vous allez me répondre « tout ça en même temps, et peut-être encore plus ! », et me parler du camps CHATONS, du dispositif de candidature, de l’annuaire, et peut-être même l’article à propos de Framasoft lors d’annonce de la création du collectif dans les pages du Monde. Poussons quand même l’introspection un peu plus loin.
Au sujet des plaidoyers, à part utiliser le forum pour relayer des tribunes de La Quadrature (qui ne nous sont même pas adressées directement !), tribunes qui sont de toute manière signées par moins de 10% des membres du collectif, notre action est inexistante en tant que collectif. Et ce malgré une actualité brulante : fin du chiffrement de bout en bout dans les applis de chat, carte d’identité électronique pour s’authentifier sur les sites, ou l’ajout obligatoire d’un dispositif de censure dans les navigateurs.
Du côté de l’annuaire, on a identifié que les gens ne trouvaient pas ce qu’ils cherchaient sur le site chatons.org au moins l’année dernière (sujet d’un atelier au camps chatons 2022). Pyg, sur demande des participant-es, a mis en place une API pour qu’on puisse itérer plus facilement sur le design sans devoir apprendre les arcanes de Drupal. On a rien fait.
Lors de l’attribution du label, on avance qu’il est primordial de pouvoir assurer la pérennité des services (par exemple en ayant le contrôle sur l’infrastructure). Pourtant, en pratique, la pérennité des services est modulée par un tout autre facteur, le facteur humain. On a beaucoup de CHATONS qui ont disparu par manque de temps ou parce que le système qu’ils avaient mis en place les a dépassé. Je pense là juste à Duchesse ou Drycat, mais je pense qu’il y en a bien d’autres. Qu’a t’on fait pour que cela ne se reproduise pas ? Dès 2020, un système de parrainage a été proposé, et on l’a ignoré.
Ces deux derniers points en viennent à questionner notre système de candidature. Ce système de candidature est un moyen qu’investit (en temps bénévole) le collectif afin d’atteindre ses deux objectifs précédents : l’attribution d’un label et la constitution d’un annuaire. Comment aujourd’hui justifier d’investir autant de temps, autant d’énergie dans un dispositif qui ne fournit aucun des résultats qu’il promet ? Comment expliquer que notre annuaire soit si défaillant que Framasoft, Animafac, et le mouvement associatif aient décidé de créer leur propre annuaire sur emancipasso.org ? Et que même sans compter celui là, aux yeux d’une asso, PANA ou Solidatech resteront plus pertinents comme annuaire que le notre ? Et quand bien même on s’adresserait aux individus : comment justifier notre angle mort sur l’usage des smartphones ?
J’en viens à me demander : est-ce que ce dispositif de candidature ne servirait pas simplement à flatter nos égos ? Qu’il ne soit là que comme outil de distinction social, comme peut l’être la langue dans d’autres milieux (saviez-vous qu’on ne prononce pas le s à la fin de mœurs quand on est quelqu’un d’éduqué ?).
Pour autant, dans ce portrait très critique, j’ai omis de parler du collectif comme espace pour créer du lien. Et je pense que c’est là que se situe une de ses grandes victoires, avec le camps CHATONS qui culmine tout en haut. Aujourd’hui on déplore le manque d’engagement des membres dans le collectif, mais comment expliquer les plus de 60 participant-es au camps de 2022 ? Comment expliquer que malgré tout nos différents, on a pu cohabiter ensemble pendant 5 jours, parler d’écologie, d’éducation populaire, de surveillance, des usages, de numérique, de technique, de coopération, et de tant d’autres choses ? C’est peut-être parce que c’est plaisant de pouvoir se nourrir les un-es les autres de nos réflexions, tant que les différences de chacun-es sont respectées.
À travers ce panorama, j’espère vous avoir convaincu que le cœur du collectif se trouve ici, dans le camps CHATONS, dans le fait de créer des ponts, de se parler, de se nourrir les un-es les autres pour avancer ensemble. Sachant que l’énergie est limitée, il semble important de se focaliser sur ce rock, cette base, ces fondations, et uniquement sur celles là. Et donc de commencer à imaginer - et oui je sais ça va être dur, prenez une grande respiration, allez vous y êtes, on est prêt - d’abandonner les candidatures, le label, l’annuaire. Pourra alors rejoindre le collectif toute personne se reconnaissant dans les valeurs portées par ce dernier. Dans la phase d’entre-deux, on peut simplement se contenter de dire qu’il n’y a plus de portées et laisser le site tel quel.
Se libérer du poids des candidatures et de l’annuaire permettrait de créer une base légère pour le collectif. On aurait même pas besoin d’association ou de budget, il s’agirait simplement de perpétuer ce qui deviendrait notre rituel, le camps CHATONS, et les outils numériques pour garder le contact (forum, visio). Aujourd’hui, le savoir pour organiser un barcamp de petite taille est diffusée dans de nombreux CHATONS (Framacamp, Indie Hosters camp, etc.), et je suis assez confiant qu’on arriverait à en organiser un grand, surtout si le Cloud de Girofle (avec leur moulin bleu, lieu du camps CHATONS 2022) est de la partie !
Bien sûr pour que ce virage soit bien négocié, il y a quelques éléments préalables à voir ensemble. Tout d’abord dans la posture à adopter dans nos échanges : ne pas se poser la question de ce qui peut être amélioré quand on a une proposition face à nous, mais qu’est-ce qui m’empêcherait de la voter, en effet trop d’initiatives tombent à l’eau à cause de petits détails. Ensuite, arrêter de se poser la question de ce qu’on peut faire en plus (des cercles, des AG, des GT, des comités, des processus, etc.) mais plutôt ce qu’on peut faire en moins : tout ce temps bureaucratique, c’est du temps qu’on passe pas à agir en fournissant un meilleur service, en patchant du logiciel, en faisant de l’education populaire.
Si cet appel vous parle, manifestez-vous en écrivant à avenir-chatons@deuxfleurs.fr. On trouvera un moment pour construire une proposition en dehors du forum (en se retrouvant une journée à Paris en octobre + visio). Elle sera ensuite soumise sur le forum, en tant que groupe et non en tant que « Quentin », avec un round délimité dans le temps d’amendements possibles, le groupe choisira les amendements qu’il retient, et demandera à soumettre le projet final au vote.
À propos du procédé qui pourrait ne pas vous paraître « démocratique » : Jacques Rancière dit, dans la haine de la démocratie, que les pseudo-démocrates passent leur temps à critiquer la démocratie. Pour eux il y a la bonne et la mauvaise démocratie. La bonne démocratie, c’est celle de l’ordre et des institutions. La mauvaise, c’est celle des gens qui prennent un peu trop au sérieux le concept du pouvoir du peuple. Ces mêmes pseudo-démocrates, une fois leurs règles bien appliquées, se plaignent alors des militants, des étudiants agités, bref des gens trop politisés ; et tout en même temps, des gens qui sont passifs, peu engagés, consommateurs, individualiste, qui ne se soucient plus du collectif, bref trop dépolitisés. Pour Rancière, au contraire, ce qui fait le « tranchant » du principe démocratique, c’est la possibilité de l’égale compétence à s’occuper des affaires politiques. Autrement dit, la démocratie c’est le pouvoir de n’importe qui. J’espère ici que vous arriverez à reconnaître entre les lignes les dynamiques qui sont à l’oeuvre au sein du collectif et que, peu importe votre engagement ou vos connaissances, vous vous sentirez légitime à participer. C’est cadeau